Dans l'Espagne post-franquiste des années 80, en Andalousie, deux flics enquêtent sur la disparition de deux jeunes filles. Ils découvriront un sombre réseaux de pratiques sauvages et se heurteront à la loi du silence pour mener leur enquête.
La isla minima est un polar sombre, crépusculaire, parfois halluciné. En 1980, les fantômes de l'époque franquiste sont encore bien présents et refont vite surface, comme les cadavres dans les marécages. Les tortures infligées aux victimes font écho aux tortures perpétrées sous la dictature. La frontière entre les bons et les méchants est floue...
Le réalisateur, Alberto Rodriguez, entretien cette atmosphère crépusculaire de façon remarquable, enchaînant les plans angoissants, hallucinés, haletants (la poursuite en voiture dans les marécages, ou celle sous la pluie à la fin du film !), avec des images parfois sublimes. Et puis il y a ces étonnantes prises de vue des marécages à la verticale, prises en hauteur : à la fois superbes et oppressants, rendant les acteurs du drame tout petits, perdus au milieu de l'immensité. Fascinant.
Les deux acteurs principaux (Raùl Arévalo et Javier Guttiérrez) sont excellents et le scénario très bien ficelé, avec un dénouement bien dans l'esprit du film, qui pose la question de la frontière entre le bien et le mal, du poids du passé et de la culpabilité, et de la façon de s'en libérer.
Tout cela fait de La isla minima un polar remarquable, peut-être même le thriller de l'année !
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