jeudi 11 décembre 2025

Seul face au bébé : Un conte de Noël, façon Mr Bean

Trevor se retrouve seul à Noël, qui plus est avec un bébé sur les bras, abandonné dans la crèche vivante de l’école où il était concierge. Alors qu’il essaye en vain de confier ce bébé aux services sociaux, il se retrouve à devoir assurer la garde d’un luxueux penthouse à Londres en l’absence de ses propriétaires.

Après son face-à-face avec une abeille (Seul face à l’abeille, déjà sur Netflix), Trevor Bingley est de retour… cette fois avec un bébé ! Et ça ne va pas être plus simple pour cet alter-ego de Mr Bean, le célèbre personnage créé par Rowan Atkinson. 

Amusant et tendre, Seul face au bébé (Man vs Baby en vo) est un véritable conte de Noël. On s’amuse de toutes les galères qui s’accumulent pour Trevor, et de sa façon bien à lui d’y faire face, avec plein de bonne volonté mais une bonne dose de maladresse. Et comme c’est un conte de Noël, tout se termine dans la générosité et le partage. Enfin, presque… 

En quatre petits épisodes de 30 minutes, voilà un petit bonbon sucré, parfait pour une soirée au coin du sapin en cette période de fêtes ! 

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Seul face au bébé, une mini-série de Rowan Atkinson et Will Davies 
avec Rowan Atkinson, Alanah Bloor, Joseph Balderrama
Disponible sur Netflix

mardi 2 décembre 2025

The Chair Company : Un OVNI comique et bizarre, loufoque et paranoïaque

 

Ron Trosper est un homme tout ce qu’il y a de plus banal. Père de famille, avec un job tranquille dans une entreprise pour laquelle il travaille depuis longtemps, il se voit confier la gestion d’un projet de création d’un centre commercial. Le jour de la présentation du projet, il lui arrive un petit incident : au moment de s’asseoir sur sa chaise, celle-ci se brise et il se retrouve les quatre fers en l’air. Cet incident, certes embarrassant, va rapidement prendre une ampleur inattendue, emmenant Ron dans une enquête sur une conspiration aux dimensions insoupçonnées. 

The Chair Company est un véritable OVNI télévisuel, complètement barré. C’est une série comique et bizarre, loufoque et paranoïaque. 

Tout au long des 8 épisodes, on est embarqué dans un récit fou aux rebondissements incessants dont on ne sait jamais s’il est issu de l’imagination, ou du délire, de son personnage principal ou s’il correspond à une réalité inquiétante. La série, avec malice, alimente constamment le doute, ne nous laissant pas le temps de souffler : on ne sait jamais sur quel pied danser ! Certes, ça peut agacer ou créer un certain malaise… mais ça peut aussi être assez jouissif, face à cette histoire qui semble n’avoir ni queue ni tête, et devant cet anti-héros sur qui s’abattent tous les malheurs du monde.

The Chair Company est en réalité une satire absurde du monde du travail, une sorte de Severance burlesque. C’est aussi une façon d’évoquer plus largement les travers de notre monde actuel, inquiet et rongé par le doute permanent, la méfiance voire la défiance, le complotisme… 

La série est coécrite et interprétée par Tim Robinson, hilarant dans le rôle principal, entouré de personnages tous plus fous, et ambigus, les uns que les autres. Si les OTNI (Objets Télévisuels Non Identifiés) ne vous font pas peur, foncez sur The Chair Comapny ! D'autant que, bonne nouvelle, une saison 2 est déjà annoncée... 

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The Chair Company, une série créée par Tim Robinson et Zach Kanin
avec Tim Robinson, Lake Bell, Sophia Lillis
8 épisodes disponible sur HBO max

jeudi 27 novembre 2025

Inside No. 9 (saison 9) : Clap de fin pour la série britannique à l'humour noir ravageur

Clap de fin pour l’excellente série britannique Inside No. 9 des deux compères Reece Shearsmith et Steve Pemberton. Les 6 épisodes de l’ultime saison - la saison 9 évidemment - sont disponibles depuis peu sur la plateforme arte.tv. Et c'est à ne pas rater ! 

La recette fonctionne toujours aussi bien dans cette série d’anthologie, avec des histoires indépendantes, racontées dans des épisodes de 30 minutes qui mélangent les genres mais dont le point commun est d’être marqués par un humour noir et grinçant, et dont l’intrigue a toujours quelque chose à voir avec le numéro 9. Les deux créateurs de la série sont aussi toujours les deux acteurs principaux, parfois méconnaissables, de chaque épisode.

L’intrigue de chaque épisode permet de dépeindre de nombreux travers de notre société, certaines bassesses dont le coeur humain est capable, mais aussi quelques histoires poignantes, dans des récits habiles au dénouement inattendu. Il vaut mieux ne pas en dire trop pour ne pas gâcher la surprise ! 

Et la série s’offre une dernière pirouette avec un épisode final où les deux créateurs de la série jouent leur propre rôle, dans un récit non dénué de nostalgie. 

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Inside No. 9, une série créée par Reece Shearsmith et Steve Pemberton
avec Reece Shearsmith et Steve Pemberton
Saison 9 disponible sur arte.tv

dimanche 16 novembre 2025

Le président foudroyé : Pleins feux sur un président méconnu... et assassiné

 

La mini-série en quatre épisodes évoque l’histoire vraie, assez incroyable, et fort méconnue, du 20e président des Etats-Unis d’Amérique, James A. Garfield, assassiné après quelques mois de mandat seulement. Alors qu’il est un simple député de l’Ohio, présent au congrès des Républicains pour choisir leur candidat à l’élection présidentielle en 1880, James Garfield se voit finalement désigné candidat républicain, contre toute attente, à commencer par lui-même puisqu’il était venu soutenir un autre candidat !

Je ne sais pas dans quelle mesure le portrait qui est fait de James Garfield est conforme à la réalité (il y a toujours une part de fiction dans une série), mais je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir le portrait d’un président qui est, d’une certaine façon, l’exact opposé de l’actuel locataire de la Maison Blanche. Un homme du peuple, simple, intègre, sans ambition personnelle et porté par des valeurs altruistes… 

La série propose en tout cas le portrait croisé de James A. Garfield, 20e président de Etats-Unis d’Amérique mais qui ne voulait pas être président, et de Charles Guiteau, un petit escroc mythomane qui rêvait de se faire un nom… et qui finira par assassiner le président. 

On peut certes trouver que la série aurait pu creuser un peu plus certains aspects de cette histoire pour en exploiter toute la richesse, ce qui aurait nécessité plus de quatre épisodes. Toutefois, le choix d’une mini-série courte peut aussi se justifier, et piquer notre curiosité pour en savoir plus. 

Quoi qu'il en soit, les quatre épisodes se regardent avec grand intérêt, d’autant qu’elle est produite assez luxueusement, dans une reconstitution très convaincante de l’Amérique des années 1880, et qu’elle est remarquablement interprétée, avec un impeccable Michael Shannon dans le rôle de Garfield et surtout un incroyable Matthew Macfadyen dans celui de Guiteau. 

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Le président foudroyé, une série créée par Mike Makowsky
avec Michael Shannon, Matthew Macfadyen, Nick Offerman
Disponible sur Netflix

mercredi 12 novembre 2025

Los años nuevos : L'histoire d'un couple, une série intimiste et virtuose

 
Ana, serveuse, et Óscar, médecin, se rencontrent à Madrid lors du Nouvel An, le soir de leurs 30 ans. C’est le début d’une histoire d’amour intense… et compliquée. La série va les suivre en dix épisodes, sur dix ans, chaque fois à la même période de l’année. 

Évidemment, raconter l’histoire d’un couple qui file le parfait amour, sans la moindre ombre au tableau, ça n’aurait pas vraiment d’intérêt pour une série. Alors l’histoire d’Ana et Oscar va être contrariée. La série filme le couple qui se forme, qui se construit et se délite ; il filme la rencontre, l’attirance, la passion ; mais aussi les incompréhensions, les tensions, les disputes ; il filme enfin les regrets, les remords, les espoirs. On arrive au terme des dix épisodes et on se demande, avec les deux protagonistes, ce qu’ils auraient pu faire mieux, quel autre chemin aurait été possible… et quel sera leur chemin pour les années à venir. 

Le récit joue habilement avec les ellipses d’une année : il y a un vrai suspense au début de chaque épisode. On se demande ce qu’ils sont devenus depuis qu’on les a laissés, une année auparavant… Et les surprises ne manquent pas. 

Los años nuevos est une série intimiste, sensible, parfois déchirante, qui se refuse à juger ses personnages mais cherche à décrire avec justesse les défis du couple, interroge le sentiment amoureux, l’engagement, les compromis à faire ou pas, le pardon, les possibles recommencements… 

Virtuose, la réalisation de Rodrigo Sorogoyen (grand cinéaste espagnole : As Bestas, El reino...) multiplie les atmosphères et enchaîne les morceaux de bravoure : la rencontre au milieu d’une fête entre amis, un dîner de famille animé, une dispute dans une voiture, quelques scènes de sexe très suggestives, même avec très peu de nudité (c’est bien d’être averti… mais ce n’est pas hors de propos quand il s’agit d’évoquer un couple !), jusqu’à un dernier épisode impressionnant, presque entièrement fait d’un seul plan séquence. Il y a aussi cette jolie trouvaille de mise en scène, dans chaque épisode (sauf le dernier), où dans une courte scène une voix off observe un couple, filmé face caméra quelques secondes. Une façon, en passant, de dire que chaque histoire de couple est différente et singulière. 

Ajoutons encore qu’Iria del Río et Francesco Carril sont tous les deux remarquables dans les rôles d’Ana et d’Oscar. 

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Los años nuevos, une série créée par Rodrigo Sorogoyen et Sara Cano
avec Iria del Río, Francesco Carril
10 épisodes disponible sur arte.tv (diffusion les 20 et 27 novembre 2025 sur Arte)