samedi 31 décembre 2022

Mon bilan série de l'année 2022

Ce bilan n’est pas vraiment un bilan de l’année série en général : il y a trop de plateformes de streaming et trop de séries pour tout suivre ! C’est juste un bilan de mon année série… mes préférées parmis celles que j’ai vues cette année, classées en 3 catégories : les nouvelles séries qui ont commencé en 2022, les séries en cours qui se sont poursuivies en 2022 et les séries qui se sont terminées en 2022.


Les nouvelles séries 

Mon coup de coeur

Severance (sur Apple TV+)

Une dystopie grinçante et brillante dans le monde du travail. Au début, on est intrigué et amusé. Il y a quelque chose de surréaliste et loufoque dans cette caricature du monde du travail. Et puis, petit à petit, un certain malaise s’installe, à mesure qu’on apprend à connaître les personnages, qu’on découvre les mystères de l'entreprise, ses dirigeants, leurs méthodes et leurs intentions. Le scénario est malin, la réalisation parfaite, les acteurs excellents. La nouvelle série de l’année ! 

Ma critique  


J’ai aussi beaucoup aimé : 

The Bear (sur Disney+)

Une série qui nous fait entrer de façon très immersive dans les coulisses d’un restaurant d’un quartier populaire de Chicago. Les épisodes sont courts, très rythmés, nerveux, parfois même effrénés. On partage le stress de toute l’équipe, avec comme paroxysme l’épisode 7 et son unique plan séquence de 20 minutes ! 
Ma critique  

Andor (sur Disney+)

Andor est une série d’espionnage aux accents politiques dans l’univers de Star Wars. Et ce qui est très réussi, c’est qu’on est vraiment dans cette galaxie lointaine qu’on aime, sans croiser le moindre Jedi ou un quelconque sabre laser. On ne mentionne même jamais la force. Enfin une série Star Wars pleinement satisfaisante ! 
Ma critique  


Les séries qui se sont terminées cette année

 Mon coup de coeur

Better Call Saul (Netflix)

Une série spin-off risque toujours de souffrir de la comparaison avec la série originale. Et comme Breaking Bad est sans doute une des meilleures séries de l’histoire des séries, le risque était grand pour Better Call Saul. Mais les créateurs de la série réussissent l’exploit de faire un spin-off (presque) aussi bon que la série d’origine (pour moi, Breaking Bad reste insurpassable…), à tel point que les deux deviennent indissociables et devraient plutôt être considérées comme un diptyque incontournable. Une réussite totale.

Ma critique de la saison 6 finale 


J’ai aussi beaucoup aimé : 

The Expanse (Amazon Prime Video) 

Ce qui fait de The Expanse une excellente série SF, c’est d’abord son univers visuel très réussi et représenté de façon méticuleuse : on est dans du Space Opera pleinement assumé. C’est aussi la variété de ses personnages, leur évolution tout au long du récit qui leur font prendre de l’épaisseur. C’est enfin son récit riche de dimensions politiques et sociales, avec même parfois une certaine dimension métaphysique. 
Ma critique de la saison 6 finale  

Ozark (Netflix)

Ozark est incontestablement une série qui s’est bonifiée au cours des saisons. Elle commence comme une bonne série, sans plus, et se termine comme une grande série noire, dans un final qui laisse un goût amer. Et c’est bien qu’il en soit ainsi, c’est tout à fait cohérent avec l'histoire de la famille Byrde, et cela sert parfaitement le propos de la série. 
Ma critique de la saison 4 finale 

Peaky Blinders (Netflix)

C’est fini, ou presque, puisqu’un film est prévu pour conclure l’histoire de Tommy Shelby et sa famille. Cette saison finale est crépusculaire, plus noire encore que la précédente, alors que les malheurs s’abattent sur Tommy et sa famille, et que le fascisme gronde de plus en plus fort en Europe. Ces menaces internes et externes tissent une saison noire, lente et inexorable, avec quelques accès de violence, où les personnages ont soif de vengeance, en proie aux complots et aux trahisons. 
Ma critique de la saison 6 finale (ou presque)  

En thérapie (Arte)

A priori, il n’y aura pas de saison 3… alors je la mentionne dans cette catégorie. Toujours la même économie de moyens, toujours la même subtilité et la même profondeur, et puis ce ton si particulier, qui fait de cette série une sorte de thriller intime entièrement basé sur le dialogue qui, d’une certaine façon, donne à voir l’inconscient, où des hommes et des femmes, petit à petit, se dévoilent et se livrent. 
Ma critique de la saison 2 (à priori la dernière)


Les séries en cours

 Mon coup de coeur

For All Mankind (Apple TV+)

Une uchronie brillante qui nous emmène vers les étoiles. Ce qui fait toute la saveur de la série, c’est non seulement la qualité de sa production, sa réalisation impeccable, son excellent casting, mais c’est surtout l’intelligence du scénario qui rend la série toujours aussi passionnante. La série ne souffre d'aucune baisse de tension ou d'une perte d’intérêt après trois saisons, bien au contraire ! Elle parvient, avec maestria, à développer à la fois les enjeux scientifiques, géopolitiques et sociétaux à grande échelle et les enjeux dramatiques personnels et intimes de ses différents personnages. 

Ma critique de la saison 3 

J’aime toujours beaucoup : 

Stranger Things (Netflix)

Stranger Things joue à nous faire peur, mais c’est juste un jeu. Ce n’est pas une série d’horreur ou d’épouvante, c’est une série pop qui cherche avant tout à divertir et proposer un spectacle réjouissant… avec des monstres dedans. Hyper référencée, elle joue à fond la carte de la nostalgie et du vintage façon années 80. C’est toujours aussi cool ! 
Ma critique de la saison 4 

The Crown (Netflix)

Même si le joyau de Netflix brille avec un peu moins d’éclat dans cette saison 5, The Crown reste une série remarquable, fort bien produite et souvent passionnante à suivre, entre reconstitution historique et fiction ou conjectures, notamment dans l’intimité de la famille royale britannique. J’ai trouvé le nouveau casting globalement moins convaincant que les deux précédents, à l’exception d’Elizabeth Debicki, assez bluffante de mimétisme dans le rôle de Diana. 
Ma critique de la saison 5  



dimanche 4 décembre 2022

Périphériques, les mondes de Flynne : la bonne surprise série SF de l'année

Dans un futur proche, en Amérique, Flynne Fisher est une jeune femme gameuse de haut vol. Quand son frère lui fait tester un nouveau jeu vidéo qu’on lui a envoyé, elle se retrouve dans un univers ultra-réaliste où elle assiste à un meurtre. Mais elle va apprendre que ce n’est pas un jeu : le futur qu’elle a vu est bien réel et elle est désormais menacée, dans son présent, par des inconnus de cet avenir. 

Adaptation d’un ouvrage de William Gibson, le pape du cyberpunk, Périphériques est sans doute la bonne surprise des séries SF cette année. Nous suivons Flynne, l’héroïne, entre un futur proche en Amérique et un futur plus éloigné de quelques décennies, dans un Londres post-apocalyptique. Entre les deux, un effondrement a eu lieu, appelé le "Jackpot", qui a anéanti la majeure partie de l'humanité. Dans cet avenir post-Jackpot, les périphériques sont des androïdes qu’on peut manipuler à distance, y compris à travers le temps. C’est dans l’un d’eux, façonné à sa ressemblance, que Flynn se retrouve projetée lorsqu’elle se connecte avec ce qu’elle pensait être un jeu. 

La série nous tient en haleine tout au long des huit épisodes de sa première saison, avec son histoire hybride, mêlant plusieurs thèmes classiques de la SF (dystopie, nouvelles technologies, voyage dans le temps, mondes parallèles…), avec un scénario intelligent et assez complexe, et une réalisation efficace, réservant plusieurs morceaux de bravour dans des scènes d’action bien menées. Les personnages sont intéressants et le casting impeccable. Le final est satisfaisant, tout en préparant la suite, dans une saison 2 qui devrait suivre. 

Comme toujours dans la SF, en évoquant le futur, c’est notre présent que le récit interroge : la place de la technologie, la frontière floue entre réel et virtuel, la fragilité d’un monde qui pourrait à tout moment basculer voire s’écrouler… Bref, Périphériques est non seulement un divertissement bien conçu mais aussi une série profondément ancrée dans nos préoccupations et nos peurs d'aujourd'hui. 

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Périphériques, les mondes de Flynne (The Peripheral), une série créée par Scott B. Smith
avec Chloë Grace Moretz, Gary Carr, Jack Reynor
8 épisodes disponibles sur Amazon Prime Video



samedi 3 décembre 2022

1899 : sombre mystère sur un bateau

 

Le Kerberos est un navire qui traverse l'Atlantique vers New York. A son bord, des hommes et des femmes de multiples origines qui émigrent de l’Europe vers l’Amérique. Lorsque l’équipage détecte un signal de détresse en provenance du Prometheus, un navire de la même compagnie disparu depuis des mois, le capitaine décide de changer de cap et d’aller au secours d’éventuels survivants. Ce qu’ils vont découvrir à bord va faire basculer leur voyage dans un mystère cauchemardesque… 

La nouvelle série labyrinthique de Jantje Friese et Baran bo Odar, les créateurs de Dark, est sortie il y a quelques jours sur Netflix. Si on a vu Dark, on se doute bien que la série va nous mener en bateau (OK, elle était facile celle-là…) par un récit à énigmes complexe et déroutant, avec de nombreuses fausses pistes et des rebondissements inattendus, le tout dans une ambiance sombre, parfois envoûtante, qui joue un peu cette fois avec les codes de l’épouvante, et toujours avec en sous-texte une dimension métaphysique. En tout cas, on se rend compte assez rapidement qu’il ne se passe sans doute pas vraiment ce qu’on veut nous faire croire… 

Globalement, je trouve qu’on est quand même un petit cran en-dessous de Dark, notamment à cause de personnages un peu moins convaincants et un casting inégal. Mais ne boudons pas notre plaisir : même si la série est sombre et très sérieuse, on s’amuse à essayer de s'y retrouver dans ce labyrinthe qui fait un peu chauffer nos neurones et deviner ce qui se passe vraiment devant nos yeux. Et il faut avouer que les créateurs de la série ont à nouveau concocté un scénario tortueux à souhait. 

La saison se termine évidemment par une révélation finale qui explique pas mal de choses mais laisse aussi de nombreuses zones d’ombre. La série pourrait s’arrêter là… même si on sent qu’elle en a encore sous le capot ! D’ailleurs, les créateurs de la série ont déclaré qu’ils ont un plan sur trois saisons. Rappelons que dans Dark, chaque saison devenait plus complexe, à tel point même qu’au milieu de la saison 3, on se sentait vraiment complètement perdu… avant de conclure de manière assez magistrale et de rendre l’ensemble évident et clair. Ce serait donc bien dommage de s’arrêter là pour 1899… on espère encore deux saisons ! 

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1899, une série créée par Jantje Friese et Baran bo Odar
avec Emily Beecham, Aneurin Barnard, Andreas Pietschmann
8 épisodes disponibles sur Netflix