mardi 24 mars 2020

The English Game : le football est plus qu'un jeu...

Dans les années 1870, le football n’avait que quelques années d’existence et était réservé aux élites de la société. L’équipe des Old Etonians (constituée d’anciens étudiants du prestigieux Eton College) est détentrice de nombreux trophés et favorite pour la FA Cup. Mais pour la première fois, une équipe ouvrière parvient à atteindre les quarts de finale de la coupe d’Angleterre ; le patron de l’équipe du Darwen FC, ville industrielle du Nord de l’Angleterre, fait alors venir deux joueurs d’Ecosse, et propose de les payer pour qu’ils intègrent son équipe (ce qui était alors interdit par le règlement…).

Inspirée par l’histoire vraie de Fergus Suter et Jimmy Love, considérés comme les premiers joueurs de football “professionnel” de l’histoire, la mini-série de Netflix (6 épisodes de 45 minutes) raconte les origines du football moderne, et les débuts de la démocratisation d’un jeu appelé à devenir le sport le plus populaire au monde. Mais on le voit dans les reconstitutions de matches, le football d’alors ne se pratiquait pas vraiment comme aujourd’hui... Et la révolution apporté par Suter était d’élargir le jeu, de ne pas seulement foncer tête baissée vers le but mais de favoriser un jeu de passes, en équipe.

Les intrigues que la série développe autour de Fergus Suter et Jimmy Love, passablement romancées d’après ce que j’ai compris, permettent de souligner que le football alors était plus qu’un jeu, c’était l’occasion pour les classes populaires d’échapper à leur quotidien rude et souvent misérable… et pour les élites d'essayer de conserver leurs privilèges (elles voient d’un très mauvais oeil le fait que des équipes ouvrières tentent de leur “voler” leur jeu !). A cet égard, l’intrigue autour d’Arthur Kinnaid, capitaine de l’équipe des Old Etonians (et qui deviendra ensuite président de la fédération de football anglaise), est intéressante. D’autres éléments de l’intrigue permettent d’approfondir l’évocation de la réalité sociale de l’époque, avec notamment la place des femmes, le poids de la tradition, les tensions sociales…

Très bien produite et réalisée, on trouve dans cette mini-série tout ce qu’on aime des belles séries britanniques : un souci minutieux pour la reconstitution historique, avec des décors et des costumes magnifiques, mais aussi des personnages attachants, très bien joués par des comédiens convaincants.

Au final, The English Game est vraiment un belle réussite… qui en plus nous permet de voir du football à l’heure où toutes les compétitions ont été arrêtées, épidémie de covid-19 oblige !
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Bande-annonce de la mini-série :

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