vendredi 26 décembre 2025

Pluribus : Le bonheur !


Un mystérieux virus d’origine extraterrestre se propage sur toute la surface de la terre. Désormais, toute l’humanité est mystérieusement contrôlée, ayan perdu toute individualité : l’ensemble des êtres humains réagissent comme une ruche, une unique entité. Toute l’humanité sauf 13 personnes… dont la plupart, d’ailleurs, semblent s'accommoder très bien de la situation. Mais ce n’est pas le cas de Carol Sturka, autrice cynique de romans d’amour à succès. Râleuse, aigrie, opiniâtre, malheureuse… sera-t-elle la seule à pouvoir sauver l’humanité ? 

Vince Gilligan, le créateur de Breaking Bad et Better Call Saul, deux séries modernes de référence, crée la sensation avec sa nouvelle création. Pluribus est moins une série de science-fiction, malgré son pitch, qu’un thriller psychologique et existentiel, d’une singularité et d’une profondeur passionnantes.

La singularité est dans son sujet et la façon de le traiter. L’idée géniale de la série, c’est de partir de cette hypothèse saugrenue : et si tout le monde devenait soudain gentil et serviable, que se passerait-il ? La série décrit alors une étonnante dystopie à l’apparente bienveillance, mais en réalité très inquiétante… et pleine d’ironie à la fois. Alors certes, l’intrigue avance lentement. Mais c’est pleinement en adéquation avec l’histoire qui est racontée. Et ça ne veut pas dire qu’il ne se passe rien. Au contraire, il se passe plein de choses, mais qui ne s’offrent pas forcément à nous de façon évidente. Il faut discerner les petites évolutions. Et puis un des intérêts du format série, c’est d’avoir le temps. Et Vince Gilligan le prend, ce temps. C’est ce qui fait aussi l’intérêt d’une série pas comme les autres. 

La profondeur de la série est dans sa dimension philosophique et socio-politique. Elle parle de solitude et de communauté, d’appartenance et de conscience… Elle interroge ce que signifie être libre, être humain, être heureux. En réalité, la paix et l’harmonie contraintes, c’est l’apanage des sociétés totalitaires. Simplement, dans la série, ça ne se fait pas par la force. Et c’est ce qui la rend aussi troublante. La série fait écho aussi de façon assez caustique aux injonctions au bonheur et au bien-être qui pullulent dans notre société occidentale et qui apparaissent, ici poussées à l’extrême, comme de véritables prisons. 

Précisons encore que la série a été écrite pour Rhea Seehorn, qu’on avait découverte dans Better Call Saul et qui interprète le rôle principal de Carol. Elle est de tous les plans, et elle est tout simplement géniale. 

Tout est original et passionnant dans Pluribus, d’une maîtrise totale dans la narration, si souvent étonnante… jusqu’au cliffhanger qui termine le dernier épisode, très prometteur pour une saison 2 d’ores et déjà prévue. Pour moi, c’est la série de l’année. Sans hésitation. 

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Pluribus, une série créée par Vince Gilligan
avec Rhea Seehorn, Karolina Wydra, Carlos Manuel Vesga
Disponible sur Aple TV

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