vendredi 23 avril 2021

Falcon et le soldat de l’hiver : Marvel façon buddy movie

 

Disney+ enchaîne avec les séries Marvel, après Wanda Vision, c’est au tour de Falcon et le Soldat de l’hiver, une mini-série en 6 épisodes dont la plateforme vient de diffuser le dernier volet. Moins original que WandaVision, Falcon et le soldat de l’hiver renoue avec un univers plus classique chez Marvel, empruntant au passage les codes du buddy movie (un duo mal assorti, des punchlines, de l’action). 

Et on peut dire que la mini-série fait le job. C’est divertissant, plutôt spectaculaire et ça se regarde sans ennui. La série se permet aussi une certaine dimension politique, qui entre en écho avec des préoccupations contemporaines (immigration, racisme, patriotisme, suprémacisme) même si le discours de Sam à la fin du dernier épisode est quand même franchement trop appuyé… 

Evidemment, comme pour WandaVision, la série est aussi l’occasion (voire le prétexte) de préparer la nouvelle phase du MCU, avec l’arrivée de nouveaux super-héros (dont un nouveau Captain America) et de nouveaux méchants qu’on aura sans doute l’occasion de croiser prochainement au cinéma. En tout cas, on espère que ce sera le cas de Zemo, parce que son passage dans la série était peut-être le meilleur moment du show. 

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Falcon et le soldat de l'hiver, une mini-série de 6 épisodes de 45 minutes environ, diffusés sur Disney+



mardi 13 avril 2021

Le serpent : fascinant et glaçant

 

Dans les années 70, à Bangkok, Alain Gautier se présente, avec son épouse Monique, comme un diamantaire. En réalité, il se nomme Charles Sobhraj et sa complice se nomme Marie-Andrée Leclerc. Ils droguent, volent et tuent de jeunes hippies, subtilisant leur passeport pour emprunter leur identité. Herman Knippenberg, un diplomate néerlandais, commence alors à enquêter sur le meurtre d’un couple de touristes hollandais et découvre des indices qui vont le mener jusqu’à Gautier / Sobhraj… 

La mini-série suit la traque de Sobhraj par Knippenberg avec un procédé qui déroute un peu. En effet, le récit fait d’incessants sauts dans le temps, en avant et en arrière. On est un peu perdus au début... Mais le procédé se révèle finalement assez astucieux et ajoute même au mystère d’un personnage insaisissable, dont l’histoire se dévoile peu à peu, par strates successives. Des révélations surprenantes viennent apporter une lumière nouvelle sur tel ou tel événement, certaines scènes reviennent plusieurs fois, mais notre regard change sur elles, en fonction des nouveaux éléments à notre disposition. S’il faut un peu de temps, au début, pour entrer dans la série, alors que les choses se mettent en place doucement, il faut avouer qu’ensuite ça devient assez addictif, jusqu’au dernier épisode qui évoque, dans sa deuxième partie, les suites abracadabrantesques de son arrestation… 

Le serpent est une mini-série remarquable, à la fois le portrait glaçant et sans complaisance d’un tueur en série insaisissable et l’évocation de l’obstination d’un diplomate, prêt à mettre en danger sa carrière et son couple pour sa quête de justice. 

Parmi le casting, Tahar Rahim est fascinant dans l’incarnation de ce monstre froid et manipulateur. Jenna Coleman est aussi très bien… mais pas une seconde elle ne passe pour une québécoise (on a même parfois du mal à la comprendre quand elle parle en français !). Dommage. 

La fascination qu'exerce un personnage tel que Sobhraj est assez dérangeante... Aussi insaisissable soit-il, il révèle les parts d'ombre les plus sombres qui peuvent résider dans le coeur humain et qui peuvent conduire aux actes les plus sordides. 

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Le serpent, une mini-série de Richard Warlow et Toby Finlay
8 épisodes de 55 minutes environ disponibles sur Netflix


lundi 5 avril 2021

A Confession : une mini-série policière passionnante, du côté des victimes

 

Sian O’Callaghan, une jeune femme de 22 ans, est portée disparue. L’enquête est confiée à l’officier Steve Fulcher dont les soupçons finissent par se porter sur un chauffeur de taxi. Gardant l’espoir que la jeune fille est encore en vie et séquestrée quelque part, il retarde au maximum l’arrestation du suspect qu’il fait suivre. Et pour obtenir des aveux et retrouver la jeune fille, il s’accorde quelques petites entorses à la procédure… et il obtiendra les aveux, au-delà même de ce qu’il imaginait. Mais il devra en payer le prix fort. 

Inspirée d’une histoire vraie, la mini-série (sortie en 2019 et disponible depuis peu sur Salto) est passionnante, avec un récit anti-spectaculaire mais redoutablement efficace, et d’une grande intensité. Il y a bien-sûr l’enquête qui, si elle tient en haleine, n’est pourtant pas la préoccupation centrale de la série. En effet, le récit s'intéresse avant tout aux victimes, aux proches et aux familles, brisés par le drame, mais aussi au policier pris au piège, dont la carrière est brisée, et la vie à jamais changée. 

C’est sobrement mais minutieusement réalisé, et formidablement interprété, notamment par Martin Freeman, parfait dans le rôle de Steve Fulcher, Siobhann Finneran, très touchante dans le rôle de la mère de Sian, et Joe Absolom, absolument glaçant dans le rôle du tueur. 

La série est également intéressante pour les questions qu’elle pose, en particulier autour de la justice : on y évoque le besoin impératif de justice pour les victimes, mais aussi le défi de l’exercice de la justice, le bien-fondé des procédures judiciaires, l’humanité (ou pas) du système judiciaire et des institutions qui lui sont liées. Mais la série pose aussi de grandes questions morales, sur ce qu’implique l’intégrité, sur les conséquences de nos choix, sur le respect ou non des règles quand une vie est en jeu… 

Bref, en un mot : passionnant ! 

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A Confession, une mini-série britannique créée par Jeff Pope. 

6 épisodes de 45 minutes environ, disponibles sur Salto