mercredi 27 décembre 2023

Mon bilan séries 2023

Voici mon bilan séries de l'année 2023... avec mon Top 15 des séries que j'ai vues cette année. Il y a de tout, des séries qui se sont terminées cette année, d'autres qui ont commencé ou qui se sont poursuivie cette année, des miniséries...  Attention : ne figurent dans ce bilan que les séries dont la saison s'est terminée au cours de l'année 2023 (For All Mankind par exemple mériterait de figurer dans la liste mais comme la saison 4 est encore en cours et ne se terminera qu'en janvier, elle sera sans doute dans mon bilan de l'année prochaine !).

 

Mon Top 15 de l'année 2023

1. The Bear
, une série créée par Christopher Storer, disponible sur Disney+

La saison 2 est encore meilleure que la première ! C'est drôle et touchant, avec un certain côté feel-good qui fonctionne à merveille, une remarquable maîtrise du rythme, tantôt nerveux et stressant, tantôt paisible et intimiste. Tout en parlant de façon réaliste de cuisine et de gastronomie, le récit permet d’aborder de nombreux thèmes (famille, solidarité, travail, réussite, passions, découverte de soi, rédemption…).

Ma critique

2. The Last of us, une série créée par Neil Druckmann et Craig Mazin, disponible sur Amazon Prime Video

Adaptation très réussie d'un célèbre jeu vidéo, une série post-apocalyptique sombre, violente et parfois un peu gore. Dans des décors impressionnants, et grâce à une narration bien maîtrisée, l’histoire ménage un équilibre entre scènes épiques et scènes intimes, entre action et émotion, et dévoile petit à petit la complexité de ses deux personnages principaux. 

Ma critique

3. Makanai
, une mini-série créée par Hirokazu Kore-eda, disponible sur Netflix

Une série d’une délicatesse inouïe, lumineuse et gourmande, dans les coulisses d'une école de maiko (des geisha en formation). Une très belle histoire d’amitié, un récit d’apprentissage et une nouvelle variation sur le thème de la famille, en particulier des familles de substitution. Cette mini-série est un enchantement qui fait un bien fou. 

Ma critique

4. The Crown, une série créée par Peter Morgan, disponible sur Netflix

Même si les deux dernières saisons sont globalement un peu en dessous des quatre premières, le final en six épisodes de l'ultime saison est un bel adieu à la reine, élégant et plein d'émotion. Et on ne peut que s’incliner devant une des plus belles séries de ces dernières années, à connaître absolument !

Ma critique de la saison 6


5. Sambre
, une mini-série créée par Alice Géraud, Marc Herpoux, Jean-Xavier de Lestrade, disponible sur fance.tv

La série est inspirée de faits réels, et c'est un récit assez sidérant d'une affaire longue de 30 ans. C'est passionnant, troublant parfois, précis sur les faits tout en restant pudique dans sa mise en scène. 

Ma critique

6. Polar Park
, une mini-série créée par Gérald Hustache-Mathieu, disponible sur arte.tv

Une véritable petite pépite d’humour noir, une sorte de Fargo dans le Jura, dans le froid et les paysages enneigés de Mouthe. Un polar original, teinté de douce loufoquerie poétique. 

Ma critique


7. Ted Lasso
, une série créée par Bill Lawrence et Jason Sudeikis

L’exemple même d’une série feel-good, bienveillante et positive. C’est un peu un gros gâteau plein de crème qui pourrait être trop sucré et écœurant si les personnages n’étaient pas aussi attachants et si l’histoire n’était pas aussi généreusement saupoudré d’humour et d’autodérision réjouissante. 

Ma critique


8. Slow Horses, une série créée par Will Smith, disponible sur Apple TV+

La saison 3 s'est terminée à la fin de l'année. Le cocktail d’espionnage, de suspense, d’action et d’humour noir très british fonctionne toujours à merveille. 

Ma critique 




9. Parlement
, une série créée par Noé Debré, disponible sur france.tv

Une saison 3 toujours aussi drôle et intelligente ! Tout en gardant une certaine dimension pédagogique, la série est avant tout une comédie, très drôle, bien rythmée, avec beaucoup d’ironie et d'autodérision, et une galerie de personnages réjouissants. 

Ma critique


10. Platonic, une série créée par Nicholas Stoller et Francesca Delbanco, disponible sur Apple TV+

Une série vraiment réjouissante, bien écrite, qui parle avec légèreté, mais non sans pertinence, de l’amitié, du couple, de la réussite… et de l’importance de rester, au moins un peu, des enfants. 

Ma critique


11. Lessons in chemistry
, une mini-série créée par Lee Eisenberg, disponible sur Apple TV+

Une mini-série féministe délicieusement vintage, qui pratique avec bonheur un certain mélange des genres, entre série feel-good, mélodrame, chronique sociale, fable morale et existentielle. 

Ma critique



12. 
Silo, une série de Graham Yost, disponible sur Apple TV+

Visuellement, la série est tout à fait réussie, parvenant à créer de façon convaincante l’univers claustrophobe du silo. Les différents personnages du roman sont bien transcrits, avec un casting impeccable. 

Ma critique

13. Coeurs noirs, une série créée par Corinne Garfin et Duong Dang-Thai, disponible sur Amazon Prime Video

Une série de guerre très réaliste sur la façon de décrire le théâtre des opérations militaires, sur le champ de bataille comme en coulisse. Les scènes d’action sont très réussies, immersives et haletantes. 

Ma critique

14. Peacemaker, une série créée par James Gunn, disponible sur Amazon Prime Video

Avec son ton irrévérencieux, son histoire abracadabrantesque, ses personnages dingos, ses dialogues surréalistes et plusieurs morceaux de bravoure, une pure série de divertissement, pas vraiment familiale parce que c’est quand même violent, même si c’est pour rire. 

Ma critique

15. The Big Door Prize, une série créée par par David West Read, disponible sur Apple TV+

Légère et assez ludique, avec ce qu’il faut de petites touches d’émotion, la série se situe entre la comédie sociale et la fable philosophique, avec une pointe de fantastique. Une jolie réussite pour une série très plaisante à regarder, pour se divertir sans s'interdire de réfléchir un peu ! 

Ma critique


Slow Horses (saison 3) : Du rififi au MI5

 

La saison 3 de Slow Horses vient de se terminer sur Apple TV+ et la série reste probablement la meilleure série d’espionnage actuelle. Elle suit toujours la petite équipe d’espions mis au placard, parce qu’ils ont d’une manière ou d’une autre failli à leur mission, sous les ordres de Jackson Lamb, un vieil espion aigri, cynique et crade (incarné par un génial Gary Oldman). 

Dans cette nouvelle saison, l’équipe de Jackson Lamb va se retrouver impliqué dans une opération qui ne se passe pas comme prévue, avec notamment l’enlèvement de l’un des leurs, le tout sur fond de règlements de compte internes aux services secrets britanniques. 

Comme pour les deux précédentes, la saison est courte (6 épisodes), ce qui permet à l’intrigue de ne pas traîner en longueur. Le cocktail d’espionnage, de suspense, d’action et d’humour noir très british fonctionne toujours à merveille. Et franchement, en particulier dans cette saison 3, ça dégomme sévère, et on n’est jamais à l’abri d’assister à la mort d’un des personnages centraux de la série (on l’a vu dès la saison 1). 

A la fin de l’épisode final, quelques images nous mettent l’eau à la bouche pour la saison 4 qui est déjà annoncée. Vivement la suite ! 

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Slow Horses, une série créée par Will Smith
avec Gary Oldman, Jack Lowden, Kristin Scott Thomas
disponible sur Apple TV+

dimanche 17 décembre 2023

The Crown (saison 6) : Un adieu à la reine plein d'émotion

 

The Crown réussit sa sortie, avec émotion. Après une première série de quatre épisodes essentiellement consacrés à Diana, jusqu’à sa mort tragique, les six derniers épisodes ont été mis en ligne récemment sur Netflix. La première partie de cette sixième et ultime saison décevait un peu. Même si la composition d’Elizabeth Debicki dans le rôle de la princesse est absolument remarquable, ces épisodes sont un peu trop “people” pour pleinement convaincre. 

Mais les six derniers épisodes sont à nouveau centrés principalement sur Elizabeth, pour un adieu à la reine émouvant. Ce que j’ai quand même un peu regretté dans cette dernière saison, y compris dans ces derniers épisodes, c’est la part très réduite laissée au lien avec les grands événements historiques pour se centrer presque exclusivement sur l’intimité de la famille royale. La mise en perspective avec l’histoire et la géopolitique est pourtant un des grands intérêts de la série. Or, dans cette ultime saison, la guerre au Kosovo et la guerre en Irak sont évoquées en pointillés, le 11 septembre à peine mentionné, par quelques informations diffusées à la radio. 

Un autre personnage important de ces derniers épisodes est le prince William, dont l’évocation est toutefois moins intéressante quand la série s’intéresse à la naissance de son couple avec Kate Middleton que lorsqu’elle évoque sa relation avec son père, et celle avec sa grand-mère de reine, sa prise de conscience de son devoir de futur roi en tant que fils aîné, le sens du devoir étant un des thèmes principaux de la série. 

Mais ce qu’on doit bien reconnaître à cette dernière saison, c’est l’élégance et l’émotion avec laquelle on prend congé de la reine. A cet égard, le scénario du dernier épisode est assez intelligent. Les préparatifs anticipés des obsèques de la reine, par simple précaution, permettent quelques retour en arrière, par des souvenirs, et en profiter pour faire revenir à l’écran Claire Foy et Olivia Colman, les deux autres actrices avec Imelda Staunton à avoir incarné la reine Elisabeth. Ils permettent aussi d’anticiper habilement les réelles obsèques récentes de la reine.

C’est donc bien l’émotion qui prédomine dans ce final en six épisodes, notamment lorsque la reine perd sa soeur, puis sa mère. A cet égard, l’épisode 8, qui se termine par la mort de Margaret, est sans doute le plus réussi de la saison, profondément émouvant. D’autant qu’il évoque aussi, en flashback, la folle nuit que la jeune Elisabeth a vécu avec sa soeur à la Libération, au Ritz Hotel, et qui en dit long sur le renoncement qu’a dû constituer pour Elizabeth de se plier à son devoir de devenir reine. 

Au niveau du casting, Imelda Staunton s’en sort mieux que dans la saison 5. Il faut dire qu’elle est aussi mieux mise en valeur par le scénario, et elle finit par être assez convaincante en Elizabeth. J'ajouterai une mention spéciale à Dominic West, qui physiquement ne ressemble pas du tout à Charles, mais qui est pourtant remarquable dans le rôle du futur roi Charles III. 

Avec ces six derniers épisodes, The Crown réussit donc bien sa sortie, sous la forme d'une émouvante révérence à la reine. Et on ne peut que s’incliner devant une des plus belles séries de ces dernières années. 

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The Crown, une série créée par Peter Morgan
avec (pour la saison 6) Imelda Staunton, Dominic West, Lesley Manville
Les 6 saisons sont disponibles sur Netflix

dimanche 3 décembre 2023

Tout va bien : affronter la maladie et la possibilité de la mort

 

Quand les médecins diagnostiquent à Rose, 9 ans, une leucémie, c’est toute la famille qui est impactée. Marion et Stéphane, ses parents, essayent de faire face, entre déni et fuite. Claire, la soeur de Marion, est très inquiète et s’implique beaucoup auprès de sa nièce tout en devant tisser des liens avec la fille de son compagnon. Vincent, le frère de Marion et Claire, steward qui semble tout prendre à la légère, n’ose pas affronter la réalité de la maladie de sa nièce. Anne, la grand-mère, auteure à succès d’ouvrages de développement personnel, veut tout prendre en main et toujours voir les choses du bon côté. Quant à Pascal, le grand-père, il cherche sa place, un peu perdu, éclipsé par sa femme envahissante. 

Tout l’intérêt de la série, c’est d’oser aborder de front la question de la maladie grave d’un enfant et de la perspective possible de sa mort, et d’évoquer la façon dont on affronte, difficilement, douloureusement, une si terrible épreuve, dans le désarroi et la détresse, avec la tentation de la fuir ou du déni. 

Le pitch de la série laisse entrevoir une histoire sombre et douloureuse. Elle l’est, en partie, et la série parvient à profondément nous émouvoir. Mais elle arrive aussi à trouver tout au long de son récit le ton de la comédie, sans jamais atténuer les enjeux dramatiques. Cette façon de rester constamment sur le fil du rasoir, entre gravité et légèreté, oscillant du rire aux larmes, est une belle réussite de la série. La finesse du portrait de famille, de cette famille ordinaire, un peu névrosée et dysfonctionnelle, mais finalement attachante, ça aussi c’est tout à fait réussi. 

Je dois toutefois ajouter que je suis quand même un peu déçu par le dernier épisode. L’avant-dernier épisode est tellement bouleversant et juste - le sommet incontestable de la série -  que j’aurais sans doute aimé que le récit s’arrête à ce moment-là, ou que le dernier épisode propose autre chose. Je peux comprendre le choix qui est fait, mais je trouve, au final, que ça amoindrit un peu l’impact de l'histoire. 

Un autre atout incontestable du film, c’est son casting. Tout le monde est formidable, avec une mention spéciale à Nicole Garcia dans le rôle d’Anne, la grand-mère, aussi agaçante que touchante. 

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Tout va bien, une série de Camille de Castelnau
avec Virginie Efira, Nicole Garcia, Sara Giraudeau
8 épisodes, disponibles sur Disney+