Julieta, c'est un portrait de femme absolument bouleversant mais filmé par Almodovar avec une grande sobriété. Cela permet au film d'éviter tout pathos tout en gardant une force et une profondeur exceptionnelles. Car c'est un film qui parle d'amour, de destin, de fidélité, d'éducation, de transmission, de secrets, mais surtout du poids de la culpabilité.
Sans dévoiler trop l'histoire, disons simplement que Julieta accumule un poids de culpabilité suite à différentes circonstances où elle a fait des choix, qui pouvaient sembler anodins, mais qui ont eu parfois des conséquences lourdes. Quelle est sa part de responsabilité ? Comment gérer son sentiment de culpabilité ? Et puis il y a ces secrets que l'on préfère garder pour ne pas blesser ceux qu'on aime. La culpabilité cachée qui leur est liée, ne finit-elle pas par se transmettre, d'une façon ou d'une autre ? Le film ne propose pas de réponse toute faite mais pose les questions de façon pertinente, sans discours moralisateur. Si l'histoire est sombre et triste, non sans échos avec une tragédie grecque, il y a bien aussi dans le film des moments lumineux et une possibilité de rédemption qui peut se dessiner, lorsque les secrets sont levés.
Le casting, principalement féminin, est excellent. Le duo Adriana Ugarte (Julieta jeune) et Emma Suarez (Julieta plus âgée) est formidable. La façon dont on passe dans le film, à un moment du récit, de l'une à l'autre est d'ailleurs particulièrement réussi. La réalisation d'Almodovar est superbe.
Julieta est un chef d'oeuvre intime, bouleversant, profond. Malheureusement oublié dans le palmarès du festival de Cannes 2016...
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