lundi 30 décembre 2013

Mon bilan cinéma de 2013 : Gravity dans les étoiles !

Parmi les films que j'ai vus au cinéma en 2013, voici mon palmarès. C'est un classement subjectif, bien-sûr, mais j'ai essayé de dégager un podium. Pas facile... sauf pour la première marche ! Du coup, le pied du podium est aussi bien garni !

---- Mon film de l'année : Gravity (de Alfonso Cuarón) ----
Du jamais vu ! Une expérience incroyable, 90 minutes en apnée avec Sandra Bullock perdue dans l'espace. Des images à couper le souffle et qui donnent le vertige, avec en bonus une certaine dimension métaphysique qui n'est pas pour me déplaire. Sans aucun hésitation, Gravity est mon film de l'année !
Et pour compléter le podium :
---- Django Unchained (de Quentin Tarantino) ----
Tarantino au sommet pour un film coup de poing sur fond d'esclavage. Hommage au western spaghetti, mais à la sauce Tarantino (dialogues, galerie de personnages, hémoglobine et violence exutoire). Le tout servi par un casting quatre étoiles !
---- Le passé (de Asghar Farhadi) ----
Un film d'une humanité incroyable, dont l'histoire, banale au début, se densifie au fur et à mesure du déroulement du film. Très belles interprétations, y compris des enfants. Et puis, il y a la scène finale, inoubliable...
Enfin, au pied du podium... tous les autres films que j'ai vraiment aimé cette année :
  • Lincoln (de Steven Spielberg) pour le souffle historique et la performance de Daniel Day-Lewis,
  • A la Merveille (de Terrence Mallick) pour son lyrisme et sa grâce,
  • The Place beyond de Pines (de Derek Cianfrance) pour l'habileté du scénario et de très bons acteurs,
  • The Grandmaster (de Wong Kar-Wai) simplement envoûtant,
  • Mud (de Jeff Nichols) bouleversant film d'amour et d'amitié,
  • Star Trek Into Darkness (de J.J. Abrams) pour le méchant Khan de Benedict Cumberbatch,
  • Man of Steel (de Zach Snyder) pour son coup de jeune survitaminé à Superman,
  • Pacific Rim (de Guillermo Del Toro) un gros kiffe de geek,
  • Le Majordome (de Lee Daniels) pour l'émotion et pour Forest Whitaker,
  • Rush (de Ron Howard) mené à 300 à l'heure,
  • 9 mois ferme (d'Albert Dupontel) pour les barres de rire,
  • Inside Llewyn Davis (de frères Coen) pour la justesse et la tendresse de son portrait de looser,
  • Les garçons et Guillaume, à table (de Guillaume Galienne) pour la sincérité et le culot d'une comédie sensible,
  • The Hobbit : la désolation de Smaug (de Peter Jackdon), pour le terrifiant dragon Smaug et le retour spectaculaire en Terre du Milieu...

samedi 21 décembre 2013

Le KerouVim d'or 2013 est attribué à Spyrium !

Vous l'attendiez avec impatience, le KerouVim d'or 2013, prestigieux prix ludique (au moins autour de ma table), à l'unanimité du jury (c'est à dire moi tout seul), est attribué à : Spyrium (de William Attia) !

Jeu de gestion tendu, avec un mécanisme de placement d'ouvriers malin, une vraie interactivité et la possibilité de plusieurs stratégies possibles pour gagner, j'ai vraiment été emballé par ce jeu. Ce n'est clairement pas un jeu d'ambiance... plutôt du genre à faire un peu chauffer les neurones ! Mais j'aime ça !!! (Article paru sur mon blog)

Parmi les autres sorties de cette année auxquelles j'ai eu l'occasion de jouer, d'autres jeux m'ont aussi plu : Peloppones (un concentré de jeu de civilisation), Keyflower (et ses enchères de meeples),Tzolkin (et son mécanisme de roues d'action). Parmi les jeux plus légers, je mentionnerais Augustus(et sa bonne idée de revisiter le principe du loto), Mascarade (complètement chaotique mais très sympa) et Love Letter (quelques cartes pour un petit jeu très malin).
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Bonus téléchargez le sticker KerouVim d'or 2013 à coller sur votre boîte de Spyrium !

mercredi 11 décembre 2013

The Hobbit - La désolation de Smaug : Spectaculaire retour en Terre du Milieu

Du grand spectacle, évidemment ! De l'aventure, des images spectaculaires, de l'action, une galerie inventive de personnages et de monstres... on ne s’ennuie pas !

Bien-sûr, le film n'a plus grand chose à voir avec le conte pour enfants des origines. Encore moins qu'avec le premier volet. Mais on ne peut pas en vouloir à Peter Jackson. Sinon, il aurait dû faire un film pour enfants ! Son choix de faire de sa trilogie du Hobbit une préquelle du Seigneur de Anneaux a sa cohérence. D'autant que l'essentiel des ajouts sont quand même bien empruntés à la mythologie de la Terre du Milieu de Tolkien. A cet égard, l'émergence de Sauron est tout à fait réussie (la scène, avec Gandalf, où apparaît le fameux oeil unique est impressionnante !). Reste le personnage de Tauriel... Caution féminine d'un univers à la base très masculin, son rôle frise parfois le ridicule. On peut regretter aussi la piètre performance de Lee Pace dans le rôle de Thranduil. On n'y croit pas une seconde (on est très loin du Elrond de Hugo Weaving !).

Martin Freeman, lui, est parfait dans le rôle de Bilbo. La compagnie des nains toujours réussie. Les orques sont repoussants à souhait. Et puis il y a Smaug... LA grande réussite du film. C'est sans conteste le plus terrifiant et le plus extraodinaire dragon de l'histoire du cinéma. La technique de la motion capture permet des prouesses : il faut voir le film en VO pour en profiter pleinement et voir le dragon parler. C'est même un des personnages les plus intéressants du film, personnification du mal et de l'orgueil destructeur. Et sans dévoiler la fin du film (qui n'en est pas une d'ailleurs...), on n'en a pas fini avec lui, et c'est tant mieux !

Bien-sûr, comme dans les films précédents, il y a aussi les paysages et les décors qui font de cette nouvelle plongée dans la Terre du Milieu un régal pour les yeux. Grandiose et spectaculaire, accentué par la 3D et les 48 images par seconde !

Reste que le film est, forcément, moins profond que la trilogie du Seigneur des Anneaux. C'est essentiellement un film d'action et d'aventure, un divertissement de haut vol. On ne fait qu'effleurer des thèmes comme l'héritage du passé, la corruption du pouvoir ou la soif des richesses. Même le thème de la fraternité, pourtant cher à Tolkien, est peu mis en avant dans le film. Mais ne boudons pas notre plaisir et attendons avec impatience le dénouement de la trilogie, l'année prochaine.

lundi 9 décembre 2013

Zulu : Un thriller très noir sur la difficulté du pardon

Zulu est un thriller très noir, sur fond de violence dans l'Afrique du Sud d'aujourd'hui. L'histoire tourne autour de deux flics, un noir et un blanc, marqués par une histoire douloureuse. Ali Sokhela (Forest Whitaker, parfait, comme toujours) a vu son père brûlé vif devant lui alors qu'il était enfant (c'est la scène d'ouverture du film). Une autre révélation sur cette nuit de son enfance expliquera ce qu'il est devenu au moment du film. Brian Epkeen (Orlando Bloom, excellent !) est un flic borderline, alcoolique et instable. Il porte sur la conscience le fait d'avoir un père qui a trempé du côté obscure de l'apartheid. Il a d'ailleurs pris le nom de sa mère et refusé de faire inscrire quoi que ce soit sur la pierre tombale de son père.

Au-delà du thriller et de l'enquête sur le meurtre sauvage d'une jeune fille, Zulu est un film sur le pardon. Ou plutôt sur la difficulté de pardonner. Dans un pays encore hanté par les fantômes de l'apartheid, comment vivre avec les blessures du passé, d'autant qu'on côtoie au quotidien ceux qui ont été hier les tortionnaires, amnistiés après les commissions de vérité et de réconciliation. Le chef des deux flics appartient d'ailleurs à cette catégorie.
Comment pardonner et ne pas tomber dans la spirale de la vengeance ? C'est la question que pose le film. Cette question qui se pose évidemment d'une façon toute particulière en Afrique du Sud - et qui prend un relief particulier au moment de la mort de Nelson Mandela - rejoint aussi nos préoccupations. Comment, à notre niveau, vivre le pardon et refuser la vengeance et la haine ? Une question universelle qui ne peut que faire écho, pour le croyant que je suis, à une thématique centrale de l’Évangile !
[Spoiler] Le caractère autodestructeur de la vengeance est bien illustré par la fin du film. Le meurtre de la mère d'Ali fait sauter tous les verrous et plus rien ne pourra arrêter la soif de vengeance qu'il arrivait à contenir. A cet égard, la course poursuite dans le désert, à la vitesse d'une marche lente et pénible, illustre le caractère inexorable de la vengeance, qui ne peut se terminer que par la mort, y compris celle de celui qui se venge. Mais d'une certain façon, Ali est mort au moment où il découvre le corps de sa mère...[/Spoiler]

Zulu est un film noir, très noir. Violent aussi (certaines scènes sont parfois à la limite du soutenable), à réserver à un public averti. Thriller classique de facture, très bien interprété, il a le mérite de nous faire réfléchir à la question universelle du pardon...

lundi 2 décembre 2013

La marche : Un joli film, généreux et utile

Le film est une libre adaptation de l'histoire de la marche contre le racisme et pour l'égalité de 1983, certains personnages font référence directement à de véritables marcheurs, d'autres ont été ajoutés à l'intrigue. Cette belle histoire d'une marche pacifique, initiée par une poignée de jeunes, partis à quelques-un de Marseille et qui se retrouvent 100 000 à Paris, méritaient bien un film. Malgré quelques défauts, ce film généreux fait du bien !

La restitution des années 80 est réussie (le walkman, les vignettes auto, les dialogues, les images d'archives dans le générique du début...). Il y a bien quelques longueurs... La volonté d'insérer dans l'intrigue des préoccupations actuelles est louable mais un peu artificielle (par exemple l'homophobie avec le personnage de Claire). Et la réalisation n'a rien de révolutionnaire. Par contre, l'évocation des tensions internes au groupe de marcheurs, où les préjugés se manifestent aussi de façon diverse est intéressante. Et l'insertion dans le film d'images d'archives est bien dosée, notamment dans l'évocation de la manifestation finale à Paris, moment fort en émotion.

Un film, certes imparfait mais sincère, qui peut donner de l'espoir aujourd'hui, au milieu des discours parfois nauséabonds qu'on entend trop souvent... 30 ans après la marche, il y a encore bien du chemin à parcourir !

Captain Phillips : un thriller réaliste et haletant

Le film raconte la prise d'otage, en 2009, d'un navire marchand américain par quatre pirates somaliens. Filmé comme un thriller, avec une réalisation nerveuse qui maintient parfaitement la tension, le film est haletant. Le stress est encore accentué par le fait que l'histoire est basée sur un fait divers réel. 

Dans sa deuxième partie, le film flirte un peu avec une campagne publicitaire en faveur de l'armée américaine... même si la tension dramatique est assez extraordinaire. Heureusement Paul Greengrass a l'intelligence de présenter les pirates de manière nuancée, n'excusant pas mais expliquant un peu leurs agissements. Terrorisés et exploités par des milices armées, ces simples pêcheurs deviennent pirates par obligation. Ils apparaissent comme des gamins perdus, dépassés par les événements : le chef des pirates ne cesse de répéter que tout va bien se passer et que personne ne sera blessé... alors qu'on sait très bien que ça finira mal. A la base, ce ne sont que de simples pêcheurs... mais il n'y a plus de poisson, les grands bâteaux occidentaux ont épuisé les ressources de la mer. Les pirateries apparaissent comme un effet collatéral de la surexploitation des ressources naturelles par l'Occident, une sorte de retour de flammes violent.

La tension ne retombe qu'après l'assaut final... Mais on n'est pas au bout de nos émotions ! Les quelques minutes qui suivent sont peut-être les plus fortes du film, lorsqu'on accompagne le capitaine Phillips, pris en charge par les services médicaux, en état de choc. Et là, la performance de Tom Hanks est extraordinaire ! Des images très fortes pour terminer un film haletant, au propos finalement assez intelligent.

lundi 25 novembre 2013

Les garçons et Guillaume, à table : une comédie touchante et gonflée

Adaptation au cinéma de son spectacle autobiographique, ce film est la première réalisation de Guillaume Galienne. C'est drôle, touchant et gonflé !

On rit, avec des scènes très drôles (le séjour de remise en forme en Bavière ou la visite médicale pour le service militaire !) mais on a aussi la larme à l'oeil avec d'autres scènes très touchantes (notamment la fin du film). La comparaison avec les premiers films de Woody Allen est pertinente. On y retrouve la dimension autobiographique, la place de la psychanalyse, l'humour, l'omniprésence de la mère... mais avec une touche personnelle et une grande sensibilité. La performance d'acteur de Guillaume Galienne est parfaite, usant de toute la palette des émotions. Sa réalisation est plutôt habile, nous faisant passer du théâtre à la vie, avec des apparitions incongrues de la mère de Guillaume. 

Et puis le film pose évidemment la question de l'identité, avec force : le poids des attentes des parents, du regard des autres ou de la peur de ne pas plaire à ceux qu'on aime... De vraies questions que le film n'hésite pas à aborder.
Le projet pouvait être "casse-gueule"... mais Guillaume Galienne réussit son numéro d'équilibriste !

lundi 18 novembre 2013

Snowpiercer : Ca fait froid dans le dos !

Snowpiercer est un film de SF post-apocalyptique qui fait froid dans le dos ! Alors que la terre traverse une nouvelle ère glaciaire, ce qui reste de l'humanité se retrouve dans un gigantesque train qui tourne sans fin autour du monde. Un véritable mini-état totalitaire y est instauré où quelques privilégiés vivent dans l'opulence en tête de train alors que le reste de l'humanité vit dans des conditions insalubres en queue de train. Mais une révolte est sur le point d'éclater...

Le train est évidemment une métaphore de la société : une machine froide et implacable qui ne s'arrête jamais. Une vision cynique et terrible de la société humaine accentuée encore par les révélations que la fin du film nous réservent. 

Il y a quelque chose d'un Mad Max du froid dans le film, avec son argument pos-apocalyptique et sa machine infernale. Dans la galerie de personnages et ce petit monde à la fois sale et contrasté, parfois grotesque, il y a aussi quelque chose de l'univers de Terry Gilliam. Gilliam est d'ailleurs le nom d'un des personnages principaux du film... J'ai pensé également à un vieux film de SF, Soylent Green, qui partage une vision cynique de la société et où se pose aussi la question de la surpopulation. 

Cynique et sombre, le film est aussi violent. La réalisation du coréen Bong Joon Ho ménage les contrastes. Le voyage vers la tête du train ménage bien des surprises, parfois volontairement grotesques (la scène hallucinante dans la voiture classe d'école !), avec une galerie de personnages haut en couleur (celui de Tilda Swinton !), jusqu'à la révélation de Wilford, le concepteur du train. 

Snowpiercer est un film étonnant, parfois déroutant, mais qui se révèle d'une force étonnante, tant visuellement que dans son scénario. Un très bon film de SF post-apocalyptique !

samedi 16 novembre 2013

Caprica : Incontournable pour tout amateur de Battlestar Galactica !

Je viens de finir de regarder Caprica, la série préquelle deBattlestar Galactica. Et c'est vraiment bien ! On y retrouve l'univers et la mythologie de Battlestar Galactica et surtout on y découvre l'origine des Cylons !

C'est vraiment un complément incontournable à la première série. Tout fan de Battlestar Galactica (et j'en suis, évidemment...) devrait voir Caprica. Dommage qu'il n'y ait eu qu'une saison... Et même si les 10 dernières minutes du dernier épisode permettent de faire le lien avec Battlestar Galactica, ça aurait été tellement bien de le voir développer en une saison complète !

Comme dans Battlestar Galactica, la religion y tient une place très importante et le thème du fanatisme et de ses avatars (propagande, manipulation mentale, terrorisme...) y sont développés. Les questions métaphysiques déjà présente dans Battlestar Galactica sont évidemment toujours là : qu'est-ce qui fait de nous des humains ? Avec en plus dans Caprica la question très actuelle du lien entre monde virtuel et monde réel. Passionnant.

vendredi 8 novembre 2013

Inside Llewyn Davis : portrait nostalgique d'un looser attachant

Inside Llewyn Davis, c'est l'histoire d'un chanteur folk qui galère, un portrait de looser comme savent si bien le faire les frères Coen.
On retrouve le ton acide des frères Coen, leur humour dans les dialogues, dans des situations cocasses et des personnages secondaires savoureux. Mais il se dégage surtout de ce film une nostalgie portée par les mélodies folk mélancoliques de l'excellente b.o., par une très belle photo et par une plongée réussie dans les années 60 (les pulls improbables !).
Un portrait attachant, porté par un Oscar Isaac formidable (c'est lui qui chante vraiment !) et une mis en scène parfaitement maîtrisée, 

lundi 28 octobre 2013

Gravity : enthousiasmant !

Dès les premières images du film, on sait qu'on va vivre une expérience incroyable, unique. L'ouverture est magique, avec des images d'une beauté à couper le souffle dans un long plan séquence qui nous place immédiatement en apesanteur.

La prouesse du film est dans sa réalisation. Extraordinaire. Avec une virtuosité éblouissante, Alfonso Cuarón parvient a recréer l'impression d'apesanteur avec un réalisme remarquable, grâce à une caméra sans cesse en mouvement, et un passage incessant d'une caméra objective à une caméra subjective. Les scènes d'action sont très impressionnantes et nous scotchent à notre fauteuil. Les scènes plus contemplatives sont admirables. Et on partage l'angoisse et le sentiment d'oppression d'une Sandra Bullock parfaite : on a parfois l'impression de manquer d'air nous aussi !

Incontournable avec un tel sujet, la dimension métaphysique ne manque pas, par la confrontation à l'immensité de l'espace, le sentiment de solitude, la proximité de la mort... La mort est évidemment présente dans le film, mais le film est aussi truffé d'images évoquant la naissance et la vie (position foetale de Sandra Bullock à son retour dans la navette, véritable cordons ombilicaux qui la relie à la station spatiale...) [spoiler] La fin du film, très belle, est à cet égard une véritable métaphore de la naissance : avec la sortie du module spatial immergé dans l'eau, l'arrivée sur le rivage, et la difficile station debout. Une véritable résurrection d'un personnage qui a su lâcher prise et choisir la vie, alors qu'elle était encore hantée par la mort de sa fille. [/spoiler] La dimension spirituelle n'est pas absente non plus. Je pense notamment à la scène où le personnage de Sandra Bullock se voit mourir, seule, démunie face à la mort, personne ne lui ayant appris à prier... Au-delà de la prouesse technique extraordinaire, le film ne manque donc pas de profondeur métaphysique.
Gravity, c'est du jamais vu. Une expérience extraordinaire. Un très grand film, sans doute le film de l'année. Enthousiasmant !

vendredi 18 octobre 2013

9 mois ferme : burlesque, tendre et déjanté

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Une juge d'instruction, célibataire endurcie, découvre qu'elle est enceinte au cinquième mois de sa grossesse. Il faut dire qu'elle est tombée enceinte suite à un réveillon bien arrosé, et elle n'a aucun souvenir des événements ! Elle finit par apprendre que le père n'est autre qu'un criminel notoire, accusé de globophagie (je vous laisse chercher le sens de ce mot...). S'ensuivra une série de quiproquos et de situations comiques des plus réjouissantes, à un rythme soutenu et porté par la folie douce de Dupontel. 90 minutes de plaisir.

Autour du duo Sandrine Kiberlain / Albert Dupontel, qui fonctionne très bien, il faut mentionner des seconds rôles savoureux : l'avocat bègue (la plaidoirie est à pleurer de rire), le médecin légiste jovial (l'autopsie : une scène gore jubilatoire), le juge relou de chez relou, le flic crétin... Et quelques invités surprises (Terry Gilliam en psychopathe derrière les barreaux, Jean Dujardin en interprète du journal télévisé en langue des signes...).
On est bien-sûr dans la caricature ! Mais ça fonctionne parfaitement. Et finalement, le film est une fable à la fois burlesque, tendre et déjantée, qui n'oublie pas d'égratigner au passage un système judiciaire froid et implacable et des médias si avides de faits divers qu'ils en viennent à raconter n'importe quoi.
Bref, vraie réussite, 9 mois ferme pourrait bien être tout simplement la comédie de l'année !

vendredi 4 octobre 2013

Spyrium : un minerai et des ouvriers pour faire chauffer les neurones. Le bonheur, quoi !

La parution du nouveau jeu de William Attia, auteur de l'excellentissime Caylus, est forcément un événement ludique ! Très attendu, le jeu est, à mon avis, une vraie réussite.
Voici le pitch : un nouveau minerai, aux vertus extraordinaires, vient d'être découvert, le spyrium. Il s'agira donc pour les joueurs d'exploiter le nouveau minerai : le récolter dans des mines, le transformer dans des usines ou l'étudier dans des laboratoires.
Jeu de gestion et de développement, Spyrium utilise le mécanisme du placement d'ouvriers d'une manière originale. Le plateau de jeu est constitué de 9 cartes disposées en carré et formant le marché. Les cartes représentent soit des bâtiments à construire, soit des personnages à utiliser, soit des techniques à breveter. Chaque tour est composé de deux phases. Dans la première on peut placer des ouvriers sur le marché, dans la deuxième on peut récupérer les ouvriers placés ou activer des bâtiments construits. Mais une fois que la phase deux est amorcée, on ne peut plus revenir en arrière ! Tout est donc question de timing, certains joueurs peuvent encore être en phase une alors que d'autres sont déjà en phase deux. L'astuce, c'est que plus il y a d'ouvriers autour d'une carte, plus l'activation de la carte coûte cher... ou plus elle rapporte d'argent si on choisit de récupérer un ouvrier sans activer la carte.
Spyrium est un vrai jeu de gestion, tendu mais fluide, avec une belle interactivité. L'idée toute simple des deux phases s'avère très efficace. Plusieurs stratégies sont possibles pour gagner et celui qui prend de l'avance en début de partie ne sera pas forcément celui qui gagnera. Il faut vraiment attendre le décompte final pour connaître le vainqueur.
Un jeu de gestion et de développement avec une seule ressource ? William Attia l'a fait ! Un vrai plaisir ludique, plutôt pour joueurs avertis...
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Spyrium, un jeu de William Attia, pour 2 à 5 joueurs, édité par Ystari.

mardi 1 octobre 2013

Rush : biopic à 300 à l'heure

Rush, c'est l'histoire d'une rivalité entre deux pilotes surdoués que tout oppose. James Hunt, grand playboy casse-cou. Et Nikki Lauda, petit, perfectionniste et très sûr de lui. Deux personnages insupportables dont la rencontre ne pouvait que faire des étincelles... et inspirer un scénario de film !

On est dans les années 70, période épique de la Formule 1 où à chaque grand prix les pilotes risquaient littéralement leur vie. Du coup, le film est aussi l'occasion d'évoquer deux façons d'affronter la mort. Soit en la défiant, comme James Hunt. Soit en voulant la maîtriser, comme Nikki Lauda (qui ne tolérait que 20% de chance de mourir, mais pas un de plus). Faut-il défier la mort pour profiter de la vie ?

Les scènes au coeur de la course sont vraiment réussies, spectaculaires et originales (les gros plans à l'intérieur du casque des pilotes), y compris l'accident. Très belles scènes aussi lorsque Nikki Lauda est soigné de ses blessures à l'hôpital alors qu'il regarde à la télévision son rival gagner courses après courses. Ses cris de douleur semblent autant dûs à ses blessures qu'à ce qu'il voit !

Bref : belle réalisation de Ron Howard, bon casting (Chris Hemsworth et Daniel Brühl ressemblent vraiment aux originaux), scénario qui tient la route. Vraiment bien.

lundi 23 septembre 2013

Le Majordome : un beau mélodrame familial sur fond de lutte pour l'égalité

Le Majordome est un mélodrame historique, de facture assez classique, mais dont le propos ne peut laisser insensible. Le film est basé sur l'histoire vraie de Cecil Gaines, majordome à la Maison Blanche durant sept présidences, de Eisenhower à Reagan.

On passe finalement (trop ?) vite sur les différentes périodes qui se succèdent. Les portraits des différents présidents successifs sont un peu stéréotypés (Nixon et Reagan en prennent pour leur grade, Kennedy en ressort, évidemment, tout auréolé). Et les autres grandes figures des luttes pour les droits civiques des Noirs subissent le même traitement : Martin Luther King apparaît dans une ou deux scènes seulement et Malcolm X est à peine évoqué.

En réalité, il s'agit moins d'un film historique que d'une saga familiale sur fond d'histoire américaine et de lutte pour l'égalité. Deux axes parcourent le film. Le premier évoque la belle histoire d'amour entre Cecil Gaines et sa femme, un amour qui dure non sans lutte. Et surtout le second qui évoque le lien entre Cecil Gaines et Louis son fils ainé. Un rapport tumultueux d'un père et de son fils qui empruntent des voies différentes et ne se comprennent pas. Le film joue beaucoup sur ce parcours parallèle. Je pense ici en particulier à la scène très réussie au moment de l'entrée en service de Cecil Gaines à la Maison Blanche alors que son fils participe à une action non-violente dans un restaurant.

Le film met en exergue une citation de Martin Luther King : "La haine ne peut pas chasser la haine, seul l'amour le peut". Mais y a-t-il pour autant une seule façon de mettre cette affirmation en pratique ? Le film laisse entendre que finalement, le père et le fils, à leur façon, poursuivent ce même but, avec un même idéal.

Le casting est impressionnant, et même étonnant (avec Mariah Carey, Lenny Kravitz et Oprah Winfrey... cette dernière s'en sort d'ailleurs très bien !). Mais il y a surtout Forrest Whitaker, qui est un immense acteur. Il porte le film avec une profondeur et une humanité étonnantes.
Au final, le Majordome est un beau film, un mélodrame émouvant et un vibrant hommage à ceux qui ont lutté, parfois au péril de leur vie, pour plus d'égalité, plus d'humanité.

vendredi 23 août 2013

Peloponnes : un concentré de jeu de civilisation

Peloponnes, c'est mon coup de coeur ludique de ces derniers mois ! J'ai eu l'occasion d'en faire quelques parties mais je viens d'en acquérir une boîte, il est donc temps d'écrire un petit article. Peloponnes est un jeu de civilisation rapide et tendu, avec au coeur du jeu un mécanisme d'enchères très simple mais malin, qui permet de faire quelques coups tordus des plus réjouissants.

A chaque tour, les joueurs peuvent acquérir des tuiles terrain ou bâtiments, qui leur permettront d'accroître leur population et récolter des ressources. Mais tout cela serait bien trop simple s'il n'y avait pas des catastrophes qui venaient chambouler vos plans en décimant votre population ou vos champs, en détruisant vos bâtiments, en consumant une partie de vos réserves de nourriture, etc.

Le coeur du jeu se trouve dans les enchères pour acquérir les tuiles. Le premier joueur choisit une tuile et propose un prix (chaque tuile a un montant d'enchère minimum). Si un joueur renchérit sur une tuile, le joueur précédent est chassé et doit se rabattre sur une autre tuile... mais sans avoir le droit d'augmenter son enchère. Il peut donc se retrouver bloqué s'il n'a pas prévu un montant suffisamment élevé pour renchérir ou pour payer le prix minimum d'une tuile. Et là, ça fait mal !

A la fin de la partie, chaque joueur fait deux décomptes de point, l'un basé sur sa population, l'autre basé sur les bâtiments construits et les terrains acquis. Mais c'est le plus petit des deux décomptes qui sera son score final ! Il faut donc développer sa civilisation harmonieusement entre population et prestige.

Le jeu est tendu, court (une partie dure une petite heure) et souvent assez méchant. Tout pour me plaire ! Le système d'enchère est aussi bien pensé et donne une belle interactivité au jeu. La tension générée par les catastrophes ajoute le piment nécessaire pour un jeu qui apparaît comme un concentré de jeu de civilisation. Une très belle réussite !
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Peloponnes, un jeu pour 1 à 5 joueurs de Bernd Eisenstein

vendredi 2 août 2013

Mascarade et Sandwich : parfaits pour l'été

Mascarade et Sandwich, voilà deux jeux parfaits pour l'été : légers, funs, jouables à beaucoup de joueurs et dans des petites boîtes à emmener partout. Mascarade est une nouveauté, Sandwich une récente réédition. Tous les deux édités par les belges de Repos Prod.

Mascarade est un jeu de Bruno Faidutti, l'auteur de Citadelles. On y retrouve d'ailleurs certains composants de son illustre prédécesseur (des cartes personnages avec des pouvoirs associés, des mécanismes de bluff et de "double-guessing" - "je pense qu'il pense que je pense que...", et un chaos réjouissant cher à l'auteur).

Dans Mascarade, chacun a une carte personnage devant lui (au début face visible, puis face cachée pendant tout le jeu, en sachant que les quatre premiers tours ont pour seul but de mettre le bazar dans tout ça !) Trois actions sont possibles à son tour : regarder secrètement sa carte ; prendre, sans les regarder, une carte à un adversaire et sa propre carte, et les échanger, ou pas, à l'abri des regards ; annoncer haut et fort quel personnage on possède. Si personne ne le conteste, on fait l'action du personnage, sans révéler la carte. Si quelqu'un le conteste et prétend lui-même avoir le personnage, on révèle leurs cartes. Celui qui a raison effectue le pouvoir du personnage, celui ou ceux qui ont menti (ou se sont trompés, parce qu'on ne sait plus toujours vraiment quel personnage on a devant soi...) doivent payer une amende au tribunal. Le premier joueur qui a 13 pièces d'or devant lui a gagné. C'est très vite expliqué, super chaotique mais vraiment très fun. Ajoutez à cela une très belle édition du jeu, avec de superbes illustrations sur des grandes cartes (certes, un peu fragiles... Il vaut mieux les protéger) et on peut prédire à Mascarade un succès digne de son prédécesseur Citadelles.

Sandwich est une réédition d'un jeu de Christophe Raimbault. Jeu d'apéro par excellence, dans sandwich vous devez confectionner pour les autres joueurs des sandwichs les meilleurs possibles avec les ingrédients que vous aurez récupérés. Dans une première phase, on fait son marché (dans une foire d'empoigne réjouissante). Ensuite, on confectionne trois sandwichs de trois ingrédients qu'on offrira à nos trois voisins de gauche, en espérant qu'ils les apprécieront... Avec du jambon, du fromage ou des tomates, c'est facile. Mais si on a récupéré du Nutella, de l'ail, de la menthe ou des sauterelles, ça peut être plus difficile ! Pour varier les plaisirs, on peut jouer avec des variantes (faire le plus mauvais sandwich, faire tous les sandwichs avec un élément commun à tous, etc...). L'édition est impeccable, dans une petite boîte ronde en métal, les cartes elle-mêmes étant rondes. A emporter partout...
Mascarade, un jeu pour 2 à 13 joueurs de Bruno Faidutti
Sandwich, un jeu pour 3 à 10 joueurs de Christophe Raimbault

lundi 22 juillet 2013

Pacific Rim : un gros kiff de geek !

On sent que Guillermo Del Toro s'est fait plaisir en réalisant Pacific Rim. Rien que le pitch en dit long : des monstres géants et destructeurs (les kaijus) surgissent des profondeurs des océans, via une brèche entre deux mondes. Pour répliquer à ces attaques, les humains s'unissent pour créer des robots géants (les jaegers), pilotés par deux humains reliés entre eux et à la machine par des connexions neuronales. Si ce n'est pas un truc de geek, ça !!!

Après, il faut bien l'avouer, le scénario est hyper-prévisible. On devine presque chaque événement avant qu'il se produise, on imagine dès le début quels héros vont mourir et lesquels survivront. On sait que les monstres vont finir par perdre... Mais on s'en fout ! L'intérêt du film est ailleurs : dans les monstres, les robots et les combats ! Et là, on sent qu'ils se sont vraiment éclaté dans la création des monstres. Ils sont tous différents : énormes, destructeurs, effrayants... Les scènes de combats, nombreuses évidemment, sont hallucinantes, grâce à des effets spéciaux bluffants. Un truc de fou !

A noter : un petit rôle assez savoureux confié à Ron Perlman, acteur fétiche du réalisateur, en trafiquant d'organes de kaijus.

Il faut prendre ce film pour ce qu'il est : un blockbuster d'action hyper divertissant. Il ne faut pas y chercher des messages philosophiques ou politiques. Juste le prendre au premier degré. Comme un gros kiff de geek. Et là, on en a pour son argent !

mardi 9 juillet 2013

Moi j'aime pas les jeux coopératifs, mais j'aime bien Hanabi !

Le Spiel des Jahres (jeu de l'année en Allemagne) a été décerné hier. Il s'agit de la plus prestigieuse récompense dans le petit monde des jeux de société. Depuis quelques années, un Kennerspiel est aussi décerné, un prix pour les connaisseurs, pour des jeux un peu plus complexes et riches. Or, cette années, les deux prix ont été attribués à des jeux coopératifs : Hanabi (d'Antoine Bauza) pour le Spiel etAndor (de Michael Menzel) pour le Kennerspiel.

Les jeux coopératifs sont une tendance lourde depuis quelque temps... Il s'agit, non pas de se battre les uns contre les autres, mais de réussir ensemble un objectif commun. Le concept est intéressant... Mais moi je n'aime pas les jeux coopératifs ! Sauf Hanabi.

En général, je m'ennuie dans un jeu coopératif. Comme il s'agit d'optimiser ses actions, en général un meneur (celui qui connaît le mieux le jeu) dicte seul aux autres les actions à faire. Les autres suivent... Ou alors il faut jouer sans se concerter... et c'est un peu triste.

Cet écueil ne se rencontre pas dans une partie d'Hanabi. C'est un petit jeu de cartes malin. Il s'agit de faire le plus beau feu d'artifice possible en faisant ensemble des suites de cartes dans 4 couleurs différentes. L'originalité du jeu vient du fait qu'on tient ses cartes à l'envers, si bien qu'on ne voit jamais ses propres cartes alors qu'on voit celles de tous les autres joueurs. A son tour, on a le choix entre trois actions : donner une indication sur la main d'un autre joueur (avec des règles et des restrictions précises), défausser une carte ou jouer une de nos cartes pour tenter de faire progresser une suite. Mais attention, on n'a le droit qu'à quelques erreurs, sinon le jeu est terminé. Le jeu est tendu, les parties rapides, le mécanisme original et le prix tout doux. Le jeu est déjà sorti en France depuis un certain temps, nul doute que le Spiel reçu relancera les ventes. Et c'est tant mieux !

Parce que je n'aime pas les jeux coopératifs... mais j'aime bien Hanabi !
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Hanabi, sur le site de l'éditeur


mercredi 19 juin 2013

Man of Steel : un sacré coup de jeune à Superman !

Pari réussi pour le duo Zach Snyder / Christopher Nolan : Man of Steel donne un sacré coup de jeune à Superman ! C'est à la fois film de super-héros revisité et excellent film de science-fiction. 

Le prologue du film se déroule sur Krypton, avant même la naissance du futur Superman. L'immersion dans ce monde sur le point de disparaître est bien réussie. On y fait la connaissance des parents de Kal-El (le futur superman) et du méchant, le général Zod.

Ensuite, par plusieurs flashbacks successifs, on découvre Clark Kent / Superman en quête d'identité, incompris et isolé de ses camarades mais protégé par ses parents adoptifs.

Les choses commencent à s'animer avec l'arrivée sur terre du général Zod, jusqu'au long final épique extrêmement spectaculaire. Ca va dans tous les sens, on en prend plein les yeux et les effets spéciaux sont vraiment bluffants. On est scotché dans son fauteuil jusqu'au duel final !

La fin est aussi très bien amenée, avec l'émergence de la couverture de Superman en Clark Kent en tant que reporter au Daily Planet... mais avec, à la toute fin du film, une variante non négligeable par rapport au Superman que l'on connaissait.

On perçoit bien la patte de Christopher Nolan,qui produit le film, avec ce Superman plus sombre et tourmenté qu'à l'accoutumée. Une impression accentuée avec la musique efficace de Hans Zimmer, compositeur attitré de Nolan.

On le sait, Superman est probablement le super-héros le plus "christique". Evidemment, un enfant envoyé par son père sur terre pour sauver l'humanité... ça rappelle quelqu'un ! Et Man of Steel utilise la symbolique très largement. Il est incompris, rejeté par les hommes ; il y a un plan évident au début du final où Superman se tient, dans l'espace, les bras en croix, avant d'aller sauver l'humanité ; et, cerise sur le gâteau, au moment où il se révèle en tant que Superman, il a 33 ans !

Henry Cavill est tout à fait convaincant en Superman. Le personnage de Loïs Lane est beaucoup plus intéressant que l'image un peu nunuche que j'en avais. Le général Zod est un vrai méchant digne de ce nom (on adore le détester !). A noter aussi, la très belle prestation de Kevin Costner dans le rôle du père adoptif de Superman.

Enfin, en arrière-plan, on peut noter un argument écolo (sur la surexploitation de la planète), quelques thèmes de société (eugénisme, colonisation) et quelques thèmes psychologiques (paternité et maternité adoptive, recherche d'identité, peur de la différence). C'est donc loin d'être un simple film d'action spectaculaire mais creux...

Bref, Man of Steel est une très belle réussite. Un vrai film de super-héros mais revisité, un très bon film de science-fiction spectaculaire, épique, et pas bête du tout. C'est tout simplement, à ce jour, LE blockbuster de l'année !

jeudi 13 juin 2013

Star Trek Into Darkness : un space opera réussi

Des effets spéciaux spectaculaires, de l'action trépidante, ce qu'il faut d'humour : mission accomplie pour le second Star Trek d'Abrams ! On regarde avec plaisir ce space opera assez flamboyant et très divertissant.

Au rayon des satisfactions, il y a d'abord l'excellent Benedict Cumberbatch dans le rôle du méchant Khan : glacial à souhait ! La casting est d'ailleurs globalement réussi, l'équipage rajeuni de l'Enterprise fonctionne toujours bien. Autre satisfaction : on voit enfin des Klingons... mais trop courtement ! Par contre, là, ils sont fâchés et on devrait les voir dans le prochain épisode !

D'ailleurs, Star Trek into Darkness, c'est un peu un Star Trek I bis. Le scénario s'attache en particulier à approfondir la relation Kirk - Spock. Maintenant, ils ont une relation complice et au prochain opus (qui ne devrait pas être réalisé par JJ Abrams), Star Trek devrait enfin partir en exploration de mondes inconnus !

Le cinéma d'Abrams reste du cinéma léger, spectaculaire et divertissant. Très bien fait et efficace, avec ses références habitueles, Spielberg en tête : la scène d'ouverture, c'est Indiana Jones dans l'espace ! N'attendez pas de profondes réflexions métaphysiques ou de l'émotion à fleur de peau... mais deux heures de space opera rythmé et spectaculaire, ça ne se refuse pas !

mercredi 5 juin 2013

Le passé : un film bouleversant et vrai

Le Passé d'Asghar Farhadi est un film bouleversant qui commence pourtant de façon banale. Un homme revient en France, quatre ans après avoir quitté sa femme, pour régler administrativement son divorce. La femme a refait sa vie, les enfants dans la famille recomposée sont plus ou moins perturbés...
Mais petit à petit on se rend compte que la réalité est bien plus complexe. Le passé refait surface, par petites touches successives, dévoilé à la manière d'une enquête avec ses révélations, ses fausses pistes, ses rebondissements. Plus le film avance, plus il prend de l'ampleur émotionnelle, de l'épaisseur psychologique. Jusqu'à une scène finale sublime. Une des plus fortes qu'il m'ait été donné de voir au cinéma. Elle nous hante longtemps après la fin du générique...
Le passé est un film plein d'humanité. Un film bouleversant et vrai. Filmé avec sensibilité et beaucoup de pudeur. Il y est question d'amour, de pardon, de jalousie, de mensonge, de paternité, de vie et de mort... Un film d'une grande richesse.
Il est aussi magistralement interprété. Bérénice Bejo, bien-sûr (elle a obtenu le prix d'interprétation à Cannes pour ce rôle) mais tous sont excellents, y compris les enfants. Le petit qui joue le rôle de Fouad est bluffant ! Le film a reçu aussi le prix du jury oecuménique de Cannes, largement mérité.
Si le film est encore en salle près de chez vous, surtout ne le ratez pas !

lundi 6 mai 2013

Mud : une fable sensible sur l'amour

Mud - Sur les rives du Mississipi, est une sorte de fable sur l'amour... mais sur la complexité de l'amour et la difficulté d'aimer : l'amour et ses désillusions, la confiance et le mensonge, le besoin d'aimer et d'être aimé, les déceptions, les blessures, la vengeance...

Le film est bâti autour d'une histoire d'amitié entre un adolescent dont les illusions sur l'amour sont en train de s'effriter (le jeune Tye Sheridan, déjà vu dans The Tree of Life) et un homme rencontré par hasard sur une île, un fugitif mystérieux, un peu adolescent attardé (Mud, interprété par Matthew McConaughey, remarquable).

Autour de ce binôme, différentes déclinaisons de l'amour sont évoquées : au sein d'un couple, dans des familles, parfois recomposés, des pères adoptifs ou de circonstance, la naissance du sentiment amoureux et la douleur d'être trahi. Avec, en plus, un autre personnage important du film : le Mississipi et ses rives, ses grands espéces, sa beauté, ses dangers (les serpents !).

Le tout est filmé avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, de façon plutôt classique mais parfaitement maîtrisée. Deux heures de très très bon cinéma. Tout simplement.

mercredi 24 avril 2013

L'écume des jours : surréaliste et étonnant !

Il fallait être gonflé pour tenter l'adaptation au cinéma du livre de Boris Vian. Michel Gondry a osé et il réalise un film étonnant et surréaliste. Et par ce fait, bien dans l'esprit de Boris Vian.

Tout commence dans une fantaisie légère et pétillante pour se terminer dans le désespoir le plus noir. Le scénario s'accompagne d'un travail étonnant sur l'image. Au début, les couleurs sont éclatantes et, imperceptiblement, elles se ternissent petit à petit jusqu'à une image en noir et blanc, et même simplement grise, gagnée par le noir à la fin du film. Les effets spéciaux "à l'ancienne" sont volontairement kitsch. Réalistes, ils n'auraient pas été à leur place. On est ici dans la poésie, même si elle est parfois cruelle et morbide.

Il y a bien quelques longueurs mais aussi de belles trouvailles. Et même quelques scènes mémorables : l’hystérie collective à la conférence de Jean-Sol Partre, façon rock-star, déclamant un discours incompréhensible dans une pipe géante !

Histoire d'amour dramatique, le film montre comment toute une vie peut basculer lorsqu'un petit grain de sable (ici, un nénuphar dans le poumon de Chloé) vient s'insérer dans les rouages et enclencher une machine infernale. Le film devient oppressant, avec la maison de Colin qui s'assombrit, envahie par des toiles d'araignée, se rétrécit et même change d'environnement pour se retrouver au bord du périphérique avec les voitures, le bruit et la pollution.

Une citation du livre de Boris Vian est mise en évidence dans le film : "Les gens ne changent pas, ce sont les choses qui changent." Mais les choses peuvent étouffer les gens, et les tuer. Surtout dans une société déshumanisée où les hommes ne sont que des machines jetables...

Pas très optimiste tout ça ! C'est vrai... Pour garder le sourire, on se souviendra de la première moitié du film et son univers surréaliste délirant. La fin du film nous fera réfléchir à la fragilité de notre vie, la fragilité du bonheur.

Surréaliste et étonnant : un pari réussi pour Michel Gondry !