Le film évoque l'histoire vraie du commandant "Sully" Sullenberger, qui réussit l'exploit de sauver les 155 passagers de son avion qui avait perdu l'usage de ses deux réacteurs, en réussissant un amerrissage sur la rivière Hudson, au coeur de New-York. Célébré par toute l'Amérique comme un héros, il est pourtant sur la sellette dans l'enquête ouverte pour déterminer s'il n'a pas commis une erreur...
Film catastrophe dont on connaît l'issue heureuse, Sully entretient pourtant parfaitement la tension, grâce à un montage très intelligent. Il y a bien-sûr la reconstitution minutieuse et impressionnante de l'amerrissage, évoquée à plusieurs reprises, partiellement et sous divers angles, jusqu'au moment où la commission d'enquête et les pilotes écoutent l'enregistrement de la boîte noire de l'avion. Une autre ligne narrative, qui entretient une autre tension, psychologique celle-là, suit l'enquête qui risque de ruiner la réputation et la carrière de Sully. Quelques flashbacks sur le passé du commandant Sullenberger donnent un peu plus d'épaisseur au personnage central, parfaitement incarné par Tom Hanks. Enfin, l'ombre du 11 septembre plane sur le film : forcément, avec un avion qui risque de s'écraser en plein New-York, volant très bas au milieu des gratte-ciels... L'équilibre de l'ensemble est parfait, entre moments spectaculaires et épisodes intimistes. Le film est passionnant du début à la fin !
Il y est question de l'importance de l'expérience. Au cours de l'enquêtes, les ordinateurs et les simulateurs de vols affirment que l'avion aurait pu être posé sans encombre sur la piste d'un des aéroports new-yorkais. Mais ce n'est pas la conviction du pilote et de son co-pilote. Une simulation à froid, après coup, peut-elle vraiment se mettre à la place d'un pilote humain en situation de crise ? Les ordinateurs peuvent-ils vraiment remplacer l'expérience d'un pilote ?
C'est aussi un film sur la responsabilité. D'abord celle du commandant qui a la vie de 155 passagers entre ses mains... La scène de l'évacuation de l'avion après l'amerrissage est à cet égard très intéressante où l'unique souci du capitaine est de sauver tous les passagers. Il ne pourra s'apaiser que lorsqu'il aura le comptage officiel et qu'il saura que tous sont sains et saufs. Mais aussi la responsabilité de l'aiguilleur du ciel, persuadé que l'avion s'est écrasé. Ou celle de la commission d'enquête et de l'enjeu financier : s'il y a une erreur humaine, ce n'est pas la même chose pour les assurances...
Sully est donc un passionnant portrait d'un héros ordinaire. Une nouvelle réussite du grand Clint Eastwood !
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