mardi 24 octobre 2017

Quelques pensées loufoques (volume 2)

Il y a quelques mois, j'avais publié sur mon blog quelques pensées doucement loufoques de mon cru, humble hommage au grand maître soixante-quinze dans ce domaine : Pierre Dac.

Comme l'exercice m'amuse, je me suis à nouveau prêté au jeu... Voici donc quelques nouvelles pensées, classées par catégorie :





Vie quotidienne
- Contrairement à une idée reçue, on n'a pas besoin de bigoudis pour friser le ridicule...
- La roue finit toujours par tourner, un peu comme le lait en dehors du frigo.
- Pour entrer dans un camping naturiste, rien ne sert de courir, il faut partir à poil.
- Pas besoin d'un tuba et de palmes pour faire la plonge dans un restaurant... sauf peut-être un jour de grande marée.

Culture / histoire
- Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les arbres morts au tracto-pelle, et les oxymores à la petite cuillère !
- Et dire que si le pape Grégoire 1er avait été fan de Star Trek, le chant grégorien serait en klingon... 
- Mais pourquoi n'y a-t-il pas d'accent circonflexe dans le mot circonflexe ?
- Comme le disait Archimède, on ne peut pas être à cheval sur les principes et à califourchon sur sa baignoire.

Philosophie / religions
- L'avantage avec Jésus, c'est que, quoi qu'on dise de lui, il ne se retournera pas dans sa tombe !
- N'en déplaise à certains journalistes sportifs, la question du libre arbitre ne sera pas réglée avec l'arbitrage vidéo !
- Je pense donc je suis. Je panse donc j'essuie. Je ponce donc je sue. Je pince donc j'y suis. Je pense... que je vais m'arrêter là !

Bon sens
- Pierre qui roule n'amasse pas mousse. Ceci dit, Paul non plus !

lundi 22 mai 2017

Mon nouveau blog cinéma

J'ai décidé de créer un nouveau blog pour mes critiques cinéma. Et j'essaierai désormais d'y poster au moins un avis express sur chaque film que je verrai au cinéma, et une critique un peu plus longue pour les films que j'aurai particulièrement apprécié.

Je ne publierai plus de critique de films ici et je garderai ce blog pour des articles sur tous les autres sujets (jeux de société, science-fiction, musique...)

Voici donc l'adresse de mon nouveau blog Le cinéma de Vincent : http://cinemadevincent.blogspot.fr/ 

mercredi 10 mai 2017

Problemos : une joyeuse satire politiquement incorrecte

Un couple, Jeanne et Victor, avec leur fille, font une halte pour revoir l'ancien prof de yoga de Jeanne, dans une communauté de zadistes qui protestent contre le projet de construction d'un parc aquatique et qui résistent à la société de consommation. Un matin, la barrière de CRS devant leur camp a disparu. Mais ils se rendent vite compte qu'une pandémie mondiale a tué tout le monde autour d'eux. Ils se retrouvent seuls au monde... et leurs idéaux vont commencer à se fissurer.

Problemos est une vraie satire, plutôt politiquement incorrecte, très ancrée dans la réalité de notre société aujourd'hui. Il y est question, pelle-mêle, d'alter-mondialisme, de consommation, de technologies, de capitalisme, de téléréalité, de vie en communauté, de propriété, de question des genres... le tout, évidement, traité avec ironie. Car ça reste une comédie. Et c'est vraiment drôle. On y retrouve l'humour d'Eric Judor (on pense en particulier à la série Platane), souvent absurde et régressif (j'adore ça !) mais aussi assez grinçant et même noir (il y a des morts... et pas qu'un !). Les dialogues sont souvent très drôles (les cercles de parole !) et les situations cocasses (les funérailles au bord de la rivière !). La galerie de personnages gentiment loufoques est très bien incarnée par les différents acteurs, avec une mention spéciale à Marc Fraize, la révélation du casting.

Bref, Problemos est une vraie bonne comédie, bien ancrée dans notre société actuelle. Un divertissement loin d'être bête !

Alien Covenant : visuellement somptueux, sombre et terrifiant

Le Covenant, un immense vaisseau spatial, transporte 2000 passagers, une quantité importante d'embryons, une quinzaine de membres d'équipage... et Walter, un androïde, indispendable pour un voyage aussi long. Leur destination : une planète lointaine qu'ils projettent de coloniser. Mais plus de 7 ans avant l'arrivée prévue, l'équipage est réveillé de son hibernation suite à une avarie. Alors qu'ils procèdent à la réparation, un curieux message leur parvient en provenance d'une planète qui s'avère être parfaitement habitable. Ils décident de changer leur plan de route et de s'y rendre. Mais ils ne savent pas à quels dangers mortels ils seront exposé et quelle rencontre les attend...

Alien Covenant est la suite de Promotheus. Ridley Scott continue d'y développer la mythologie d'Alien, et se penche sur les origines de la fameuse et terrifiante créature inventée par H.R. Giger. Cette fois le lien avec le film de 1978 est plus explicite encore que dans Prometheus : on en sait maintenant beaucoup plus sur la genèse de la créature... Même s'il reste encore bien des mystères qui seront explorés dans les prochains films déjà prévus.

Comme toujours dans les films de science-fiction de Ridley Scott, l'aspect visuel frappe en premier lieu. C'est vraiment somptueux ! Les scènes dans l'espace, l'arrivée sur la planète des Ingénieurs, leur monde mystérieux... c'est sombre mais magnifique.

D'une façon plus explicite encore cette fois, le film a une portée métaphysique évidente. La question de la mort et du néant plane sur tout le film. L'univers de Ridley Scott est fascinant mais aussi glacial, inquiétant, sans Dieu, mais pas sans quête de vie éternelle et de toute-puissance... Dès la magnifique scène d'ouverture. Elle se déroule avant même l'histoire de Prometheus, c'est un dialogue entre l'androïde David et son créateur, Peter Weyland, où il est question d'art, de création, d'origine, de mort... et de musique, avec un extrait de l'entrée des dieux au Walhalla tirée de l'Or du Rhin de Wagner. Une même musique qu'on retrouvera à la fin du film, cette fois à l'orchestre, dans un final grandiose et glaçant (mais je n'en dirai pas plus !).

Et puis, la créature terrifiante est bien-sûr là. Et d'autres êtres tout aussi dangereux. On a droit à notre dose de frayeur et d'hémoglobine, y compris avec les thorax explosés, une marque de fabrique de la franchise Alien ! Le réalisateur sait faire monter la tension et laisser la violence se déchaîner comme dans tout bon thriller SF horrifique.

Ridely Scott est un maître de la science-fiction et Alien Covenant (encore un cran au-dessus de Prometheus) en est un nouveau témoignage. A presque 80 ans, le réalisateur enrichit la mythologie Alien tout en proposant un spectacle grandiose.

mardi 9 mai 2017

Le Christ aveugle : un film contemplatif, spirituel et humain

Au Chili, Michael, un jeune mécanicien, est convaincu d'avoir reçu une révélation divine alors qu'il était enfant. Cette vision l'accompagne toujours et le fait un peu passer pour un illuminé (on se moque de lui en le nommant le prophète). Mais quand il apprend l'accident de son ami d'enfance, il décide d'aller le retrouver et de faire un miracle en le guérissant...

Nous suivons donc Michael dans une longue marche, pieds nus, à travers la pampa. Son pèlerinage n'est pas sans rappeler celui du Christ : il est moqué et violenté par certains, d'autres viennent à lui et s'attendent à son aide, implorent sa bénédiction ou lui font part de leurs blessures, il parle en paraboles, dénonce l'idolâtrie, en appelle à un Christ intérieur à chacun.

Mais le Christ que représente Michael est fragile et empreint de doutes, tout autant que de compassion et d'empathie. Très humain finalement. Animé d'une foi intense et calme, un peu naïve aussi, il ne se départit pas d'une crainte que Dieu l'abandonne (il y a une raison à cette crainte, que nous apprenons au cours du film).

Le Christ aveugle est un film contemplatif, dans lequel les paysages déserts et poussiéreux de la pampa chilienne sont remarquablement filmés. On aurait pu, peut-être, espérer un peu plus d'aspérités et de reliefs dans le récit mais le film a le mérite de poser la question de la foi d'une manière originale. Il questionne aussi nos quêtes spirituelles et nos représentations du Christ, et nous interroge sur la façon dont il peut être présent aujourd'hui, à travers nous.

samedi 6 mai 2017

Get Out : une satire grinçante sur le racisme ordinaire


Chris et Rose forment un couple mixte qui file le parfait amour depuis plusieurs mois et le moment est venu pour Rose de présenter Chris à ses parents. Et même s'il est Noir, Chris n'a pas à s'inquiéter : les parents de Rose ne sont pas du tout raciste. Mais bien vite, Chris perçoit une atmosphère étrange dans la famille...

Get Out n'est pas exactement un film d'horreur. C'est plutôt une satire sociale acide qui utilise, avec brio, les codes du film d'horreur. Très ancré dans l'Amérique d'aujourd'hui (les références à Obama), le film dénonce le racisme. Mais il a l'intelligence de s'attaquer au "racisme ordinaire", celui qui se cache derrière de belles paroles et des arguments politiquement corrects. Et là, la charge porte aussi contre tous ceux "qui ne sont pas racistes puisqu'ils ont un ami noir ou arabe" !

 Le scénario, malin, multiplie les petits détails significatifs qui prennent tout leur sens à la fin du film (un deuxième visionnage devrait s'avérer très intéressant !). Une atmosphère trouble s'installe petit à petit et crée le malaise, l'histoire est émaillée de surprises, de moments vraiment flippants, le tout avec un humour grinçant. S'il fallait trouver un petit bémol, ce serait peut-être pour le dénouement du film, un peu convenu. Mais les trois premiers quarts du film sont vraiment géniaux. Pour la première réalisation de Jordan Peele, c'est un coup de maître !

vendredi 28 avril 2017

Les Gardiens de la galaxie 2 : le film le plus cool de la galaxie !

L'équipe bigarrée et frappadingue des Gardiens de la galaxie repart pour de nouvelles aventures et s'apprête une nouvelle fois à sauver l'univers ! Mais cette fois en plus, Peter Quill, alias Star-Lord, va rencontrer son père et en apprendre plus sur ses origines ! Mais il aura bien besoin de l'aide de ses comparses Gamora, Drax, Rocket et Baby Groot... et même quelques autres !

Le premier film apportait un vent de fraîcheur dans l'univers Marvel avec un film très fun et jouissif. Le volume 2 est au moins aussi réussi que le premier. C'est un pur divertissement, rythmé, plein d'humour et d'action... et hyper-cool. La musique est cool, les aliens sont cool, Baby Groot est cool, les effets spéciaux sont cool, l'histoire est cool, les clins d'oeil aux années 80 sont cool...  C'est le film le plus cool de la galaxie !

On en prend plein les mirettes, dès la scène d'ouverture. On rit beaucoup dans un film qui ne se prend pas du tout au sérieux. Les aliens, les monstres et les mondes sont vraiment réussis. Et j'ai adoré les clins d'oeil aux années 80 (la musique, Pac-Man... David Hasselhof !).

Même si la thématique de la paternité et de la fraternité traverse tout le film, jusqu'à une fin vraiment émouvante (j'ai presque versé une petite larme), ne cherchez quand même pas trop des réflexions philosophiques profondes. Profitez juste du spectacle : ça fait un bien fou !

lundi 24 avril 2017

Cessez le feu : drame poignant sur les traumatismes de la guerre

En 1923, Georges rentre en France après un séjour de quatre ans en Afrique, où il menait une vie nomade et aventureuse, fuyant les souvenirs de la guerre. Il retrouve sa mère et Marcel, son frère, qui n'a plus dit un mot depuis son retour de la guerre. Georges rencontre Hélène, qui enseigne la langue des signes à son frère, et une relation amoureuse se noue entre eux. 

Le film est de facture classique mais ne manque pas de souffle. La scène d'ouverture, véritable plongée dans l'horreur des tranchées, est très impressionnante et permet d'imaginer ce que pouvaient être les traumatismes laissés par une telle expérience. Et c'est la question du retour de la guerre que traite la suite du film, à travers la double trajectoire des deux frères, leur façon de gérer leurs traumatismes, leurs fantômes, leurs secrets... Mais peut-on vraiment survivre à l'horreur de la guerre ?

Drame poignant, Cessez le feu est un très joli premier film pour Emmanuel Courcol, porté par les très belles interprétations de Romain Duris, Grégory Gadebois et Céline Sallette. 


mercredi 12 avril 2017

L'homme aux mille visages : un thriller politique complexe et passionnant

Francisco Paesa est un ancien agent secret espagnol. Il accepte d'aider Luis Roldán, ancien directeur de la Guardia Civil, poursuivi pour avoir escroqué le gouvernement, dans une affaire de détournement d'argent qui risque de provoquer un scandale d'Etat. Paesa va en profiter pour se venger du gouvernement qui l'a trahi par le passé...

Bien qu'inspiré de faits réels des années 90, le film annonce la couleur dès la séquence d'ouverture où le narrateur affirme qu'il y aura, comme dans toute histoire vraie, des mensonges... Rien n'est donc sûr dans cette histoire, comme le héros de l'histoire, ambigu jusqu'au bout.

Après l'excellent et trouble La Isla Minima, Roberto Rodriguez signe un passionnant thriller politique à l'intrigue complexe. Il faut s'accrocher (on est un peu perdu au début) mais ça en vaut la peine ! Politique, argent, escrocs, arnaque de grande échelle : un cocktail détonnant pour un film à la réalisation brillante, labyrinthique et nerveuse.

lundi 3 avril 2017

Ghost in the Shell : une grosse claque visuelle

Le Major est unique en son genre. Rescapée d'un terrible accident, seul son cerveau a été sauvé et on l'a implanté dans le corps d'un robot, faisant d'elle une arme redoutable. Elle doit affronter Kuze, qui parvient à hacker l'esprit d'humains et s'attaque à Hanka, la manufacture de robots. Mais au fil de son enquête, le Major se demande si on ne lui a pas menti sur son passé. En quête de vérité, sur elle-même et sur ses employeurs, elle est décidée à aller jusqu'au bout.

Adaptation d'un manga culte (que je ne connais pas...), Ghost in the Shell est d'abord une grosse claque visuelle. Le film se situe clairement dans un univers visuel hérité de Blade Runner, avec les moyens technologiques d'aujourd'hui. On se retrouve dans un monde où la technologie est omniprésente, où les humains sont augmentés par divers implants cybernétiques, un monde inquiétant, hyper-connecté, où humains et robots coexistent. Cet univers visuel bluffant est la grande force du film.

Pour le reste, le film est efficace, avec des scènes d'action spectaculaires. On peut, évidement, regretter que la dimension philosophique soit juste effleurée, notamment autour de thématiques comme le transhumanisme, la place de la technologie, des réseaux d'information et leur impact sur la liberté. C'est un film grand public... Mais le plaisir visuel est vraiment là.

Scarlett Johansson est parfaite dans le rôle du Major. Autour d'elle, le casting est intéressant, en particulier avec la présence de Takeshi Kitano. A noter également une excellente musique électro signée Clint Mansell (compositeurs des musiques de films de Darren Aronofsky).

Au final, Ghost in the Shell est donc un bon film SF, visuellement impressionnant.

samedi 1 avril 2017

Power Rangers : le chef d'oeuvre inattendu

Un peu par hasard, je me suis retrouvé hier soir à l'avant-première du film Power Rangers. Je m'attendais à un film d'action sans intérêt au scénario convenu... mais quelle surprise ! Ce fut un vrai choc cinématographique dont je ne me suis pas encore remis ! Ce film est la rencontre idéale, inespérée, entre le blockbuster hollywoodien et le film d'auteur exigeant voire avant-gardiste.

L'action (sans débauche d'effets spéciaux, un peu à la Jean-Luc Godard) est au service d'une intrigue passionnante et originale, à l'évidente portée symbolique et philosophique (et même spirituelle : en comparaison, Silence de Scorsese est relégué au rang d'une simple comédie romantique mièvre !). Le film bénéficie d'un scénario d'une grande force, qui fait la part belle à des dialogues de haute volée, agrémentés de traits d'humour d'une grande finesse (il y a du Woody Allen des grandes années dans ce film !). Quant aux personnages, ils ont une profondeur psychologique sidérante (jusque dans les rôles secondaires !). Un vrai travail d'orfèvre qui laisse sans voix. On ressort l'âme grandie de la salle de cinéma, avec la certitude rare d'avoir assisté à un spectacle total, tant pour les yeux que pour l'esprit.

Seul petit bémol : la scène bonus à la fin du générique. On y retrouve les Power Rangers au bord d'une rivière. Ils sont hilares et dégustent du poisson rôti. En plein mois d'avril.... allez savoir pourquoi !

lundi 27 mars 2017

Quelques pensées loufoques

Hier, de retour d'un déplacement, dans le train, je me suis amusé avec les mots... pour passer le temps. Et je me suis pris au jeu ! Il en est sorti quelques pensées doucement loufoques (en écho au maître du genre, Pierre Dac, dont je suis un grand fan). Elles m'ont fait sourire...

Voici donc quelques pensées de mon cru !

Pensées sur la faune et la flore :

- Un éléphant doit ouvrir l'oeil s'il veut ivoire quelque chose !
- Un arbre aux racines carrées pourrait-il croître de façon exponentielle ?
- Une girafe qui n'est pas dans le coup, c'est moche !
- Un pin parasol se ferme-t-il en cas de mauvais temps ou se transforme-t-il en pin parapluie ?

Quelques conseils :

- Les concerts d'ogre, ce n'est pas pour les enfants !
- Quand on n'a pas les yeux en face des trous, on devrait mettre ses lunettes sur le front !
- Attention : les pruneaux d'à jeun ne se mangent qu'au petit déjeuner !
- Pendant les soldes, achetez un chat à prix dégriffé !

Pensées philosophico-religieuses :

- Un lait pasteurisé est-il forcément protestant ?
- Après l'office du soir, la meilleure boisson est sans doute un thé de menthe religieuse !
- Il n'y a pas de fumée sans feu. Sauf pour le saumon. Et la moquette.

Et pour finir, une pensée romantique...

- L'amour flou, c'est quand on est vraiment troublé...

vendredi 24 mars 2017

Tikal : un classique indémodable et incontournable

Dans Tikal, vous menez une expédition sur le fameux site archéologique Maya de Tikal, à la découverte de temples et de trésors enfouis. Il s'agira d'envoyer vos ouvriers explorer la jungle, défricher les temples découverts et rassembler la plus belle collection de trésors. Mais pour être l'archéologue le plus prestigieux à la fin de la partie, il faudra vous montrer plus rusé que vos adversaires, et tirer le meilleur profit de leurs découvertes...

Tikal, c'est un classique du jeu de plateau, un jalon dans l'histoire du jeu de société moderne, créé par le mythique duo Wolfgang Kramer et Michael Kiesling. Sorti en 1999, il a été réédité l'année dernière dans une version luxueuse par Super Meeple.

Alors, comment ça fonctionne ? A son tour, un joueur doit d'abord piocher une tuile et la poser sur le plateau de jeu. Cette action symbolise la découverte d'une nouvelle parcelle de terrain, qui peut s'avérer vide, ou contenir un temple, des trésors, voire même un volcan. Il devra ensuite dépenser comme il le souhaite 10 points d'action. Il peut, dans l'ordre de son choix, mettre en jeu un ou plusieurs explorateurs, les déplacer, dégager un nouvel étage d'un temple, déterrer un trésor, échanger un trésor avec un adversaire, installer un camps avancé, prendre le contrôle d'un temple en y plaçant un gardien. Ces actions sont plus ou moins coûteuses et il faut s'efforcer de gérer au mieux ses points d'action.

Lorsqu'un des trois volcans est découvert (et en fin de partie), on procède à une phase de décompte des points. Chaque joueur, à tour de rôle, va alors utiliser ses 10 points d'action puis marquer immédiatement des points de prestige. Ces points sont attribués en fonction des trésors récoltés et des temples contrôlés. Un temple est contrôlé quand on a placé un gardien dessus ou quand on est majoritaire en nombre d'explorateurs de sa couleur sur la tuile où se trouve le temple (attention : chaque joueur a un chef d'expédition qui compte pour 3 explorateurs). Et comme chaque joueur utilise ses 10 points d'action avant son décompte, les majorités peuvent changer tout au long de la phase.

NB : Il existe une règle avancée, à base d'enchères en début de tour pour limiter la part de hasard dans la pioche des tuiles. Mais j'avoue préférer la règle de base, la part de hasard collant parfaitement au thème de l'exploration archéologique !

Jeu d'exploration et de majorité, Tikal est un jeu riche mais accessible. C'est un classique indémodable qui fonctionne toujours aussi bien aujourd'hui. Il a toute sa place dans mon top 10 ludique ! Et la réédition de Super Meeple offre un plaisir de jeu accru grâce à un matériel de toute beauté : plateau très grand, tuiles épaisses, étages de pyramide en résine, très jolies pions en bois (dont les petits explorateurs). Le tout garantit une immersion totale pour des Indiana Jones en herbe. Il faut absolument (re)découvrir ce chef d'oeuvre qui promet de nombreuses heures de bonheur ludique.

Le jeu sur le site de l'éditeur

Le superbe matériel de l'édition Super Meeple !

lundi 20 mars 2017

Grave : un choc transgressif

Justine, une adolescente surdouée, s'apprête à intégrer l'école vétérinaire où étudie déjà sa soeur aînée. Elle est végétarienne, comme tout le monde dans sa famille. Mais lors du bizutage, on la force à manger du rein de lapin cru. Et cela va déclencher un changement radical en elle : elle va être de plus en plus attirée par la viande... jusqu'au cannibalisme !

Véritable phénomène cinématographique, suscitant admiration et dégoût, ce premier film de Julia Ducournau ne peut pas laisser indifférent. Revisitant, parfois de façon fulgurante, le film de genre, Grave est un choc transgressif, un conte gore et caustique, dont certaines scènes provoquent vraiment des hauts-le-coeur. Ce n'est pas un hasard si le film est interdit aux moins de 16 ans...

Dès la scène d'ouverture (qui s'explique un peu plus loin dans le film), le malaise est là. Il se poursuit devant les humiliations que subissent les bizuts. Mais ce n'est rien en comparaison avec ce qui suit... Le film est vraiment dérangeant.

Grave est un film sur l'adolescence, qui parle de l'émancipation, du rapport au corps, de la découverte de la sexualité... et de la violence qui peut y être liée. Mais c'est aussi un film sur l'héritage et la transmission (le génial twist final éclaire à ce propos l'ensemble du film d'une façon étonnante et cynique).

La jeune Garance Marillier, dans le rôle de Justine, est excellente. La bande originale de Jim Williams est très efficace. Après une telle première réalisation, il faudra surveiller les prochains films de Julia Ducournau !

lundi 13 mars 2017

Kong - Skull Island : un divertissement monstrueusement fun

Un groupe d'explorateurs disparate (des militaires, des scientifiques, des agents du gouvernement américain, un aventurier, une photographe...) embarque pour une île inconnue au beau milieu du Pacifique, avec des intentions plus ou moins explicites. Ils y seront accueillir par des créatures qu'ils n'avaient pas imaginées...

J'aime bien les films de monstres ! Je n'en attends en général pas plus qu'un divertissement spectaculaire, bourré d'action, d'effets spéciaux et de monstres terrifiants. De ce point de vue, Skull Island réussit parfaitement le job. Le film est vraiment spectaculaire et fun. L'animation de Kong (gigantesque !) est bluffante. En général, dans ce genre de film, on entretient le suspense, on fait monter la pression, avant de voir, enfin, le monstre. Ici, Kong apparaît dès la scène d'ouverture. Ce qui ne veut pas dire qu'on est au bout de nos surprises en matière de monstres... Le casting est bon. On a, en plus, un humour bien présent, avec un côté presque parodique (les références à Apocalypse Now) qui ne m'a pas déplu, et une bande originale 70's vraiment cool.

Skull Island s'inscrit dans la lignée de l'excellent Godzilla réalisé par Gareth Edwards. On y retrouve un peu les mêmes enjeux écolos, la même folle prétention humaine face à la nature. Je vous donne d'ailleurs un conseil : restez jusqu'à la fin du générique, une scène post-générique fait le lien explicite avec Godzilla, annonçant les prochains films prévus dans le même univers. D'autres films de monstres en perspective : je suis ravi !

La confession : un beau film, à la portée spirituelle évidente.

Sous l’Occupation allemande, dans une petite ville française, un nouveau prêtre est nommé. Il suscite immédiatement l’intérêt de toutes les femmes... Sauf pour Barny, jeune femme communiste et athée. Poussée par la curiosité, elle finit par rencontrer le jeune prêtre pour le défier. Elle se prend au jeu de leurs échanges, au point de remettre en cause ses certitudes... à moins qu'elle ne soient en train de succomber au charme du prêtre.

Inspiré du roman Léon Morin, prêtre de Béatrix Beck (déjà porté à l'écran par Jean-Pierre Melville en 1961), le film, au ton principalement intimiste, est baigné dans une belle lumière hivernale. Il évoque à la fois, et entremêlés, une quête spirituelle et une histoire d'amour impossible. Les dialogues sur la foi sont vraiment très intéressant et propices à susciter la réflexion. L'ambiguïté et la tension amoureuse entre la jeune femme et le jeune prêtre sont suggérées, juste ce qu'il faut. Et il faut aussi souligner les magnifiques interprétations de Marine Vacth et, surtout, Romain Duris. J'ai juste un regret : l'ouverture et la conclusion du film, ainsi qu'un ou deux décrochages sur la confession de Barny à un prêtre, sur son lit de mort. Ce n'est pas très convaincant ni utile... Le film aurait gagné en force à ne se concentrer que sur les événements sous l'Occupation.

Mis à part ce petit bémol, La confession est vraiment un beau film, à la portée spirituelle évidente.

Les figures de l'ombre : un bel hommage à des combattantes de l'ombre

La guerre froide bat son plein et la compétition entre l'URSS et les USA se focalise sur la course à l'espace. La NASA emploie des femmes afro-américaines qui, ségrégation raciale oblige, sont reléguées dans un bâtiment où elles font un travail de calculatrices, sans aucun espoir de promotion, quelles que soient leurs compétences. Le film raconte l'ascension de trois d'entre elles, qui ont finalement joué un rôle clé dans la réussite du programme spatial américain.

J'ai toujours été passionné par la conquête spatiale... et je revois toujours avec plaisir des films comme l'étoffe des héros ou Apollo 13. Les figures de l'ombre s'inscrit bien dans cette lignée, en mettant de plus la lumière sur un aspect méconnu du programme spatial. Le film est de facture classique mais efficace, dans la pure tradition hollywoodienne (et ce n'est pas tout péjoratif). C'est un bel hommage à trois combattantes de l'ombre, superbement interprétées par un trio d'actrices pétillantes (Taraji P. Henson, Octavia Spencer et Janelle Moroe), auprès desquelles on retrouve un Kevin Costner impeccable.

Même si sont évoqués un sujet grave comme la ségrégation raciale ou important comme le droit des femmes, le film reste léger et extrêmement divertissant. Vraiment un joli film.

lundi 27 février 2017

Split : excellent thriller flippant et sarcastique

Kevin a 23 personnalités, chacune a son nom et sa manière de s'habiller. Il est suivi par le Dr Fletcher, sa psychiatre. Mais ses différentes personnalités s'affrontent en lui et il est finalement poussé à kidnapper trois adolescentes. Il les tient prisonnières dans un sous-sol, destinées à nourrir "la bête" en laquelle croient certaines personnalités de Kevin.

Après le déjà très bon The Visit, M. Night Shyamalan confirme son retour inespéré (vu ses précédents films...) avec Split, thriller psychanalytique flippant, film d'épouvante trouble à l'atmosphère oppressante et à l'humour souvent noir et sarcastique. Un film qui bascule dans un genre plus horrifique voire fantastique dans un final surprenant. Sans compter le twist final qui, plus qu'un clin d'oeil, ouvre des perspectives pour d'autres films.

Le réalisateur parvient à entretenir le sentiment d'oppression dans ce huis-clos étouffant, multipliant les gros plans sur les visages, plein cadre, et grâce à un scénario bien ficelé.

Le film doit aussi beaucoup à la performance exceptionnelle de James McAvoy, vraiment inquiétant dans ce rôle polymorphe, caractérisant chaque personnalité de Kevin, par sa voix, l'expression de son visage, passant parfois d'un l'un à l'autre en une fraction de seconde. Vraiment bluffant. Et puis il y a aussi la révélation de la jeune Anya Taylor-Joy, dans le rôle de Casey, une des adolescentes kidnappées. Elle crève littéralement l'écran. Une jeune actrice à suivre.

Split évoque l'impact des blessures refoulées, qui refont surface d'une manière ou d'une autre, de façon destructrice ou résiliente. Il y a dans ce film comme un écho sourd des craintes de notre temps...

Vraiment un très bon film, pour public averti.

mercredi 22 février 2017

Kingdomino : Mon royaume en dominos

Parmi mes acquisitions ludiques récentes, voilà un vrai coup de coeur, une nouvelle réussite de Bruno Cathala : Kindgomino.

Les règles sont très simple. A chaque tour de jeu, les joueurs récupèrent un domino constitué de deux terrains (et éventuellement de couronnes) qu'ils doivent intégrer à leur royaume. Pour pouvoir le poser, le domino doit avoir au moins un des deux terrains identiques à un terrain d'un domino déjà placé. Mais attention, le royaume ne doit pas dépasser la superficie de 5 terrains sur 5. Si le domino ne peut pas être placé dans son royaume, il est défaussé. Une fois que tout le monde a joué 12 dominos, on procède au décompte. Chaque domaine (des cases de même type contiguës) rapporte un nombre de points égal au nombre de cases multipliés par le nombre de couronnes. Le joueur qui a le plus de point remporte la partie.

La jolie trouvaille du jeu, c'est le système de choix des dominos. Les dominos sont numérotés. Plus il est intéressant (notamment en terme de couronnes) plus sa valeur est élevée. Au début de chaque tour, on tire autant de dominos que de joueurs et on les dispose en valeur croissante. En commençant par le joueur placé sur le domino le plus faible au tour précédent, chacun choisit l'un des dominos prévus pour le tour suivant. S'il choisit le domino de la plus faible valeur, il pourra choisir en premier la tuile du tour suivant. Mais s'il choisit le domino de la plus haute valeur, il choisira en dernier au tour suivant. C'est tout bête mais ça fonctionne très bien ! On est vite confronté à des choix cornéliens : jouer la sécurité ou prendre des risques.

Le matériel, très coloré, est joli. On peut même s'amuser à scruter les petits détails qui se cachent sur les illustrations des dominos. Les parties sont très rapides et s'enchaînent facilement. Le tout fonctionne très bien de 2 à 4 joueurs. Bref, un jeu parfait pour initier les non-joueurs, auquel les joueurs avertis prendront aussi beaucoup de plaisir.

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Kingdomino, un jeu de Bruno Cathala, édité par Blue Orange
- Le jeu sur le site de l'auteur

Ici, un joli domaine de montagnes, qui rapporte 45 points !

lundi 20 février 2017

Loving : un beau film sobre pour un amour fort

Mildred et Richard s'aiment et décident de se marier. Mais nous sommes en 1958, il est blanc et elle est noire, et dans l'état de Virginie où ils s'installent, les "mariages interraciaux" sont interdits ! Ils sont donc poursuivis et condamnés à une peine de prison mais leur avocat leur obtient une suspension de sentence... à condition qu'ils quittent l'état, où habite toute leur famille. Aidés par des avocats du mouvement des droits civiques, ils iront jusqu'à la cours suprême, qui cassera la décision de l'état de Virginie. L'arrêt "Loving v. Virginia" symbolise le droit de s'aimer pour tous, sans aucune distinction d'origine.

Le maître mot pour qualifier ce très beau film, c'est la sobriété. Jeff Nichols a déjà la bonne idée de ne pas construire son film autour de la bataille judiciaire. Elle est évoquée, juste ce qu'il faut. Mais il se concentre sur ce couple si touchant, leur amour vécu dans la banalité du quotidien. Un amour vrai et fort. Il filme avec beaucoup de subtilité ce couple humble et authentique, qui ne comprend pas ce qu'ils ont fait de mal en se mariant ! L'émotion est bien là mais sans aucun excès. Jusqu'à la fin du film qui est absolument magnifique : le coup de fil des avocats pour annoncer le résultat de l'appel auprès de la cour suprême, le visage lumineux de Mildred regardant son mari, puis Richard en train de construire leur maison, avec les enfants autour... Magique.

Joel Edgerton est très touchant et juste dans le rôle de cet homme réservé et dévoué à son épouse. Quand à Ruth Negga, elle est lumineuse dans le rôle de Mildred, elle qui comprend mieux que son mari l'importance de l'appel judiciaire et ce qu'il implique au-delà de leur propre couple, tout en restant attaché à celui qu'elle aime et "qui prend soin d'elle". Le couple qu'ils forment est bouleversant.

Loving est vraiment un très beau film dont la sobriété colle parfaitement au sujet qu'il aborde, celui d'un amour simple et fort, malgré le contexte terrible de la ségrégation raciale.

mercredi 8 février 2017

Silence : fresque sobre et sublime sur le doute et la foi

Au XVIIème siècle, deux prêtres jésuites se rendent au Japon pour retrouver leur mentor, le père Ferreira, dont on n'a plus de nouvelles. Il aurait apostasié... Mais les deux prêtres n'y croient pas. Ils découvriront un pays où le christianisme est illégal et ses fidèles persécutés, obligés de vivre leur foi caché.

Scorsese porte le projet de ce film depuis 30 ans et ça se sent. Le film a une densité impressionnante. Mais on peut ne pas s'en rendre compte (plusieurs spectateurs ont quitté la salle avant la fin du film... quel dommage !). Car pour filmer le doute et la foi, Scorsese a choisi la sobriété. Les 2h40 passent l'air de rien. Les scènes de torture sont, certes, très fortes mais il n'y a aucune surenchère. Les images sont sublimes mais les mouvements de caméra assez peu présents. Ce qui n'empêche pas des moments extraordinaires, notamment à la fin du film. Le ton est contemplatif, introspectif, avec une forte présence d'une voix off. Peu de musique, mais une bande son très subtile (signée Kim Allen Kluge et Kathryn Kluge) où les bruits paisibles de la nature se mêlent aux gémissements des martyrs. Et c'est au moment du générique de fin, quand le film se termine, qu'on réalise qu'on a vécu une expérience cinématographique intense, qui laisse des traces profondes.

Car si Silence est un film sur le doute et la foi, il propose plus de questions que de réponses. Sur la place du doute dans la foi. Sur le silence de Dieu : est-ce contradictoire avec sa présence ? Sur le martyr : faut-il céder à l'inquisition tout en gardant une foi cachée ou faut-il rester fidèle quoi qu'il en coûte ? Sur la transmission de la foi : la foi chrétienne est-elle universelle ou certaines cultures y sont-elles imperméables ?

Pour avoir de bonnes réponses, il faut d'abord poser les bonnes questions. C'est ce que fait Scorsese dans ce chef d'oeuvre sobre et profond. Chacun pourra répondre pour lui-même, dans le silence de son propre cheminement spirituel. Chef d'oeuvre !

lundi 6 février 2017

Jackie : évocation passionnante d'une femme complexe et mystérieuse

Après l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, sa veuve, Jackie Bouvier Kennedy, tente de surmonter son traumatisme tout en voulant mettre en valeur l'héritage politique de son président de mari. C'est notamment pour cette raison qu'elle accepte une entrevue avec un journaliste. Mais elle tient à contrôler et valider tout ce qui sera publié ou non.

Le film est construit autour de plusieurs lignes narratives : l'entretien avec le journaliste, une confession à un prêtre (un des tout derniers rôles de John Hurt), le tournage d'un reportage TV où Jackie fait faire la visite de la Maison Blanche, et bien-sûr l'assassinat de JFK à Dallas (sa reconstitution, vers la fin du film, est très impressionnante). Ces fils s'entremêlent pour tisser un portrait passionnant d'une femme complexe. Une femme forte et, sous certains aspects, insaisissable. Il y a son obsession de l'image et de l'héritage que doit laisser son mari décédé, la référence omniprésente à Lincoln comme modèle (jusque dans l'organisation des funérailles en grande pompe), la gestion de l'impact médiatique. Elle apparaît à la fois maîtresse et victime de son destin. A cet égard, une réplique fait mouche : "Je ne recherche pas la célébrité, je suis juste devenue une Kennedy !"

Avec son scénario passionnant et sa réalisation brillante (presque expérimentale parfois), le film de Pablo Larrain fait confiance à l'intelligence du spectateur pour associer les pièces du puzzle. On est au plus proche de Jackie Kennedy, presque en immersion. Et pourtant, elle nous échappe, gardant tout son mystère. La performance exceptionnelle de Natalie Portman n'est, évidemment, pas le moindre des atouts du film. Elle impressionnante, intense, habitée. A noter également, la très bonne bande originale de Mical Levi (déjà remarquée pour la BO de Under the Skin), une musique intrigante qui colle fort bien à l'ambiance du film.

Un film remarquable.

lundi 30 janvier 2017

La La Land : le bonheur !

Mia rêve de devenir actrice et enchaîne les castings. Sebastian est pianiste, passionné de jazz, et rêve d'ouvrir son propre club. Leurs routes vont se croiser et leurs destin se nouer dans une histoire d'amour à l'épreuve des rêves et des dures réalités.

La La Land est une comédie musicale enthousiasmante, construite en quatre actes (évoquant quatre saisons de l'amour), avec un prologue et un épilogue. Et dès la scène d'ouverture, hallucinante chorégraphie dans les embouteillages de Los Angeles, le ton est donné. On a déjà envie d'applaudir dès l'arrivée du titre en surimpression !

On retrouve dans le film tous les codes de la comédie musicale au cinéma : la musique, les dialogues qui se transforment en chants, les chorégraphies (y compris avec les claquettes !). Mais La La Land n'est pas qu'un hommage aux comédies musicales des années 50, c'est aussi un film moderne, euphorisant et drôle, plein de clins d'oeil, romantique et nostalgique, onirique (la scène magique à l'observatoire). Un vrai bonheur !

Le réalisateur, le surdoué Damien Chazelle (32 ans), confirme, et plus encore, après Whiplash : virtuosité de la caméra, plans séquence, jeux de lumière... Ryan Gosling est parfait (y compris au piano !), Emma Stone est éblouissante de bout en bout ! Et puis il y a la musique de Justin Hurwitz, qui fait du jazz un véritable personnage du film.

La fin du film est particulièrement réussie, non seulement parce qu'elle n'est pas si attendue que cela, mais aussi parce qu'elle est à la fois une sorte de twist dans son fond (que serait-il arrivé si...) et un bel hommage au cinéma dans sa forme. Un peu comme si on nous disait : "tout cela n'est que du cinéma"... Mais quel cinéma ! On ressort de la séance avec l'envie de chanter, de danser... et d'aimer. Un chef d'oeuvre !

lundi 9 janvier 2017

Primaire : bel hommage aux professeurs des écoles

Florence est professeure des écoles dans une classe de CM2. Séparée, elle élève son fils... qui d'ailleurs est aussi élève dans sa classe. Pas toujours facile de faire la part des choses. Surtout quand un enfant en difficulté, délaissé par sa mère, débarque à l'école et qu'elle veut tout faire pour le sauver.

Primaire est un bel hommage aux professeurs des écoles à travers le portrait de Florence, dévouée à sa tâche, attachée à ses élèves. Mais la vie d'instit n'est pas facile, surtout quand il faut aussi en parallèle gérer sa vie personnelle et familiale.

Le film est instructif, en nous faisant toucher du doigt la réalité quotidienne d'un professeur des écoles, non seulement en classe, avec les élèves, mais aussi dans les coulisses de la salle des professeurs ou dans la vie privée, ou avec d'autres acteurs de la vie scolaire, comme les auxiliaires de vie scolaire. Le portrait est sensible et juste, plein d'émotion, sans occulter les difficultés et les doutes, mais aussi avec les joies et les victoires. Et Sara Forestier est formidable et très crédible dans le rôle de Florence.

Primaire est donc un très joli film, à la fois hommage à une profession (une vocation ?) et éloge du fait d'apprendre, à tout âge.

Quelques minutes après minuit : une magnifique fable philosophique

Conor O'Malley a 12 ans. Il vit avec sa mère, gravement malade. Hanté par un cauchemar où il lâche sa mère en train de tomber dans un gouffre, il se réveille une nuit, quelques minutes après minuit, et voit le grand arbre sur la colline, en face de sa fenêtre, s'animer. Il devient un monstre géant qui vient le chercher. Ce monstre reviendra le voir régulièrement, lui racontant des histoires qui entreront en écho avec ce qu'il vit, jusqu'à ce que Conor puisse lui-même raconter sa propre histoire, celle de son cauchemar, et faire face à la vérité.

Quelques minutes après minuit est une magnifique fable philosophique, aux accents fantastiques. Un film bouleversant qui parle de la mort et du deuil, de la complexité de l'âme humaine, de l'importance de la vérité pour surmonter les épreuves, de l'adolescence et du passage à l'âge adulte, des vertus de l'imaginaire...

Juan Antonio Bayona, le réalisateur, parvient à parfaitement équilibrer son film, en dosant avec précision l'émotion et le rêve, le réel et l'imaginaire qui s'entremêlent, jusqu'à une conclusion riche d'émotion et de poésie. Le jeune Lewis McDougall est assez étonnant dans le rôle de Conor et le film est soutenu par une très belle musique de Fernando Velázquez.

Onirique, baroque, philosophique, émouvant... Quelques minutes après minuit est LE film à ne pas manquer en ce début d'année 2017 !

lundi 2 janvier 2017

Le fondateur : excellent biopic sur les origines de McDonald's

Dans les années 50, les frères McDonald tiennent un restaurant de burgers en Californie. Ils ont inventé un nouveau concept de restauration rapide qui rencontre un franc succès. Un jour, Ray Kroc, un VRP ambitieux qui essayent à ce moment-là de vendre des machines à milkshake, découvre leur restaurant et est immédiatement séduit. Il parvient à convaincre les frères McDonald de franchiser leur concept. Et il va petit à petit s'en emparer, au détriment des deux frères, pour bâtir l'empire du burger que l'on connaît aujourd'hui.

La réalisation est assez classique (mais bien faite), le scénario est bien écrit et l'histoire assez incroyable. Ce récit des origines de l'empire McDonald's fait plutôt froid dans le dos. La façon dont un concept novateur, dans une petite entreprise artisanale et familiale, se transforme en géant franchisé du hamburger, véritable empire international, est une illustration inquiétante du capitalisme et de la course au profit, avec tous ses effets collatéraux. Finalement, les frères McDonald se sont vu privés de leur propre nom (il n'avaient plus le droit d'appeler leur restaurant McDonald's) et ils n'ont touché aucune royalties ! Une certaine idée de l'Amérique en prend un coup...

Michael Keaton est, une nouvelle fois, formidable dans le rôle de Ray Kroc et le reste du casting est excellent, notamment Nick Offerman et John Carroll Lynch dans le rôle des frères McDonald.

Vraiment un bon film !