lundi 2 novembre 2020

Le jeu de la dame : la réussite par les échecs

Elizabeth Harmon a neuf ans quand elle se retrouve orpheline. Elle est alors placée dans une institution religieuse stricte. Elle va se lier d’amitié avec Jolene, un jeune fille de quelques années son aînée. Un jour, par hasard, elle voit le concierge, un homme solitaire, jouer aux échecs. Elle est fascinée et veut apprendre le jeu. Elle va se révéler particulièrement douée. Véritable prodige des échecs, elle va petit à petit se faire sa place dans un milieu presque exclusivement masculin. Tout en luttant contre ses obsessions et ses addictions, elle va tout faire pour devenir la plus grande joueuse d’échec du monde et battre le meilleur, le russe Vasily Borgov. 

La série n’est pas tirée d’une histoire vraie… c’est une fiction. Mais elle est très documentée sur le monde des échecs et s’inscrit dans une reconstitution minutieuse des années 60. En pleine Guerre Froide, les échecs devenaient presque une métaphore de la lutte entre l’Est et l’Ouest. 

Mais la mini-série de 7 épisodes est avant tout le portrait d’une orpheline qui voit dans les échecs l'occasion d'une revanche sur la vie. Mais elle doit pour cela surmonter son passé et ses blessures, affronter ses obsessions et ses addictions. Plusieurs rencontres sur son chemin seront déterminantes : Jolene à l’orphelinat, M. Schaibel, le concierge, sa mère adoptive, plusieurs adversaires aux échecs qui deviendront ses amis… La façon dont sont évoquées les relations avec ces différents personnages est très réussie, faisant de la série une belle histoire d’amitiés.  

La série est créée par Scott Frank (qui réalise tous les épisodes), qui avait déjà créé une autre excellente mini-série sur Netflix, elle aussi avec une dimension féministe assumée : Godless. C’est vraiment remarquablement filmé et passionnant de bout en bout. On aurait pu se dire que filmer de parties d’échecs n’est pas forcément des plus haletant… erreur ! Ce sont bien ces scènes de parties d’échecs qui sont sans doute les plus exaltantes de la série, immersives, tendues, haletantes.   

A noter, l’excellente musique qui accompagne la série, que ce soient par les reprises des chansons des années 60 ou par les compositions originales de Carlos Rafael Rivera (qui avait déjà composé la musique de Godless). 

Il faut enfin souligner la performance extraordinaire d’Anya Taylor-Joy dans le rôle de Beth Harmon. Son incarnation fascinante de l'héroïne de l'histoire est pour beaucoup dans la réussite de la série. 

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Le jeu de la dame (The Queen's Gambit), une mini-série créée par Scott Frank
7 épisodes d'une heure environ, disponibles sur Netflix


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