lundi 1 février 2016

Spotlight : Un grand film, une plongée passionnante dans le journalisme d'investigation

Spotlight, c'est le nom de l'équipe d'investigation du Boston Globe. Le film évoque l'enquête, couronnée par un prix Pulitzer, que l'équipe a menée pour mettre au jour un scandale d'abus sexuels sur enfants, au sein de l'Eglise catholique. On y découvre non seulement les actes pédophiles commis par des dizaines de prêtres mais aussi les manoeuvres de l'institution religieuse pour étouffer les affaires et empêcher les familles de déposer plainte.

Le film est d'abord une plongée dans le journalisme d'investigation. L'enquête des quatre journalistes se révèle passionnante, avec leur dévouement parfois au péril de leur vie privée, leur obstination pour obtenir les informations nécessaires, les décisions difficiles à prendre pour arriver à mettre en cause l'institution et ne pas faire qu'un simple coup d'épée dans l'eau. Car on découvre avec eux petit à petit l'ampleur du scandale.

En effet, l'histoire, inspirée de faits réels, est sordide. Les récits des "survivants" en témoignent. Ils sont suffisants dans le film pour comprendre le scandale, mais sans jamais être voyeuriste. Et quand on réalise le nombre de prêtres impliqués et le nombre de victimes, on ne peut qu'être bouleversé.

On est révolté par l'attitude de l'institution religieuse pour sauver la face. On est atterré devant toutes les vies brisées de ces enfants. Et on déplore aussi les conséquences catastrophiques du point de vue spirituel. Je pense ici en particulier à deux scènes du film. L'une où un "survivant" évoque les abus sexuels subis et qu'il parle par la même occasion d'un viol spirituel : c'est aussi leur foi que ces prêtres leur ont volé. Ou lorsque Michael Rezendes (Mark Ruffalo) dit qu'il aimait aller à l'église lorsqu'il était petit et que, même s'il n'y allait plus, il s'accrochait à l'idée de recommencer à y aller un jour. Mais comment l'envisager maintenant ? Une scène bouleversante le place au fond d'une église, en train de regarder un choeur d'enfant chanter des chants de Noël. Avec toute sa détresse dans son regard...

Il faut noter la qualité remarquable du casting qui rend tellement réaliste les coulisses du monde de la presse écrite. Avec une mention spéciale à Michael Keaton et, surtout, Mark Ruffalo qui incarne avec beaucoup de force l'un des quatre journalistes.

On ne sort pas indemne de ce film... mais on est aussi conforté quant à l'absolue nécessité de la liberté de la presse et du travail des journalistes ! Un grand film.

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