vendredi 23 août 2013

Peloponnes : un concentré de jeu de civilisation

Peloponnes, c'est mon coup de coeur ludique de ces derniers mois ! J'ai eu l'occasion d'en faire quelques parties mais je viens d'en acquérir une boîte, il est donc temps d'écrire un petit article. Peloponnes est un jeu de civilisation rapide et tendu, avec au coeur du jeu un mécanisme d'enchères très simple mais malin, qui permet de faire quelques coups tordus des plus réjouissants.

A chaque tour, les joueurs peuvent acquérir des tuiles terrain ou bâtiments, qui leur permettront d'accroître leur population et récolter des ressources. Mais tout cela serait bien trop simple s'il n'y avait pas des catastrophes qui venaient chambouler vos plans en décimant votre population ou vos champs, en détruisant vos bâtiments, en consumant une partie de vos réserves de nourriture, etc.

Le coeur du jeu se trouve dans les enchères pour acquérir les tuiles. Le premier joueur choisit une tuile et propose un prix (chaque tuile a un montant d'enchère minimum). Si un joueur renchérit sur une tuile, le joueur précédent est chassé et doit se rabattre sur une autre tuile... mais sans avoir le droit d'augmenter son enchère. Il peut donc se retrouver bloqué s'il n'a pas prévu un montant suffisamment élevé pour renchérir ou pour payer le prix minimum d'une tuile. Et là, ça fait mal !

A la fin de la partie, chaque joueur fait deux décomptes de point, l'un basé sur sa population, l'autre basé sur les bâtiments construits et les terrains acquis. Mais c'est le plus petit des deux décomptes qui sera son score final ! Il faut donc développer sa civilisation harmonieusement entre population et prestige.

Le jeu est tendu, court (une partie dure une petite heure) et souvent assez méchant. Tout pour me plaire ! Le système d'enchère est aussi bien pensé et donne une belle interactivité au jeu. La tension générée par les catastrophes ajoute le piment nécessaire pour un jeu qui apparaît comme un concentré de jeu de civilisation. Une très belle réussite !
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Peloponnes, un jeu pour 1 à 5 joueurs de Bernd Eisenstein

vendredi 2 août 2013

Mascarade et Sandwich : parfaits pour l'été

Mascarade et Sandwich, voilà deux jeux parfaits pour l'été : légers, funs, jouables à beaucoup de joueurs et dans des petites boîtes à emmener partout. Mascarade est une nouveauté, Sandwich une récente réédition. Tous les deux édités par les belges de Repos Prod.

Mascarade est un jeu de Bruno Faidutti, l'auteur de Citadelles. On y retrouve d'ailleurs certains composants de son illustre prédécesseur (des cartes personnages avec des pouvoirs associés, des mécanismes de bluff et de "double-guessing" - "je pense qu'il pense que je pense que...", et un chaos réjouissant cher à l'auteur).

Dans Mascarade, chacun a une carte personnage devant lui (au début face visible, puis face cachée pendant tout le jeu, en sachant que les quatre premiers tours ont pour seul but de mettre le bazar dans tout ça !) Trois actions sont possibles à son tour : regarder secrètement sa carte ; prendre, sans les regarder, une carte à un adversaire et sa propre carte, et les échanger, ou pas, à l'abri des regards ; annoncer haut et fort quel personnage on possède. Si personne ne le conteste, on fait l'action du personnage, sans révéler la carte. Si quelqu'un le conteste et prétend lui-même avoir le personnage, on révèle leurs cartes. Celui qui a raison effectue le pouvoir du personnage, celui ou ceux qui ont menti (ou se sont trompés, parce qu'on ne sait plus toujours vraiment quel personnage on a devant soi...) doivent payer une amende au tribunal. Le premier joueur qui a 13 pièces d'or devant lui a gagné. C'est très vite expliqué, super chaotique mais vraiment très fun. Ajoutez à cela une très belle édition du jeu, avec de superbes illustrations sur des grandes cartes (certes, un peu fragiles... Il vaut mieux les protéger) et on peut prédire à Mascarade un succès digne de son prédécesseur Citadelles.

Sandwich est une réédition d'un jeu de Christophe Raimbault. Jeu d'apéro par excellence, dans sandwich vous devez confectionner pour les autres joueurs des sandwichs les meilleurs possibles avec les ingrédients que vous aurez récupérés. Dans une première phase, on fait son marché (dans une foire d'empoigne réjouissante). Ensuite, on confectionne trois sandwichs de trois ingrédients qu'on offrira à nos trois voisins de gauche, en espérant qu'ils les apprécieront... Avec du jambon, du fromage ou des tomates, c'est facile. Mais si on a récupéré du Nutella, de l'ail, de la menthe ou des sauterelles, ça peut être plus difficile ! Pour varier les plaisirs, on peut jouer avec des variantes (faire le plus mauvais sandwich, faire tous les sandwichs avec un élément commun à tous, etc...). L'édition est impeccable, dans une petite boîte ronde en métal, les cartes elle-mêmes étant rondes. A emporter partout...
Mascarade, un jeu pour 2 à 13 joueurs de Bruno Faidutti
Sandwich, un jeu pour 3 à 10 joueurs de Christophe Raimbault