lundi 3 octobre 2016

Brooklyn Village : une chronique sensible et sobre de l'adolescence

Après le décès de son père, Brian emménage avec sa femme Kathy et leur fils Jake dans la maison qu'il hérite à Brooklyn. Le rez-de-chaussée de la maison est occupé par la boutique de Leonor, une couturière latino-américaine qui avait noué des relations d'amitié fortes avec le père de Brian. Jake se lie tout de suite d'amitié avec Tony, le fils de Leonor. Les relations sont très cordiales entre ses parents et Leonor. Les choses vont se compliquer lorsque Brian tente de discuter du loyer avec Leonor, un loyer que son père n'avait jamais réévalué...

Le titre original, Little Men (mais pourquoi ne l'a-t-on pas conservé ???) exprime bien mieux le sujet du film. Il s'agit en effet d'une chronique sur l'adolescence, Jake et Tony étant au centre du récit. L'histoire est toute simple, traitée avec beaucoup de sobriété et de finesse. Il n'y a pas des bons et des méchants. Juste des gens normaux qui essayent de faire de leur mieux, en tenant compte de leurs impératifs du quotidien. Et deux adolescents, au milieu de tout cela, qui subissent les dommages collatéraux des problèmes d'adultes.

La question des difficultés de communication entre parents et enfants adolescents est au coeur du film. Ainsi, tenus à l'écart des problèmes rencontrés par leurs parents, les deux adolescents ne comprennent pas le changement d'attitude de leurs parents respectifs et décident de ne plus leur parler du tout. Cela conduit à un scène formidable, dans la voiture, au retour de la première représentation de la nouvelle pièce dans laquelle joue Brian, où ce dernier explose et ce qu'il dit traduit toute la difficulté de la communication. Il y a aussi la scène bouleversante où Jake apprend ce qui se passe entre ses parents et Leonor et se met à parler et dire tout ce qu'il n'a pas pu dire pendant le temps de son silence, en essayant de trouver une solution. Enfin, il y a la dernière scène, avant l'épilogue, où Brian et Jake renouent vraiment le contact. Le dernier plan de cette scène, plein de pudeur, est magnifique.

Avec Brooklyn Village, nous avons ce qui se fait de mieux dans la cinéma américain indépendant, dans sa veine intimiste. Une façon toute simple de parler du quotidien, ancrée dans notre monde contemporain. Réaliste sur les difficultés à vivre dans notre monde aujourd'hui, avec une pointe de nostalgie, le film porte aussi un message d'espoir, à travers l'amitié de ses deux héros adolescents. Vraiment un très joli film !

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