lundi 22 mai 2017

Mon nouveau blog cinéma

J'ai décidé de créer un nouveau blog pour mes critiques cinéma. Et j'essaierai désormais d'y poster au moins un avis express sur chaque film que je verrai au cinéma, et une critique un peu plus longue pour les films que j'aurai particulièrement apprécié.

Je ne publierai plus de critique de films ici et je garderai ce blog pour des articles sur tous les autres sujets (jeux de société, science-fiction, musique...)

Voici donc l'adresse de mon nouveau blog Le cinéma de Vincent : http://cinemadevincent.blogspot.fr/ 

mercredi 10 mai 2017

Problemos : une joyeuse satire politiquement incorrecte

Un couple, Jeanne et Victor, avec leur fille, font une halte pour revoir l'ancien prof de yoga de Jeanne, dans une communauté de zadistes qui protestent contre le projet de construction d'un parc aquatique et qui résistent à la société de consommation. Un matin, la barrière de CRS devant leur camp a disparu. Mais ils se rendent vite compte qu'une pandémie mondiale a tué tout le monde autour d'eux. Ils se retrouvent seuls au monde... et leurs idéaux vont commencer à se fissurer.

Problemos est une vraie satire, plutôt politiquement incorrecte, très ancrée dans la réalité de notre société aujourd'hui. Il y est question, pelle-mêle, d'alter-mondialisme, de consommation, de technologies, de capitalisme, de téléréalité, de vie en communauté, de propriété, de question des genres... le tout, évidement, traité avec ironie. Car ça reste une comédie. Et c'est vraiment drôle. On y retrouve l'humour d'Eric Judor (on pense en particulier à la série Platane), souvent absurde et régressif (j'adore ça !) mais aussi assez grinçant et même noir (il y a des morts... et pas qu'un !). Les dialogues sont souvent très drôles (les cercles de parole !) et les situations cocasses (les funérailles au bord de la rivière !). La galerie de personnages gentiment loufoques est très bien incarnée par les différents acteurs, avec une mention spéciale à Marc Fraize, la révélation du casting.

Bref, Problemos est une vraie bonne comédie, bien ancrée dans notre société actuelle. Un divertissement loin d'être bête !

Alien Covenant : visuellement somptueux, sombre et terrifiant

Le Covenant, un immense vaisseau spatial, transporte 2000 passagers, une quantité importante d'embryons, une quinzaine de membres d'équipage... et Walter, un androïde, indispendable pour un voyage aussi long. Leur destination : une planète lointaine qu'ils projettent de coloniser. Mais plus de 7 ans avant l'arrivée prévue, l'équipage est réveillé de son hibernation suite à une avarie. Alors qu'ils procèdent à la réparation, un curieux message leur parvient en provenance d'une planète qui s'avère être parfaitement habitable. Ils décident de changer leur plan de route et de s'y rendre. Mais ils ne savent pas à quels dangers mortels ils seront exposé et quelle rencontre les attend...

Alien Covenant est la suite de Promotheus. Ridley Scott continue d'y développer la mythologie d'Alien, et se penche sur les origines de la fameuse et terrifiante créature inventée par H.R. Giger. Cette fois le lien avec le film de 1978 est plus explicite encore que dans Prometheus : on en sait maintenant beaucoup plus sur la genèse de la créature... Même s'il reste encore bien des mystères qui seront explorés dans les prochains films déjà prévus.

Comme toujours dans les films de science-fiction de Ridley Scott, l'aspect visuel frappe en premier lieu. C'est vraiment somptueux ! Les scènes dans l'espace, l'arrivée sur la planète des Ingénieurs, leur monde mystérieux... c'est sombre mais magnifique.

D'une façon plus explicite encore cette fois, le film a une portée métaphysique évidente. La question de la mort et du néant plane sur tout le film. L'univers de Ridley Scott est fascinant mais aussi glacial, inquiétant, sans Dieu, mais pas sans quête de vie éternelle et de toute-puissance... Dès la magnifique scène d'ouverture. Elle se déroule avant même l'histoire de Prometheus, c'est un dialogue entre l'androïde David et son créateur, Peter Weyland, où il est question d'art, de création, d'origine, de mort... et de musique, avec un extrait de l'entrée des dieux au Walhalla tirée de l'Or du Rhin de Wagner. Une même musique qu'on retrouvera à la fin du film, cette fois à l'orchestre, dans un final grandiose et glaçant (mais je n'en dirai pas plus !).

Et puis, la créature terrifiante est bien-sûr là. Et d'autres êtres tout aussi dangereux. On a droit à notre dose de frayeur et d'hémoglobine, y compris avec les thorax explosés, une marque de fabrique de la franchise Alien ! Le réalisateur sait faire monter la tension et laisser la violence se déchaîner comme dans tout bon thriller SF horrifique.

Ridely Scott est un maître de la science-fiction et Alien Covenant (encore un cran au-dessus de Prometheus) en est un nouveau témoignage. A presque 80 ans, le réalisateur enrichit la mythologie Alien tout en proposant un spectacle grandiose.

mardi 9 mai 2017

Le Christ aveugle : un film contemplatif, spirituel et humain

Au Chili, Michael, un jeune mécanicien, est convaincu d'avoir reçu une révélation divine alors qu'il était enfant. Cette vision l'accompagne toujours et le fait un peu passer pour un illuminé (on se moque de lui en le nommant le prophète). Mais quand il apprend l'accident de son ami d'enfance, il décide d'aller le retrouver et de faire un miracle en le guérissant...

Nous suivons donc Michael dans une longue marche, pieds nus, à travers la pampa. Son pèlerinage n'est pas sans rappeler celui du Christ : il est moqué et violenté par certains, d'autres viennent à lui et s'attendent à son aide, implorent sa bénédiction ou lui font part de leurs blessures, il parle en paraboles, dénonce l'idolâtrie, en appelle à un Christ intérieur à chacun.

Mais le Christ que représente Michael est fragile et empreint de doutes, tout autant que de compassion et d'empathie. Très humain finalement. Animé d'une foi intense et calme, un peu naïve aussi, il ne se départit pas d'une crainte que Dieu l'abandonne (il y a une raison à cette crainte, que nous apprenons au cours du film).

Le Christ aveugle est un film contemplatif, dans lequel les paysages déserts et poussiéreux de la pampa chilienne sont remarquablement filmés. On aurait pu, peut-être, espérer un peu plus d'aspérités et de reliefs dans le récit mais le film a le mérite de poser la question de la foi d'une manière originale. Il questionne aussi nos quêtes spirituelles et nos représentations du Christ, et nous interroge sur la façon dont il peut être présent aujourd'hui, à travers nous.

samedi 6 mai 2017

Get Out : une satire grinçante sur le racisme ordinaire


Chris et Rose forment un couple mixte qui file le parfait amour depuis plusieurs mois et le moment est venu pour Rose de présenter Chris à ses parents. Et même s'il est Noir, Chris n'a pas à s'inquiéter : les parents de Rose ne sont pas du tout raciste. Mais bien vite, Chris perçoit une atmosphère étrange dans la famille...

Get Out n'est pas exactement un film d'horreur. C'est plutôt une satire sociale acide qui utilise, avec brio, les codes du film d'horreur. Très ancré dans l'Amérique d'aujourd'hui (les références à Obama), le film dénonce le racisme. Mais il a l'intelligence de s'attaquer au "racisme ordinaire", celui qui se cache derrière de belles paroles et des arguments politiquement corrects. Et là, la charge porte aussi contre tous ceux "qui ne sont pas racistes puisqu'ils ont un ami noir ou arabe" !

 Le scénario, malin, multiplie les petits détails significatifs qui prennent tout leur sens à la fin du film (un deuxième visionnage devrait s'avérer très intéressant !). Une atmosphère trouble s'installe petit à petit et crée le malaise, l'histoire est émaillée de surprises, de moments vraiment flippants, le tout avec un humour grinçant. S'il fallait trouver un petit bémol, ce serait peut-être pour le dénouement du film, un peu convenu. Mais les trois premiers quarts du film sont vraiment géniaux. Pour la première réalisation de Jordan Peele, c'est un coup de maître !