dimanche 17 mars 2024

The Gentlemen : une série de gangsters des plus réjouissantes

 

Eddie Horniman hérite, à la surprise générale, du titre de duc et du vaste domaine de son père, alors même qu’il n’est pas l’aîné de la famille. Il va bien vite se rendre compte que le domaine familial dissimule tout un trafic de cannabis, dirigé d’une main de fer par Susie Glass, la fille d’un richissime baron de la drogue. Eddie, bien décidé à libérer sa famille de ce trafic, va devoir prendre les différentes familles de gangsters de Grande-Bretagne à leur propre jeu alors qu’elles convoitent le domaine. Au risque d’y prendre goût… 

En 2020, Guy Ritchie avait réalisé un film déjà intitulé The Gentlemen. C’était un film de gangsters explosif et drôle. La série n’est ni une suite ni vraiment une adaptation du film. C’est un peu une variation sur le même thème, une série de gangster dans le même esprit que le film.

The Gentlemen est donc une série de gangsters des plus réjouissantes : action, cynisme, humour noir, esprit british et hémoglobine. Un cocktail explosif dédié au seul divertissement. Et ça fonctionne très bien ! Au rythme des complots, des trahisons, des rebondissements incessants, des dialogues truculents et des personnages hauts en couleur, on s’amuse vraiment avec The Gentlemen !

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The Gentlemen, une série créée par par Guy Ritchie et Matthew Read
avec Theo James, Kaya Scodelario, Daniel Ings
8 épisodes disponibles sur Netflix

vendredi 15 mars 2024

Masters of the Air : Ce qui se fait de mieux en matière de séries de guerre

 

Après Band of Brothers (2001) qui suivait la Easy Company, du 506e régiment d'infanterie parachutée, de la 101e Division Aéroportée américaine, et après The Pacific (2010) qui racontait de l’intérieur plusieurs batailles de la guerre contre l’Empire du Japon, Masters of the Air est la nouvelle série de guerre produite par Tom Hanks et Steven Spielberg qui s’attache cette fois au 100e groupe de bombardement de la 8e armée de l’air des forces américaines pendant la Seconde Guerre mondiale. 

En 1943, l’armée américaine déploie un détachement en Angleterre, qui servira de base arrière pour les forces aériennes alliées. Au sein de cette 8e Air Force, il y a le 100e groupe de bombardement, les “Bloody Hundredth”, que la série va suivre. 

Les scènes de combats aériens sont assez époustouflantes : on se retrouve au milieu des tirs de DCA et sous les balles des chasseurs ennemis, c’est immersif et très impressionnant ! On mesure un peu le danger auquel ces équipages devaient faire face à 25 000 pieds d’altitude, pour essayer de faire voler leurs engins jusqu’à l’objectif, malgré les dégâts subis, les moteurs qui tombent en panne et les avaries diverses qui rendaient le vol hasardeux. Souvent, les avions rentraient à la base en lambeaux, troués de partout, rendant même leur atterrissage périlleux. Quand ils avaient la chance de rentrer… parce qu’à chaque mission plusieurs équipages ne revenaient pas. On voit, dans la série, ceux qui attendent le retour des avions à la base scruter anxieux l’horizon et compter un à un les avions qu’ils aperçoivent… et il y en a presque toujours qui manquent à l’appel. 

Mais la série évoque aussi la vie quotidienne sur la base, la découverte de l’enfer de la guerre, les états d’âme des soldats entre deux missions, mais aussi le travail de l’ombre des mécaniciens qui devaient réparer le plus rapidement possible les avions. Le récit évoque aussi ce qui pouvait arriver aux membres d’équipages obligés de sauter en parachute de leur avion avant qu’il s’écrase, qui se retrouvaient en terrain ennemi, et pouvaient finir en camps de prisonniers. Le récit évoque aussi l’impact de la guerre, la dévastation qu’elle produit, les haines qu’elle entretient… et en filigrane, les horreurs du régime nazi. 

Bref, les neuf épisodes de la série, chacun d’une durée d’une heure environ, se regardent sans temps mort. C’est haletant, instructif, impressionnant de réalisme, remarquablement réalisé et interprété. La force d’une série, c’est de nous permettre d’accompagner des personnages au long cours, de s’attacher à eux… et de devoir en laisser partir quelques-uns, en l'occurrence. Parce qu’à chaque mission, plusieurs équipages ne revenaient pas. Et la série se termine en beauté, avec un dernier épisode émouvant, et l’évocation pendant le générique de fin de ce qui s’est réellement passé pour plusieurs personnages suivis au cours de la série, après la guerre. 

Masters of the Air est bel et bien le digne successeur de Band of Brothers (qui reste sans doute insurpassé) et The Pacific. C'est ce qui se fait de mieux dans le genre spécifique des séries de guerre. 

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Masters of the Air, une série créée par John Orloff
avec Austin Butler, Callum Turner, Anthony Boyle
9 épisodes disponibles sur Apple TV+

vendredi 1 mars 2024

Atlanta : une série unique en son genre, inclassable et géniale

 

Je viens enfin de terminer la 4e et dernière saison d’Atlanta, qui a été mise en ligne assez récemment sur Disney+, de manière presque incognito… Je suis tombé dessus presque par hasard. C’est pourtant une des séries récentes les plus originales et, à bien des égards, géniale. 

Créée par Donald Glover (qui joue aussi dans la série, et réalise quelques épisodes), c’est l’histoire de Earn qui devient le manager de son cousin Al, un rappeur dont le nom de scène est Paper Boi et qui vit à Atlanta, où il héberge son meilleur pote Darius, un mec complètement perché. Il y a aussi Vanessa, la copine de Earn, avec qui il a eu une fille, Lottie. Enfin ça, c’est la toile de fond de la série. Parce que, sur cette base, la série construit un récit éclaté, où chaque épisode est une surprise, on ne sait jamais où le récit va nous emmener, et on est même parfois complètement déconnecté de l’histoire globale. 

Bien-sûr, toute la série se déroule dans la communauté Afro-Américaine et son propos sous-jacent (et parfois explicite) est politique et sociétal, et entend dénoncer le racisme et les discriminations raciales. Ce qui n’empêche pas la série, avec une ironie mordante, de dénoncer aussi les travers possibles de la communauté noire. Mais Atlanta, c’est aussi une série sur le monde de la musique, du rap en particulier, qui évoque la célébrité, le fric, les egos surdimensionnés. C’est même une série sur le couple et la famille, notamment la peur de l’engagement… Et bien d’autres thématiques encore y sont abordées. Mais très souvent de manière étonnante voire déroutante. En tous les cas, toujours imprévisible. Certains épisodes sont lunaires, d’autres loufoques, mais ils peuvent aussi être dramatiques, oniriques, parodiques ou même inquiétants. Et il arrive qu’on passe d’une ambiance à l’autre dans un même épisode. 

Mais surtout, Atlanta c'est très drôle, avec des personnages savoureux, des dialogues et des situations comiques incroyables, une série qui ne cesse de surprendre, avec une inventivité folle. Et même si certains épisodes sont un peu moins réussis, d’autres sont tout simplement brillants. Et l’ensemble est terriblement attachant. La série se termine joliment, sur une ultime pirouette, avec un brin de nostalgie. 

Pour pleinement apprécier la série, il faut se laisser porter, accepter d’être surpris voire un peu perdu parfois. Mais si on l’accepte, alors quel plaisir ! Atlanta est une série unique en son genre, inclassable et assez géniale. Incontournable !

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Atlanta, une série créée par Donald Glover
avec Donald Glover, Brian Tyree Henry, Lakeith Stanfield

jeudi 8 février 2024

Mr & Mr Smith : La vie de couple, mission impossible ?

 

Un homme et une femme se font engager par une mystérieuse agence d’espionnage. Ils ne se connaissent pas du tout mais ils deviennent M. et Mme Smith et se retrouvent dans un luxueux appartement à Manhattan. Désormais mariés, ils vont devoir ensemble accomplir des missions à haut risque. Mais leur couverture va devenir plus complexe à gérer lorsqu’ils éprouvent de vrais sentiments l’un pour l’autre. 

Même si l’idée de départ est similaire, la série est très différente du film avec Brad Pitt et Angelina Jolie. Mr & Mrs Smith, derrière ses allures de série d’espionnage, est d’abord une étude du couple. Un couple dont la vie privée et la vie professionnelle se mélangent… et il se trouve que leur profession, c’est d’être espion !

Évidemment, si on s’attend à une série d’action classique, surchargée en fusillades, combats et poursuites de tout genre, on risque d’être un peu déçu (même s'il y a bien aussi de vraies scènes d'action !). Mais la série est bien plus intelligente que cela. Chaque épisode, avec la nouvelle mission qui est confiée à John et Jane, est en réalité un prétexte pour évoquer un des aspects de la vie d’un couple, son évolution, que ce soit avec ses côtés positifs (la rencontre, la découverte mutuelle, la complicité…) ou ses difficultés et ses crises, qui peuvent conduire à la thérapie de couple, voire à la rupture. 

Il y a dans ce mélange des genres une dimension ludique très réussie et qui donne une comédie originale, maline et fun. Il y a même un petit quelque chose qui évoque un peu Atlanta, la série géniale créée également par Donald Glover (en moins perché quand même !). 

L’alchimie entre les deux interprètes principaux, Maya Erskine et Donald Glover, fonctionne à merveille. En bonus, chaque épisode a ses guests, et pas des moindres (Paul Dano, John Turturro, Sarah Paulson, Ron Perlman, pour n’en citer que quelques-uns). 

Enfin, le dernier épisode, à la fois très rythmé et émouvant, se termine de façon originale et maline. Je n’en dirai rien pour ne pas divulgâcher… mais j’ai trouvé cette fin très réussie. 

Bref, Mr & Mrs Smith est vraiment une très jolie surprise, que je recommande chaudement. 

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Mr &Mrs Smith, une série créée par Donald Glover et Francesca Sloane
avec Donald Glover, Maya Erskin
8 épisodes disponibles sur Amazon Prime Video

lundi 22 janvier 2024

Le Renard - Prince des voleurs : une série en costume réjouissante et assez trépidante

 

Jack Dawkins, alias le Renard, jeune et habile pickpocket, a réussi à s’échapper de prison en Angleterre et s’est enfui en Australie. Dans la colonie britannique de Port Victory, désormais adulte, il est devenu chirurgien. Mais l’arrivée surprise de Fagin, dont il était l'apprenti voleur et qu’il croyait mort, va le faire replonger dans le crime. Il va aussi faire la connaissance de Lady Belle, la fille du gouverneur, une jeune femme brillante et éprise de liberté qui rêve de devenir chirurgienne. 

Jack Dawkins, Fagin, les connaisseurs de Dickens auront sans doute reconnu les personnages d’Oliver Twist. La série est bien une suite du roman de Dickens, mais avec un ton bien plus léger, pour une série en costume réjouissante et assez trépidante. 

L’évocation de la chirurgie au milieu du XIXe siècle, avec ses opérations en public, une hygiène douteuse et des méthodes assez radicales, donne lieu à des scènes très réussies. Les petits jeux de dupe, de trahison et de tromperie sont plaisants. Et la romance qui s’insère dans l’histoire est de bon aloi. L’humour et l’ironie sont présents tout au long du récit, auquel on pardonne volontiers quelques facilités de scénario. En tout cas, le plaisir ne se dément pas tout au long des huit épisodes, grâce à une réalisation efficace et un casting solide, duquel ressortent en particulier un excellent David Thewlis, assez méconnaissable et truculent en Fagin, et l’acteur australien Damon Herriman, en capitaine de police froid et intraitable.

Une jolie surprise pour cette série sur laquelle je suis tombée un peu par hasard et que j’ai regardé avec beaucoup de plaisir. Le dénouement laisse ouverte la possibilité d'une saison 2. Ce serait une bonne idée ! 

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Le renard - Prince des voleurs, une série créée par David Maher, James McNamara et David Taylor
avec Thomas Brodie-Sangster, David Thewlis, Maia Mitchell
Disponible sur Disney+