lundi 22 janvier 2024

Le Renard - Prince des voleurs : une série en costume réjouissante et assez trépidante

 

Jack Dawkins, alias le Renard, jeune et habile pickpocket, a réussi à s’échapper de prison en Angleterre et s’est enfui en Australie. Dans la colonie britannique de Port Victory, désormais adulte, il est devenu chirurgien. Mais l’arrivée surprise de Fagin, dont il était l'apprenti voleur et qu’il croyait mort, va le faire replonger dans le crime. Il va aussi faire la connaissance de Lady Belle, la fille du gouverneur, une jeune femme brillante et éprise de liberté qui rêve de devenir chirurgienne. 

Jack Dawkins, Fagin, les connaisseurs de Dickens auront sans doute reconnu les personnages d’Oliver Twist. La série est bien une suite du roman de Dickens, mais avec un ton bien plus léger, pour une série en costume réjouissante et assez trépidante. 

L’évocation de la chirurgie au milieu du XIXe siècle, avec ses opérations en public, une hygiène douteuse et des méthodes assez radicales, donne lieu à des scènes très réussies. Les petits jeux de dupe, de trahison et de tromperie sont plaisants. Et la romance qui s’insère dans l’histoire est de bon aloi. L’humour et l’ironie sont présents tout au long du récit, auquel on pardonne volontiers quelques facilités de scénario. En tout cas, le plaisir ne se dément pas tout au long des huit épisodes, grâce à une réalisation efficace et un casting solide, duquel ressortent en particulier un excellent David Thewlis, assez méconnaissable et truculent en Fagin, et l’acteur australien Damon Herriman, en capitaine de police froid et intraitable.

Une jolie surprise pour cette série sur laquelle je suis tombée un peu par hasard et que j’ai regardé avec beaucoup de plaisir. Le dénouement laisse ouverte la possibilité d'une saison 2. Ce serait une bonne idée ! 

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Le renard - Prince des voleurs, une série créée par David Maher, James McNamara et David Taylor
avec Thomas Brodie-Sangster, David Thewlis, Maia Mitchell
Disponible sur Disney+

vendredi 12 janvier 2024

For all Mankind : une série toujours aussi enthousiasmante

 

La saison 4 de la série vient juste de se terminer sur Apple TV+. Petit rappel du pitch de la série Il s’agit d’une uchronie qui imagine ce qu’aurait pu être l’histoire de l’humanité si les premiers à avoir envoyé un homme sur la Lune en 1969 n’était pas les américains mais les russes. A partir de là, tout s’enchaîne de manière différentes de notre histoire…

Avec la saison 4, nous sommes en 2003. L’humanité est désormais bien installée sur Mars, et on repère un astéroïde se dirigeant en direction de la planète rouge et qui pourrait bien changer la donne. Il est en effet constitué de minéraux rares extrêmement précieux, une véritable mine d’or qu’il ne faut pas laisser passer. Le défi est de trouver comment capturer l’astéroïde pour exploiter ses ressources inestimables… Pour y arriver, l’humanité va devoir se montrer unie et collaborer… mais les choses ne sont pas si simples puisque l’URSS, qui existe toujours, vient de retrouver un régime autoritaire. 

A Happy Valley (le nom de la colonie humaine sur Mars), c’est une micro-société humaine qui s’est installée. Et si, officiellement, les nations de la terre sont unies, des tensions politiques demeurent. Loin de construire une colonie idéale, Happy Valley a tendance à reproduire sur Mars les inégalités et les injustices sociales qu’on rencontre sur Terre… La nature humaine ne change pas sur le sol martien ! S’ajoute à cela un enjeu nouveau : la capture de l’astéroïde va-t-elle servir les intérêts de la Terre ou ceux de Mars ? Tout cela permet à la série de nous raconter une histoire qui évoque des thèmes proches de nos préoccupations, alors même que le cours de l’histoire humaine s’y est écarté de la nôtre.

Ils ne sont plus qu’une poignée de personnages présents depuis la saison 1 (et on s’est particulièrement attachés à eux). De nouveaux arrivants font leur entrée dans la série. Alors, il faut un petit peu de temps pour que les choses se mettent en place. Il faut dire aussi qu’avec cette saison 4, on s’est passablement écarté du cours normal de l’histoire. Mais la série réussit à trouver petit à petit sa cohérence, son rythme et lorsque le coeur de l’intrigue de cette saison arrive, autour de l’astéroïde à capturer, on est happé par le récit, jusqu’à un dernier épisode tendu et haletant qui propose un final en apothéose, empreint d’émotion. Magistral !

For all Mankind demeure sans doute ma série en cours préférée, une réussite majeure qui parvient, saison après saison, à se renouveler. L’entremêlement des récits intimes et des enjeux géopolitiques est toujours très bien dosé et l’issue de l’intrigue en fin de saison est toujours incertaine, jusqu'aux derniers instants de l'épisode final. 

Et puis le petit saut dans le temps à la fin du dernier épisode, jusqu’en 2012, laisse encore entrevoir une saison supplémentaire possible. Il ne reste plus qu’à espérer qu’elle soit commandée. On n’a pas du tout envie de quitter cette série… 

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For all Mankind (saison 4), une série créée par Ronald D. Moore, Ben Nedivi et Matt Wolpert
avec Joel Kinnaman, Krys Marshall, Toby Kebbell

mardi 9 janvier 2024

La créature de Kyŏngsŏng : une fable horrifique sur un fond historique


A Kyŏngsŏng (l’ancien nom de Séoul), en 1945, la Corée est sous occupation japonaise. Jang, un riche prêteur sur gage de la ville, doit retrouver un femme mystérieusement disparue. Pour y parvenir, il fait appel à deux détectives réputés, Joong-won et sa fille Chae-oak, qui sont eux-mêmes à la recherche depuis plusieurs années de la mère disparue. Leur enquête va les mener vers un hôpital militaire sous contrôle japonais où ils vont découvrir que les sous-sols abritent une unité secrète se livrant à des expérimentations humaines sur des prisonniers coréens. L’une de ces expériences aboutit à la création d’une terrible créature à la force redoutable. 


Comme souvent, cette nouvelle série coréenne mélange les genres en proposant une intrigue qui mêle enquête, film d’horreur, romance et reconstitution historique. Car derrière le drame et la fable horrifique sombre se cache une référence à un terrible fait historique, celui de l’Unité 731, créée par l’armée japonaise dans les années 30 et qui effectuait de véritables expériences sur des humains pour créer des armes bactériologiques. 


La série est très soignée d’un point de vue esthétique, avec des décors et des costumes magnifiques. Les effets spéciaux sont plutôt convaincants, et la créature monstrueuse est tout à fait réussie. La série propose aussi quelques scènes d'une belle dimension poétique. Le récit offre son lot de rebondissements, des scènes d’action spectaculaires et une histoire qui, certes malgré quelques longueurs parfois, tient bien en haleine jusqu’au dénouement… ou plutôt jusqu’aux cliffhangers (car il y en a plusieurs) qui concluent la série et promettent une saison 2, déjà annoncée pour 2024, mystérieuse et surprenante (la dernière séquence !). 


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La créature de Kyŏngsŏng, une série créée par Kang Eun-kyung

avec Park Seo-joon, Han So-hee, Kim So-hyun

Saison 1 (10 épisodes) disponible sur Netflix