lundi 26 décembre 2016

Paterson : Ode à la poésie, chronique du quotidien. Une merveille.

Paterson est conducteur de bus et il vit... à Paterson. Il y mène une vie tranquille aux côtés de Laura, sa compagne, qui rêve de grands projets pour son avenir et refait la déco de la maison, toujours en noir et blanc, presque tous les jours. Et puis il y a bien-sûr Marvin, leur bouledogue anglais. Mais Paterson est aussi poète. Il écrit chaque jour ses poèmes sur un carnet secret.

Le film évoque une semaine de la vie de Paterson. Il se lève tous les matins, sans réveil, à peu près à la même heure. Il se rend à son travail, entend les conversations savoureuses des usagers du bus, il sort Marvin tous les soirs et fait une pause au même bar pour boire une bière. Et dès qu'il a un peu de temps, il écrit des poèmes, inspirés de la vie quotidienne.

Paterson est d'abord une chronique toute simple et délicate du quotidien, un brin nostalgique voire doucement surréaliste (les jumeaux !) mais aussi avec beaucoup d'humour. Et surtout, profondément humain. Le quotidien de Paterson est fait de routine mais aussi de rencontres. La galerie de personnage croisés tout au long du film est savoureuse et touchante, que ce soit dans le bus, dans le bar, dans la rue ou sur un banc (dans la magnifique scène finale). Et dans ce quotidien, le personnage de Paterson fait preuve d'une bienveillance qui fait vraiment du bien.

Paterson est aussi une très jolie histoire d'amour. Le couple qu'il forme avec Laura est très bien assorti : un poète et une rêveuse ! Et leur relation, faite de tendresse et d'attention, est vraiment touchante.

Mais bien-sûr, Paterson, c'est une ode à la poésie. Une poésie qui rend belle la vie quotidienne, lorqu'elle sait s'émerveiller des petites choses. Une poésie qui décide que les rêves méritent d'être tentés. A la fin du film, on a aussi envie de prendre un carnet et commencer à écrire, nous-mêmes, des poèmes...

Adam Driver, dans le rôle de Paterson, est formidable de justesse et de finesse. C'est vraiment un excellent acteur. Golshifteh Farahani est attendrissante dans celui de Laura. Et les seconds rôles sont tous à l'avenant, avec une mention spéciale à Barry Shabaka Henley dans le rôle du barman et William Jackson Harper dans celui de l'amoureux éconduit. Jim Jarmusch, quant à lui, réussit une réalisation parfaite, toute en nuance, qui permet une empathie immédiate avec cet anti-héros du quotidien tellement attachant.

Ce film est une merveille ! Un de mes gros coups de coeur de l'année 2016.

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