lundi 19 décembre 2016

Manchester by the Sea : un drame intense et pudique

A la mort soudaine de son frère, Lee Chandler se voit désigné tuteur de son neveu Patrick. Il se retrouvera alors confronté au drame qui hante son passé. Au début, on ne sait rien de Lee Chandler. Il apparaît juste comme un gars un peu taciturne et renfermé. Il vit dans une petite chambre à Boston où il est concierge et homme à tout faire d'un immeuble. Mais petit à petit, par une succession habile de flashbacks, on découvre son passé et sa famille. On perçoit rapidement qu'un drame hante Lee mais on n'en sait pas plus au début. La révélation nous en est faite au milieu du film, dans une succession de quelques scènes qui est un grand moment de cinéma, avec l'Adagio d'Albinoni (en entier ?) en fond musical. Des instants d'une intensité rare et magistralement réalisé.

Une telle histoire aurait pu donner un drame larmoyant... il n'en est rien ! Kenneth Lonergan nous propose au contraire un drame aussi intense que pudique, une magnifique évocation du deuil et de la manière de survivre aux drames de notre passé. Le scénario, qui fait alterner le présent et le passé, et la mise en scène, magistrale, révèle par petites touches une histoire familiale marquée par le deuil et la séparation, jusque dans des détails (les noms gravés sur la pierre tombale au moment de l'enterrement du frère de Lee par exemple). Mais on rit aussi, souvent, grâce à des situations cocasses ou des dialogues bien sentis. Bref, un film où on pleure et on rit, un film humain. La vie, quoi ! On en sort ému, hanté par des images paisibles de la mer, ou celles du visage de Casey Affleck (absolument bouleversant dans le film), avec l'envie de serrer dans nos bras ceux que l'on aime. Un grand film.

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