mardi 3 septembre 2024

En place (saison 2) : Une fable politique, satirique et utopique, où les vannes fusent.

 

A la fin de la saison 1 (spoiler), et à la suite d’improbables rebondissements, Stéphane, éducateur de banlieue, se retrouve élu président de la République. La saison 2 nous raconte les premiers jours du mandat du nouveau président élu. Il devra trouver un premier ministre (ou une première ministre) pour former un gouvernement, et préparer des législatives très incertaines. 

On retrouve bien dans la série le ton Jean-Pascal Zadi : un humour décomplexé, parfois assez gonflé, sur fond d’utopie généreuse, une sorte de fable politique et sociale où les vannes fusent. Alors forcément, il y a du déchet : toutes les vannes ne font pas mouche mais certaines sont vraiment drôles.  

Et puis il y a ce personnage central, sorte d’anti-président jupitérien, qui n’y connaît rien à la politique et se retrouve complètement dépassé par la situation… mais qui est aussi animé d’un idéal social et solidaire. Un peu naïf, certes, mais généreux. Alors il casse les codes, dans son langage, son look, ses méthodes de communication (il envisage quand même de faire une déclaration officielle en direct à la télé en rap freestyle), freiné par ses conseillers, pas toujours très avisés eux non plus. 

Les personnages qui gravitent autour de lui sont caricaturaux et souvent savoureux, mélange de ratés pathétiques (mais parfois attendrissants), d’arrivistes ambitieux et de politicards prêts à tout pour arriver au pouvoir. Et comme dans toute caricature, ils renvoient de manière déformée et ironique au réel. Car la série se nourrit de la réalité politique d’aujourd’hui. On a droit à la montée de l’extrême droite, aux portes du pouvoir, aux effets de l’inflation, à la grogne sociale, et même à un équivalent français de l’envahissement du Capitole par les partisans de Trump. La série évoque aussi les thèmes que Jean-Pascal Zadi aime aborder, notamment autour du racisme et des communautarismes. 

Derrière la satire sociale et la charge contre une classe politique déconnectée du peuple (de quelque bord qu'il soit) transparaît un espoir : malgré tout, tout n’est pas perdu, y compris en politique. Et on peut encore rêver d’une société plus solidaire et juste… Et une série satirique qui veut garder espoir, ça mérite d’être souligné ! 

-------
En place, une série créée par Jean-Pascal Zadi et François Uzan
avec Jean-Pascal Zadi, Eric Judor, Benoît Poelvoorde

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un commentaire ?