Clavius, un tribun militaire romain,
est chargé par Ponce Pilate de résoudre le mystère entourant ce
qui est arrivé à un Hébreu nommé Yeshoua après sa crucifixion.
Son corps a disparu, les chefs religieux juifs disent que ses
disciples ont enlevé le corps, les disciples de Yeshoua prétendent
qu'il est revenu d'entre les morts. Pour empêcher le trouble
publique, il faut mettre fin à toutes ces rumeurs.
Après un prologue pas très utile,
l'action se concentre sur la crucifixion et la mise au tombeau de
Jésus. C'est peut-être la meilleure partie du film, par son
évocation du supplice, de façon assez réaliste mais sans le côté
gore et doloriste de la Passion de Mel Gibson. La deuxième
partie, celle de l'enquête pour retrouver le corps de Jésus est la
moins intéressante. Elle manque de rythme et les témoins interrogés
sont peu convaincants (Barthélémy !). La troisième partie, où le
tribun suit les disciples en route vers la Galilée est inégale, la
course-poursuite avec les légions romaines n'est pas vraiment
convaincante, les jours passés avec Jésus en Galilée sont mieux
réussis.
Au final, le film n'est pas mauvais...
mais il n'est pas bon non plus. L'optique du scénario n'était pas
une mauvaise idée : le spectateur peut se mettre ainsi à la place
du tribun et s'intégrer dans le récit évangélique. Mais le
scénario et la mise en scène nous donnent une vision de l'Evangile
sans véritable saveur.
Il y a quand même quelques bons
moments, je pense notamment aux apparitions de Jésus ressuscité à
ses disciples, et en particulier la scène avec Thomas. Il y a
quelque chose de simple et naturel que j'ai bien aimé. Mais le film
utilise aussi quelques grosses ficelles hollywoodiennes pas très
heureuses (par exemple le saint-suaire, deux fois dans le film, ou
les effets sonores et visuels douteux pour la scène de
l'Ascension...).
On le sait, filmer l'évangile n'est
pas un exercice facile et il y a très peu de vraies réussites au
cinéma. Les films les plus convaincants sont peut-être ceux qui
proposent un regard très personnel (Pasolini, voire le récent
Histoire de Judas de Ameur-Zaïmeche), quitte à s'éloigner
de la simple adaptation presque littérale du texte biblique, ce qui
est sans doute un peu l'écueil dans lequel tombe cette Résurrection
du Christ. Le simple ajout d'un personnage, le tribun, ne suffit
pas à donner au film un regard personnel convaincant.
Reste, bien-sûr, le message. Et
l'invitation au spectateur, via le personnage principal du film, à
se positionner face au récit de l’Évangile. Mais je suis
convaincu que l'interpellation sera plus grande et plus pertinente,
et même plus personnelle, à la lecture d'un évangile qu'au
visionnage de ce film...
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