lundi 30 décembre 2013

Mon bilan cinéma de 2013 : Gravity dans les étoiles !

Parmi les films que j'ai vus au cinéma en 2013, voici mon palmarès. C'est un classement subjectif, bien-sûr, mais j'ai essayé de dégager un podium. Pas facile... sauf pour la première marche ! Du coup, le pied du podium est aussi bien garni !

---- Mon film de l'année : Gravity (de Alfonso Cuarón) ----
Du jamais vu ! Une expérience incroyable, 90 minutes en apnée avec Sandra Bullock perdue dans l'espace. Des images à couper le souffle et qui donnent le vertige, avec en bonus une certaine dimension métaphysique qui n'est pas pour me déplaire. Sans aucun hésitation, Gravity est mon film de l'année !
Et pour compléter le podium :
---- Django Unchained (de Quentin Tarantino) ----
Tarantino au sommet pour un film coup de poing sur fond d'esclavage. Hommage au western spaghetti, mais à la sauce Tarantino (dialogues, galerie de personnages, hémoglobine et violence exutoire). Le tout servi par un casting quatre étoiles !
---- Le passé (de Asghar Farhadi) ----
Un film d'une humanité incroyable, dont l'histoire, banale au début, se densifie au fur et à mesure du déroulement du film. Très belles interprétations, y compris des enfants. Et puis, il y a la scène finale, inoubliable...
Enfin, au pied du podium... tous les autres films que j'ai vraiment aimé cette année :
  • Lincoln (de Steven Spielberg) pour le souffle historique et la performance de Daniel Day-Lewis,
  • A la Merveille (de Terrence Mallick) pour son lyrisme et sa grâce,
  • The Place beyond de Pines (de Derek Cianfrance) pour l'habileté du scénario et de très bons acteurs,
  • The Grandmaster (de Wong Kar-Wai) simplement envoûtant,
  • Mud (de Jeff Nichols) bouleversant film d'amour et d'amitié,
  • Star Trek Into Darkness (de J.J. Abrams) pour le méchant Khan de Benedict Cumberbatch,
  • Man of Steel (de Zach Snyder) pour son coup de jeune survitaminé à Superman,
  • Pacific Rim (de Guillermo Del Toro) un gros kiffe de geek,
  • Le Majordome (de Lee Daniels) pour l'émotion et pour Forest Whitaker,
  • Rush (de Ron Howard) mené à 300 à l'heure,
  • 9 mois ferme (d'Albert Dupontel) pour les barres de rire,
  • Inside Llewyn Davis (de frères Coen) pour la justesse et la tendresse de son portrait de looser,
  • Les garçons et Guillaume, à table (de Guillaume Galienne) pour la sincérité et le culot d'une comédie sensible,
  • The Hobbit : la désolation de Smaug (de Peter Jackdon), pour le terrifiant dragon Smaug et le retour spectaculaire en Terre du Milieu...

samedi 21 décembre 2013

Le KerouVim d'or 2013 est attribué à Spyrium !

Vous l'attendiez avec impatience, le KerouVim d'or 2013, prestigieux prix ludique (au moins autour de ma table), à l'unanimité du jury (c'est à dire moi tout seul), est attribué à : Spyrium (de William Attia) !

Jeu de gestion tendu, avec un mécanisme de placement d'ouvriers malin, une vraie interactivité et la possibilité de plusieurs stratégies possibles pour gagner, j'ai vraiment été emballé par ce jeu. Ce n'est clairement pas un jeu d'ambiance... plutôt du genre à faire un peu chauffer les neurones ! Mais j'aime ça !!! (Article paru sur mon blog)

Parmi les autres sorties de cette année auxquelles j'ai eu l'occasion de jouer, d'autres jeux m'ont aussi plu : Peloppones (un concentré de jeu de civilisation), Keyflower (et ses enchères de meeples),Tzolkin (et son mécanisme de roues d'action). Parmi les jeux plus légers, je mentionnerais Augustus(et sa bonne idée de revisiter le principe du loto), Mascarade (complètement chaotique mais très sympa) et Love Letter (quelques cartes pour un petit jeu très malin).
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Bonus téléchargez le sticker KerouVim d'or 2013 à coller sur votre boîte de Spyrium !

mercredi 11 décembre 2013

The Hobbit - La désolation de Smaug : Spectaculaire retour en Terre du Milieu

Du grand spectacle, évidemment ! De l'aventure, des images spectaculaires, de l'action, une galerie inventive de personnages et de monstres... on ne s’ennuie pas !

Bien-sûr, le film n'a plus grand chose à voir avec le conte pour enfants des origines. Encore moins qu'avec le premier volet. Mais on ne peut pas en vouloir à Peter Jackson. Sinon, il aurait dû faire un film pour enfants ! Son choix de faire de sa trilogie du Hobbit une préquelle du Seigneur de Anneaux a sa cohérence. D'autant que l'essentiel des ajouts sont quand même bien empruntés à la mythologie de la Terre du Milieu de Tolkien. A cet égard, l'émergence de Sauron est tout à fait réussie (la scène, avec Gandalf, où apparaît le fameux oeil unique est impressionnante !). Reste le personnage de Tauriel... Caution féminine d'un univers à la base très masculin, son rôle frise parfois le ridicule. On peut regretter aussi la piètre performance de Lee Pace dans le rôle de Thranduil. On n'y croit pas une seconde (on est très loin du Elrond de Hugo Weaving !).

Martin Freeman, lui, est parfait dans le rôle de Bilbo. La compagnie des nains toujours réussie. Les orques sont repoussants à souhait. Et puis il y a Smaug... LA grande réussite du film. C'est sans conteste le plus terrifiant et le plus extraodinaire dragon de l'histoire du cinéma. La technique de la motion capture permet des prouesses : il faut voir le film en VO pour en profiter pleinement et voir le dragon parler. C'est même un des personnages les plus intéressants du film, personnification du mal et de l'orgueil destructeur. Et sans dévoiler la fin du film (qui n'en est pas une d'ailleurs...), on n'en a pas fini avec lui, et c'est tant mieux !

Bien-sûr, comme dans les films précédents, il y a aussi les paysages et les décors qui font de cette nouvelle plongée dans la Terre du Milieu un régal pour les yeux. Grandiose et spectaculaire, accentué par la 3D et les 48 images par seconde !

Reste que le film est, forcément, moins profond que la trilogie du Seigneur des Anneaux. C'est essentiellement un film d'action et d'aventure, un divertissement de haut vol. On ne fait qu'effleurer des thèmes comme l'héritage du passé, la corruption du pouvoir ou la soif des richesses. Même le thème de la fraternité, pourtant cher à Tolkien, est peu mis en avant dans le film. Mais ne boudons pas notre plaisir et attendons avec impatience le dénouement de la trilogie, l'année prochaine.

lundi 9 décembre 2013

Zulu : Un thriller très noir sur la difficulté du pardon

Zulu est un thriller très noir, sur fond de violence dans l'Afrique du Sud d'aujourd'hui. L'histoire tourne autour de deux flics, un noir et un blanc, marqués par une histoire douloureuse. Ali Sokhela (Forest Whitaker, parfait, comme toujours) a vu son père brûlé vif devant lui alors qu'il était enfant (c'est la scène d'ouverture du film). Une autre révélation sur cette nuit de son enfance expliquera ce qu'il est devenu au moment du film. Brian Epkeen (Orlando Bloom, excellent !) est un flic borderline, alcoolique et instable. Il porte sur la conscience le fait d'avoir un père qui a trempé du côté obscure de l'apartheid. Il a d'ailleurs pris le nom de sa mère et refusé de faire inscrire quoi que ce soit sur la pierre tombale de son père.

Au-delà du thriller et de l'enquête sur le meurtre sauvage d'une jeune fille, Zulu est un film sur le pardon. Ou plutôt sur la difficulté de pardonner. Dans un pays encore hanté par les fantômes de l'apartheid, comment vivre avec les blessures du passé, d'autant qu'on côtoie au quotidien ceux qui ont été hier les tortionnaires, amnistiés après les commissions de vérité et de réconciliation. Le chef des deux flics appartient d'ailleurs à cette catégorie.
Comment pardonner et ne pas tomber dans la spirale de la vengeance ? C'est la question que pose le film. Cette question qui se pose évidemment d'une façon toute particulière en Afrique du Sud - et qui prend un relief particulier au moment de la mort de Nelson Mandela - rejoint aussi nos préoccupations. Comment, à notre niveau, vivre le pardon et refuser la vengeance et la haine ? Une question universelle qui ne peut que faire écho, pour le croyant que je suis, à une thématique centrale de l’Évangile !
[Spoiler] Le caractère autodestructeur de la vengeance est bien illustré par la fin du film. Le meurtre de la mère d'Ali fait sauter tous les verrous et plus rien ne pourra arrêter la soif de vengeance qu'il arrivait à contenir. A cet égard, la course poursuite dans le désert, à la vitesse d'une marche lente et pénible, illustre le caractère inexorable de la vengeance, qui ne peut se terminer que par la mort, y compris celle de celui qui se venge. Mais d'une certain façon, Ali est mort au moment où il découvre le corps de sa mère...[/Spoiler]

Zulu est un film noir, très noir. Violent aussi (certaines scènes sont parfois à la limite du soutenable), à réserver à un public averti. Thriller classique de facture, très bien interprété, il a le mérite de nous faire réfléchir à la question universelle du pardon...

lundi 2 décembre 2013

La marche : Un joli film, généreux et utile

Le film est une libre adaptation de l'histoire de la marche contre le racisme et pour l'égalité de 1983, certains personnages font référence directement à de véritables marcheurs, d'autres ont été ajoutés à l'intrigue. Cette belle histoire d'une marche pacifique, initiée par une poignée de jeunes, partis à quelques-un de Marseille et qui se retrouvent 100 000 à Paris, méritaient bien un film. Malgré quelques défauts, ce film généreux fait du bien !

La restitution des années 80 est réussie (le walkman, les vignettes auto, les dialogues, les images d'archives dans le générique du début...). Il y a bien quelques longueurs... La volonté d'insérer dans l'intrigue des préoccupations actuelles est louable mais un peu artificielle (par exemple l'homophobie avec le personnage de Claire). Et la réalisation n'a rien de révolutionnaire. Par contre, l'évocation des tensions internes au groupe de marcheurs, où les préjugés se manifestent aussi de façon diverse est intéressante. Et l'insertion dans le film d'images d'archives est bien dosée, notamment dans l'évocation de la manifestation finale à Paris, moment fort en émotion.

Un film, certes imparfait mais sincère, qui peut donner de l'espoir aujourd'hui, au milieu des discours parfois nauséabonds qu'on entend trop souvent... 30 ans après la marche, il y a encore bien du chemin à parcourir !

Captain Phillips : un thriller réaliste et haletant

Le film raconte la prise d'otage, en 2009, d'un navire marchand américain par quatre pirates somaliens. Filmé comme un thriller, avec une réalisation nerveuse qui maintient parfaitement la tension, le film est haletant. Le stress est encore accentué par le fait que l'histoire est basée sur un fait divers réel. 

Dans sa deuxième partie, le film flirte un peu avec une campagne publicitaire en faveur de l'armée américaine... même si la tension dramatique est assez extraordinaire. Heureusement Paul Greengrass a l'intelligence de présenter les pirates de manière nuancée, n'excusant pas mais expliquant un peu leurs agissements. Terrorisés et exploités par des milices armées, ces simples pêcheurs deviennent pirates par obligation. Ils apparaissent comme des gamins perdus, dépassés par les événements : le chef des pirates ne cesse de répéter que tout va bien se passer et que personne ne sera blessé... alors qu'on sait très bien que ça finira mal. A la base, ce ne sont que de simples pêcheurs... mais il n'y a plus de poisson, les grands bâteaux occidentaux ont épuisé les ressources de la mer. Les pirateries apparaissent comme un effet collatéral de la surexploitation des ressources naturelles par l'Occident, une sorte de retour de flammes violent.

La tension ne retombe qu'après l'assaut final... Mais on n'est pas au bout de nos émotions ! Les quelques minutes qui suivent sont peut-être les plus fortes du film, lorsqu'on accompagne le capitaine Phillips, pris en charge par les services médicaux, en état de choc. Et là, la performance de Tom Hanks est extraordinaire ! Des images très fortes pour terminer un film haletant, au propos finalement assez intelligent.