samedi 7 mai 2016

La résurrection du Christ : une vision de l'Évangile sans véritable saveur

Clavius, un tribun militaire romain, est chargé par Ponce Pilate de résoudre le mystère entourant ce qui est arrivé à un Hébreu nommé Yeshoua après sa crucifixion. Son corps a disparu, les chefs religieux juifs disent que ses disciples ont enlevé le corps, les disciples de Yeshoua prétendent qu'il est revenu d'entre les morts. Pour empêcher le trouble publique, il faut mettre fin à toutes ces rumeurs.

Après un prologue pas très utile, l'action se concentre sur la crucifixion et la mise au tombeau de Jésus. C'est peut-être la meilleure partie du film, par son évocation du supplice, de façon assez réaliste mais sans le côté gore et doloriste de la Passion de Mel Gibson. La deuxième partie, celle de l'enquête pour retrouver le corps de Jésus est la moins intéressante. Elle manque de rythme et les témoins interrogés sont peu convaincants (Barthélémy !). La troisième partie, où le tribun suit les disciples en route vers la Galilée est inégale, la course-poursuite avec les légions romaines n'est pas vraiment convaincante, les jours passés avec Jésus en Galilée sont mieux réussis.

Au final, le film n'est pas mauvais... mais il n'est pas bon non plus. L'optique du scénario n'était pas une mauvaise idée : le spectateur peut se mettre ainsi à la place du tribun et s'intégrer dans le récit évangélique. Mais le scénario et la mise en scène nous donnent une vision de l'Evangile sans véritable saveur.

Il y a quand même quelques bons moments, je pense notamment aux apparitions de Jésus ressuscité à ses disciples, et en particulier la scène avec Thomas. Il y a quelque chose de simple et naturel que j'ai bien aimé. Mais le film utilise aussi quelques grosses ficelles hollywoodiennes pas très heureuses (par exemple le saint-suaire, deux fois dans le film, ou les effets sonores et visuels douteux pour la scène de l'Ascension...).

On le sait, filmer l'évangile n'est pas un exercice facile et il y a très peu de vraies réussites au cinéma. Les films les plus convaincants sont peut-être ceux qui proposent un regard très personnel (Pasolini, voire le récent Histoire de Judas de Ameur-Zaïmeche), quitte à s'éloigner de la simple adaptation presque littérale du texte biblique, ce qui est sans doute un peu l'écueil dans lequel tombe cette Résurrection du Christ. Le simple ajout d'un personnage, le tribun, ne suffit pas à donner au film un regard personnel convaincant.

Reste, bien-sûr, le message. Et l'invitation au spectateur, via le personnage principal du film, à se positionner face au récit de l’Évangile. Mais je suis convaincu que l'interpellation sera plus grande et plus pertinente, et même plus personnelle, à la lecture d'un évangile qu'au visionnage de ce film...  

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