vendredi 13 juin 2014

Glen More : Il fait bon jouer au pays du whisky et du Loch Ness

Aujourd'hui j'ai envie de donner un petit coup de pouce à un jeu que j'apprécie beaucoup mais qui n'est pas forcément très connu. Et c'est bien dommage ! Glen More est un jeu de développement et de placement de tuiles, sorti en 2010. C'était le premier jeu de Matthias Cramer (auteur depuis des très bons Lancaster et Helvetia). Les joueurs incarnent des chefs de clan écossais qui vont essayer de faire prospérer leur clan en développant leur influence sur les Highlands.

Des tuiles sont disposées les unes derrière les autres sur un plateau central. Le joueur qui est en dernière position sur la piste de tuiles avance son meeple jusqu'à une tuile qu'il ajoute à son territoire, en payant, le cas échéant, le prix requis et en respectant quelques règles de placement. La nouvelle tuile est immédiatement activée ainsi que toutes les tuiles adjacentes, rapportant des ressources ou des points de victoire. Vous pourrez ainsi prendre possession de carrières de pierre, de forêts ou de champs de blé mais aussi des villages, des boucheries, des tavernes ou des distillerie de whisky (on est en Ecosse !), sans oublier des lieux spéciaux (châteaux et lochs... y compris le fameux Loch Ness !) qui octroient des bonus. Trois décomptes jalonnent la partie : les joueurs marquent des points en fonction du nombre de tonneaux de whiskhy, de chefs et de lieux spéciaux qu'ils possèdent. Un décompte final intervient en fin de partie, tenant compte notamment de la taille du domaine (avec un malus pour ceux qui ont été trop gourmand en tuile...).

Le jeu est très fluide, tactique et rapide. Le système de récolte des tuiles est malin ainsi que celui du marché. Le jeu est assez tendu : chaque choix de tuile mérite réflexion ainsi que son placement dans son territoire. L'interactivité est présente : il y a de quoi bloquer les adversaires. Le matériel n'est pas extraordinaire mais le prix est plutôt doux pour un jeu de cette catégorie. Le jeu est en allemand, avec un petit peu de texte sur les tuiles mais ce n'est pas handicapant pour les non-germanophones. Et on trouve facilement sur le net la traduction du livret de règles en français.

Glen More est un excellent jeu, dans la catégorie "poids moyen" (au niveau de la difficulté, pas du plaisir !). Si vous avez l'occasion d'y jouer, n'hésitez pas ! Il est d'ailleurs encore trouvable en boutiques spécialisées.

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Glen More, un jeu de Matthias Cramer édité chez Alea

- La page du jeu sur le site de l'éditeur (en allemand)


lundi 2 juin 2014

Deux jours, une nuit : un film d'une bouleversante humanité

Deux jours, une nuit, c'est un drame social, sur fond de crise. Un film malheureusement d'actualité mais duquel transpire une formidable humanité. Le film arrive à éviter une vision manichéenne (les méchants patrons et les gentils salariés !) tout en dénonçant une réalité d'entreprise qui tend à déshumaniser ses employés (leur demander de choisir entre garder leur prime ou y renoncer pour permettre à une employée qui sort d'une maladie de ne pas être licenciée...).

Poussée par une collègue, Sandra obtient un sursit pour un nouveau vote. Elle n'a qu'un week-end pour préserver son avenir. Contrainte à une démarche humiliante en allant demander à ses collègues de renoncer à leur prime pour lui permettre de conserver son travail. Des collègues qui sont aussi bien souvent dans une situation personnelle compliquée.On suit alors le combat de cette femme fragilisée par la longue maladie qu'elle a traversée, mais admirablement soutenue par son mari. J'ai d'ailleurs énormément aimé la justesse de cette relation de couple, les tensions, les doutes de la femme, la persévérance de son mari, les souffrances partagées, la relation qui évolue...

Les différentes réactions rencontrées par Sandra interrogent notre capacité à être solidaire, une solidarité qui coûte. On ne peut s'empêcher de se le demander : comment aurais-je réagi dans la même situation ? 

De plus, le film réussit à proposer une fin d'où naît une véritable lumière, un espoir, sans tomber dans la facilité d'un simple happy end qui aurait été peu réaliste. 

Deux jours, une nuit est un film d'une formidable humanité, porté par une remarquable Marion Cotillard et filmé avec une grande justesse par les frères Dardenne.