vendredi 15 septembre 2023

Fondation (saison 2) : malgré la réussite visuelle, un sentiment encore mitigé...

 

J’avais terminé la saison 1 avec un sentiment mitigé… je termine la saison 2 un peu dans le même état d’esprit. Ce n’est pas un problème que la série soit plus une relecture qu’une adaptation des romans d’origine. Ces derniers datent des années 1940-1950, il serait absurde de les adapter tels quels aujourd’hui. Alors on garde l’idée globale, avec la psychohistoire qui permet de prévoir l’avenir à grande échelle, la création d’une Fondation pour limiter le temps de chaos qui suivra la chute de l’empire, et les différents personnages principaux, mais revisités. Et puis comme il faut avoir des héros qui restent tout au long de la série, qui s’étend déjà sur 150 ans, on trouve le moyen pour certains, ici en particulier Hari Seldon et Gaal Dornick, de traverser le temps. Pourquoi pas ? Le problème, c’est que c’est parfois un peu confus voire bancal. 

Mais commençons par les points positifs, parce qu’il y en a. Tout d’abord, la qualité esthétique indéniable de la série. C’est assez somptueux, impressionnant, parfois spectaculaire. C’est sans doute la grande réussite de la série. Il y a aussi l’arc narratif qui décrit le déclin de l’Empire, avec notamment cette idée assez géniale de la dynastie génétique, en clonant l'empereur de génération en génération, et en faisant coexister un version jeune (“Aube”), mûre (“Jour”) et âgée (“Crépuscule”), Jour étant l’empereur actif, secondé par ses frères Aube et Crépuscule. C’est vraiment la meilleure idée de la série, parfaite pour évoquer la soif de pouvoir et de contrôle absolu d’un empire voué à décliner… D’autant que Lee Pace, dans le rôle de Jour, est parfait. 

Mais en s’écartant passablement du récit originel d’Asimov, la série doit s’efforcer de construire une narration qui intègre les différents personnages des romans. Et c’est parfois un peu laborieux… Le récit souffre de rebondissements pas toujours bien amenés et parfois tirés par les cheveux. L’épisode final de la saison en est un bon exemple. Le lien, inventé dans la série, entre Gaal Dornick et Salvor Hardin, qui ne m’avait pas trop convaincu dans la saison 1, ne fonctionne pas si mal finalement dans la saison 2. Ce qui fonctionne beaucoup moins, ce sont les histoires d’amour presque systématiquement ajoutées pour les différents personnages, sans grand intérêt et qui constituent un ressort trop facile pour essayer d’apporter de l’émotion. Et puis il y a le cas de Demerzel. J’avais été dérangé par le traitement du personnage dans la série par rapport aux romans dans la saison 1, je reste dubitatif dans la saison 2, même si des explications sont données en cours de saison. 

Peut-être que j’apprécierais plus la série si je ne connaissais pas les romans d’Asimov… mais je ne peux pas faire comme si je ne les avais pas lus. Et ça accentue sans doute un peu la frustration que je ressens face à la série… Avec la saison 3 arrivera le fameux personnage du Mulet, que les lecteurs des romans connaissent bien. Il sera quand même intéressant de voir comment la série le traitera. A suivre, malgré tout !

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Fondation, une série créée par David S. Goyer et Josh Friedman
avec Lou Llobell, Jared Harris, Lee Pace
2 saisons disponibles sur Apple TV+

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