lundi 30 janvier 2017

La La Land : le bonheur !

Mia rêve de devenir actrice et enchaîne les castings. Sebastian est pianiste, passionné de jazz, et rêve d'ouvrir son propre club. Leurs routes vont se croiser et leurs destin se nouer dans une histoire d'amour à l'épreuve des rêves et des dures réalités.

La La Land est une comédie musicale enthousiasmante, construite en quatre actes (évoquant quatre saisons de l'amour), avec un prologue et un épilogue. Et dès la scène d'ouverture, hallucinante chorégraphie dans les embouteillages de Los Angeles, le ton est donné. On a déjà envie d'applaudir dès l'arrivée du titre en surimpression !

On retrouve dans le film tous les codes de la comédie musicale au cinéma : la musique, les dialogues qui se transforment en chants, les chorégraphies (y compris avec les claquettes !). Mais La La Land n'est pas qu'un hommage aux comédies musicales des années 50, c'est aussi un film moderne, euphorisant et drôle, plein de clins d'oeil, romantique et nostalgique, onirique (la scène magique à l'observatoire). Un vrai bonheur !

Le réalisateur, le surdoué Damien Chazelle (32 ans), confirme, et plus encore, après Whiplash : virtuosité de la caméra, plans séquence, jeux de lumière... Ryan Gosling est parfait (y compris au piano !), Emma Stone est éblouissante de bout en bout ! Et puis il y a la musique de Justin Hurwitz, qui fait du jazz un véritable personnage du film.

La fin du film est particulièrement réussie, non seulement parce qu'elle n'est pas si attendue que cela, mais aussi parce qu'elle est à la fois une sorte de twist dans son fond (que serait-il arrivé si...) et un bel hommage au cinéma dans sa forme. Un peu comme si on nous disait : "tout cela n'est que du cinéma"... Mais quel cinéma ! On ressort de la séance avec l'envie de chanter, de danser... et d'aimer. Un chef d'oeuvre !

lundi 9 janvier 2017

Primaire : bel hommage aux professeurs des écoles

Florence est professeure des écoles dans une classe de CM2. Séparée, elle élève son fils... qui d'ailleurs est aussi élève dans sa classe. Pas toujours facile de faire la part des choses. Surtout quand un enfant en difficulté, délaissé par sa mère, débarque à l'école et qu'elle veut tout faire pour le sauver.

Primaire est un bel hommage aux professeurs des écoles à travers le portrait de Florence, dévouée à sa tâche, attachée à ses élèves. Mais la vie d'instit n'est pas facile, surtout quand il faut aussi en parallèle gérer sa vie personnelle et familiale.

Le film est instructif, en nous faisant toucher du doigt la réalité quotidienne d'un professeur des écoles, non seulement en classe, avec les élèves, mais aussi dans les coulisses de la salle des professeurs ou dans la vie privée, ou avec d'autres acteurs de la vie scolaire, comme les auxiliaires de vie scolaire. Le portrait est sensible et juste, plein d'émotion, sans occulter les difficultés et les doutes, mais aussi avec les joies et les victoires. Et Sara Forestier est formidable et très crédible dans le rôle de Florence.

Primaire est donc un très joli film, à la fois hommage à une profession (une vocation ?) et éloge du fait d'apprendre, à tout âge.

Quelques minutes après minuit : une magnifique fable philosophique

Conor O'Malley a 12 ans. Il vit avec sa mère, gravement malade. Hanté par un cauchemar où il lâche sa mère en train de tomber dans un gouffre, il se réveille une nuit, quelques minutes après minuit, et voit le grand arbre sur la colline, en face de sa fenêtre, s'animer. Il devient un monstre géant qui vient le chercher. Ce monstre reviendra le voir régulièrement, lui racontant des histoires qui entreront en écho avec ce qu'il vit, jusqu'à ce que Conor puisse lui-même raconter sa propre histoire, celle de son cauchemar, et faire face à la vérité.

Quelques minutes après minuit est une magnifique fable philosophique, aux accents fantastiques. Un film bouleversant qui parle de la mort et du deuil, de la complexité de l'âme humaine, de l'importance de la vérité pour surmonter les épreuves, de l'adolescence et du passage à l'âge adulte, des vertus de l'imaginaire...

Juan Antonio Bayona, le réalisateur, parvient à parfaitement équilibrer son film, en dosant avec précision l'émotion et le rêve, le réel et l'imaginaire qui s'entremêlent, jusqu'à une conclusion riche d'émotion et de poésie. Le jeune Lewis McDougall est assez étonnant dans le rôle de Conor et le film est soutenu par une très belle musique de Fernando Velázquez.

Onirique, baroque, philosophique, émouvant... Quelques minutes après minuit est LE film à ne pas manquer en ce début d'année 2017 !

lundi 2 janvier 2017

Le fondateur : excellent biopic sur les origines de McDonald's

Dans les années 50, les frères McDonald tiennent un restaurant de burgers en Californie. Ils ont inventé un nouveau concept de restauration rapide qui rencontre un franc succès. Un jour, Ray Kroc, un VRP ambitieux qui essayent à ce moment-là de vendre des machines à milkshake, découvre leur restaurant et est immédiatement séduit. Il parvient à convaincre les frères McDonald de franchiser leur concept. Et il va petit à petit s'en emparer, au détriment des deux frères, pour bâtir l'empire du burger que l'on connaît aujourd'hui.

La réalisation est assez classique (mais bien faite), le scénario est bien écrit et l'histoire assez incroyable. Ce récit des origines de l'empire McDonald's fait plutôt froid dans le dos. La façon dont un concept novateur, dans une petite entreprise artisanale et familiale, se transforme en géant franchisé du hamburger, véritable empire international, est une illustration inquiétante du capitalisme et de la course au profit, avec tous ses effets collatéraux. Finalement, les frères McDonald se sont vu privés de leur propre nom (il n'avaient plus le droit d'appeler leur restaurant McDonald's) et ils n'ont touché aucune royalties ! Une certaine idée de l'Amérique en prend un coup...

Michael Keaton est, une nouvelle fois, formidable dans le rôle de Ray Kroc et le reste du casting est excellent, notamment Nick Offerman et John Carroll Lynch dans le rôle des frères McDonald.

Vraiment un bon film !