Dans son premier film, Kheiron raconte l'histoire de ses parents, Hibat et Fereshteh, opposants au Shah en Iran, puis au régime islamiste de Khomeiny. Obligés de fuir leur pays, puis réfugiés politiques en France, ils se retrouveront dans un quartier difficile de la banlieue parisienne.
Kheiron porte un regard plein d'admiration pour ses parents. Et on le comprend ! Leur parcours exemplaire force le respect. Le réalisateur adopte un ton original : même si le sujet est fort et même dramatique à plusieurs reprises, il arrive à garder un ton plein de tendresse et d'humour. On y retrouve même parfois des échos de Bref, la mini-série qui l'a fait connaître au grand public (avec aussi la présence de Kyan Khojandi dans le casting).
On rit souvent, grâce à des personnages hauts en couleur. Certaines scènes sont vraiment réussies : la demande en mariage aux parents de Fereshteh, la visite du château de Versailles par le groupe du centre social de banlieue...
Mais on est aussi souvent ému, touché jusqu'aux larmes par des scènes très fortes : dans la prison en Iran ou, une des plus belles scènes du film, lorsque Fereshteh téléphone pour la première fois à son père depuis la Turquie, sans dire un mot.
Le film bénéficie d'un très joli casting. Kheiron jour le rôle de son propre père. Leila Bekhti est excellente dans celui de Fereshteh et Gérard Darmon est très drôle dans le rôle du père de Hibat.
Au final, Nous trois ou rien est un film positif et drôle, émouvant et fort. Une belle leçon d'intégration qui invite au vivre ensemble, C'est un peu l'anti-Dheepan ! Alors qu'on sortait du film d'Audiard avec un malaise assez désagréable, on ressort du film de Kheiron plein d'espoir. Et ça fait tellement de bien dans le contexte actuel !
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