Dans un futur lointain, l’humanité s’est répandue dans toute la galaxie. Le professeur Hari Seldon, inventeur de la psychohistoire, science qui permet de prédire et d’anticiper les grands événements de l’histoire, annonce la chute imminente de l’empire galactique. Pour le faire taire, l’Empire le bannit de la capitale et l’envoie avec plusieurs de ses fidèles aux confins de la galaxie. Mais c’est exactement ce que Hari Seldon avait prévu : il va ainsi pouvoir y bâtir la Fondation, pour préserver le savoir de la civilisation et permettre sa reconstruction plus rapide.
L’adaptation en série des romans cultes d’Isaac Asimov était très attendue ! La saison 1 vient de se terminer sur Apple TV+ et mon sentiment après l’épisode final est... mitigé.
Même si le point de départ est identique aux romans - la chute de l’empire annoncé par Hari Seldon et son projet de Fondation pour écourter au maximum le doit de chaos, grâce à la psychohistoire - le récit de la série s’en éloigne quand même passablement. Ça m'a perturbé au début. Et puis, je me suis dit qu’on pouvait le comprendre… Il paraît très difficile de simplement adapter sans changement les romans d’Isaac Asimov, qui datent des années 50. Beaucoup de choses ont changé ! Ainsi, par exemple, une bonne partie des personnages principaux sont devenus des femmes. Et ça, c’est franchement une bonne chose : dans les romans, les personnages sont presque exclusivement masculins, ce n’est plus possible aujourd’hui. Du coup, ça permet d’intégrer dans l’histoire des romances et des histoires d’amour… mais ça, disons que ce n’est pas ce qui est le plus intéressant dans la série, loin de là !
L’idée nouvelle la plus intéressante, c’est sans doute celle de l’empereur cloné depuis des générations et des générations, et qui règne avec trois versions simultanées de lui-même : jeune, adulte et âgée. Je trouve que c’est une belle trouvaille qui traduit bien les causes du déclin inéluctable de l'empire, comme l’immobilisme, le conservatisme, la soif de pouvoir absolu... D’autres adaptations par rapport aux romans m’ont moins convaincues… comme le lien entre Gaal Dornick et Salvor Hardin ou la façon dont se résout la première crise Seldon, assez éloigné de l’esprit des romans. Et puis il y a le cas du personnage de Demerzel, qui apparaît dans les romans qu’Asimov a écrit pour compléter le cycle initial de Fondation, en le liant à son cycle des robots. Dans la série, ça me pose vraiment un problème, parce qu’Il me paraît évident que le personnage agit, notamment dans le dernier épisode, en contradiction avec un principe fondamental cher à Asimov. [spoiler] Pour ceux qui connaissent, je pense évidemment à la première loi de la robotique : un robot ne peut porter atteinte à un être humain. Même faire appel à la loi zéro ne résout pas le problème puisque Demerzel n’agit pas dans la série pour sauver l’humanité mais pour préserver la lignée de Cléon… [/spoiler].
Plus globalement, je trouve que le récit est un peu confus, et que la série connaît quelques coups de mou en cours de saison. Ceci dit, tout n’est pas à jeter dans Fondation, la série. Loin de là. D’abord, visuellement, c’est tout à fait convaincant : les différents mondes, la technologie, les effets spéciaux... Ensuite, ce qui tourne autour de la psychohistoire et du personnage de Hari Seldon - et parfois c’est passablement différent des romans - fonctionnent finalement assez bien.
Bref, la série n’est, certes, pas à la hauteur des attentes… mais ce n’est pas pour autant une mauvaise série de SF. Et je sais que je regarderai la saison 2.
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