lundi 11 août 2014

Winter Sleep : c'est long, c'est lent, c'est beau, c'est fort... et c'est long !

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Je ne serais certainement pas allé voir Winter Sleep, palme d'or du précédent festival de Cannes, s'il n'avait pas remporté ce prix... et j'aurais eu tort !

L'histoire se passe en Anatolie centrale. Un comédien à la retraite tient un petit hôtel perdu dans la montagne. Il y vit avec sa jeune épouse et sa soeur. C'est l'hiver, l'hôtel est pratiquement vide. Et pendant 3h15, nous sommes les spectateurs des relations compliquées de ces personnages et ceux qui les entourent, de leurs tensions, de leurs déchirements...

Le film est particulièrement bien mis en image : les paysages étonnants d'Anatolie, avec ou sans neige, sont d'une grande beauté. Les scènes filmées en intérieur bénéficient d'une lumière superbe. Les acteurs, évidemment complètement inconnus pour moi, sont remarquables, en particulier Haluk Bilginer dans le rôle d'Aydin et Melisa Sözen dans celui de sa femme Nihal.

Alors, certes, 3h15 en turc sous-titré, c'est long. D'autant que le film repose beaucoup sur ses nombreux dialogues. Je ne dis pas que n'ai pas cédé à quelques baillements... Mais la longueur et la lenteur font partie intégrante du film. Elles participent à l'évocation de la solitude et de l'ennui, au coeur du film, et elles donnent de l'épaisseur à la difficulté des relations évoquées. Et surtout, elles préparent aux dernières minutes magnifiques et bouleversantes, qui parviennent à exprimer avec force la difficulté d'aimer, de pardonner et de demander pardon, et surtout la difficulté de le dire. Et il fallait sans doute que le film dure longtemps, avant, pour y arriver et que cela prenne autant de force.

Winter Sleep : c'est long, c'est lent, c'est beau, c'est fort... et c'est long ! J'ai aimé !

mercredi 6 août 2014

Minivilles : construisez votre ville en moins de 30 minutes !

Comme son nom l'indique, dans Minivilles, il s'agit de construire une ville ! Les différents bâtiments sont représentés par des cartes que vous allez pouvoir acheter. A votre tour, vous lancer un dé (ou deux dés si vous avez construit la gare), vous activez les bâtiments concernés (ceux sur lesquels la valeur du dé est inscrite) pour gagner de l'argent et vous pouvez acheter un nouveau bâtiment. C'est tout ! Le principe est tellement simple qu'on se demande comment on n'y a pas pensé plus tôt ! Il y a des bâtiments dont l'effet est déclenché lors du tour de n'importe quel joueur, d'autres dont l'effet n'est déclenché que lors de votre tour et d'autres encore qui ne se déclenchent que lors des tours des autres joueurs. Il y a enfin quatre "monuments" qui donnent un pouvoir spécial. Le premier joueur à les avoir construit les quatre a gagné.

Le jeu est donc expliqué en moins de 5 minutes et les parties sont très rapides. Les grincheux diront qu'il y a trop de hasard : eh oui, on lance des dés ! Mais pourquoi les bons jeux devraient-ils forcément être dénués de hasard ??? Dans un jeu du format de Minivilles, la part de hasard est au contraire bienvenue : quel plaisir de faire juste le bon jet de dés pour piquer de l'argent à ses voisins... même si mes champs de blé ne me rapportent rien parce qu'on n'est pas fichus de faire 1 au dé ! Et puis, il y a des vrais choix à faire, prévoir des combinaisons de cartes, calculer ses risques... plusieurs stratégies sont possibles pour gagner.

Minivilles est vraiment un bon jeu, accessible, très plaisant... et addictif. On enchaîne les parties, pour tester différentes stratégies. Le matériel est de bonne facture, des cartes de qualité avec des illustrations colorées. Et, cerise sur le gâteau, une première extension s'annonce déjà pour septembre !

Minivilles, c'est mon coup de coeur ludique de l'été !

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Minivilles, un jeu de Masao Suganuma, édité par Moonster Games