Des vivants est une série remarquable, souvent bouleversante, qui revient sur les suites des attaques terroristes du 13 novembre 2015 à Paris, par un récit choral autour d’un groupe de rescapés. La réalisation de Jean-Xavier de Lestrade, à qui ont doit déjà la remarquable série Sambre, est remarquable, sensible et pudique, mais précise et réaliste. Avec casting impeccable, mélangeant acteurs et atrices connus et moins connus.
Le premier épisode s’ouvre sur le chaos du 13 novembre 2015, devant le Bataclan, où des rescapés, souvent blessés, cherchent leur proche. On reviendra plusieurs fois dans le Bataclan, grâce à des flashbacks qui jalonnent le récit mais l’essentiel de la série va s’intéresser à ce qui arrive après. C’est le temps des traumatismes et de la reconstruction, le temps des cauchemars, des peurs, de la culpabilité qui hantent les rescapés. On fait face aussi à leur difficulté d’en parler à des personnes qui ne l’ont pas vécu, et donc l’importance de se retrouver entre rescapés.
C’est ce qu’on fait 7 d’entre eux, tous parmi les 11 personnes prises en otage par deux terroristes dans un petit couloir du Bataclan, et délivrés 2h20 plus tard par un assaut de la BRI. Un groupe qui va se donner lui-même le nom de “potages” (la contraction de potes et otage). C’est principalement sur leurs témoignages qu’est basée la série. On les accompagne, juste après l’attaque, et puis quelques jours après, quelques mois, une année plus tard… jusqu’au procès. On découvre leurs traumatismes, les traces indélébiles laissées par une telle expérience, leur culpabilité, la difficulté à se reconstruire… La série s’intéresse aussi un peu, et c’est intéressant, aux proches des rescapés qui eux-même font face à leur désarroi, leur gêne, leur difficulté à comprendre, à aider, leurs propres traumatismes et leurs peurs.
Il y a plusieurs moments particulièrement forts, impressionnants ou intenses émotionnellement. Mais ce qui reste, et ce sur quoi la série se termine, c’est ce groupe de 7 personnes, élargi aux conjoints, un groupe qui n’avaient à priori aucune raison de se retrouver ensemble, n’ayant vraiment pas grand chose en commun, sinon d’avoir partagé une expérience traumatisante… et qui finissent par former pourtant un groupe d’amis très proches. L’un des personnages dit à un moment donné : “On se doit la vie les uns aux autres.” Et cela est vrai autant dans la terreur de la prise d’otage que dans le long temps de reconstruction difficile et douloureux qui suit.
Finalement, Des vivants est aussi une formidable histoire d’amitié et de solidarité, qui donne espoir en l’humanité, malgré l’horreur de la violence terroriste.

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