Quentin Dupieux a un univers bien à lui. Surréaliste. Absurde. Etrange. Un univers qu'on retrouve avec un certain délice dans Réalité.
A vrai dire, le film est quasiment impossible à raconter ! Jason Tantra (Alain Chabat) rêve de réaliser son premier film. Un film d'horreur au scénario improbable. Bob Marshall (Jonathan Lambert), riche producteur, est prêt à financer le film à une seule condition : Jason a 48 heures pour trouver le meilleur gémissement de l'histoire du cinéma. Mais ça, ce n'est qu'une toute petite partie du scénario... Dans le film, il y a aussi une petite fille qui récupère une cassette vidéo dans un sanglier, un directeur d'école qui s'habille secrètement en femme, un animateur d'une émission de télé pourrie qui est persuadé d'avoir de l'eczéma sur tout le corps alors qu'il n'a rien, etc. Et toutes ces intrigues vont se mélanger sans qu'on arrive à savoir si c'est la réalité ou un rêve voire même un rêve dans un rêve !
Quentin Dupieux avait déjà utilisé la mise en abîme du film dans le film, avec Rubber, mais dans Réalité il va beaucoup plus loin, rendant le film finalement assez inquiétant, jusqu'à sa dernière réplique. On a l'impression de vivre un vrai cauchemar éveillé avec cet OVNI cinématographique dans la lignée de ses précédents films. Le réalisateur prend un malin plaisir à nous balader dans une histoire sans queue ni tête, avec des personnages truculents et des idées scénaristiques folles. Et on retrouve, dès le premier plan, une image très travaillée, dans l'esthétique développée par le réalisateur depuis Wrong. Enfin, si habituellement Quentin Dupieux compose lui-même la musique de ses films, ici il a la bonne idée d'utiliser une musique hypnotique de Phil Glass, parfaitement choisie pour ce rêve dont ont ne s'éveille jamais.
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