Le film raconte l'histoire de Desmond Doss, héros de la deuxième guerre mondiale. Le jeune Desmond voulait servir son pays et il s'est donc engagé dans l'armée mais en tant qu'objecteur de conscience : il veut devenir infirmier mais refuse absolument de porter une arme. Fidèle à ses convictions jusqu'au bout, il sauvera seul des dizines de blessés sur le champ de bataille à Okinawa.
La première partie est classique, sur l'enfance de Desmond, sa relation avec son frère, ses parents, sa rencontre avec celle qui deviendra sa femme. C'est bien fait mais classique. A noter toutefois la fort belle interprétation de Hugo Weaving dans le rôle de Tom Doss, le père de Desmond, survivant ravagé et alcoolique de la première guerre mondiale.
Vient ensuite le temps de l'instruction militaire pour Desmond qui devra tenir bon face aux incessantes humiliations qu'il subira, pour rester fidèle à ses convictions et refuser, au risque de passer en cour martiale, de porter une arme. Andrew Garfield est très bien mais ce n'est pas forcément la partie la plus intéressante du film.
La dernière partie du film, par contre, est proprement hallucinante. Dès le moment où on se retrouve sur le champ de bataille, le film devient incroyable. On n'avait pas vu de scène de guerre aussi spectaculaire et immersive depuis la scène du débarquement dans le Soldat Ryan de Spielberg. C'est impressionnant, violent, sanglant, filmé avec un sens de la mise en scène ahurissant : on est au milieu du combat, scotché sur son fauteuil. C'est toujours troublant de réaliser combien l'horreur absolue de la guerre est aussi cinégénique...
Et il faut avouer que l'histoire de Desmond Doss est incroyable. Alors que toute sa compagnie a battu en retraite, il reste, seul, sur le champ de bataille, pour aller chercher un à un ses camarades blessés et les faire descendre par une corde au pied de la falaise. Priant, à chaque fois qu'il en ramenait un : "Seigneur, aide-moi à en sauver un de plus !" Et il en a ramené 75 !
La question de la foi et des convictions de Desmond est bien-sûr au coeur du film. Il faut d'ailleurs noter que ses motivations sont, certes, religieuses mais on apprend aussi petit à petit dans le film qu'elles sont personnelles, à cause de son histoire familiale. On peut d'ailleurs s'interroger sur la cohérence de ses convictions, il y a forcément des paradoxes à renoncer à toute forme de violence tout en s'engageant dans l'armée ! Et si sa foi peut paraître parfois un peu naïve (surtout dans la première moitié du film), elle n'en est pas moins d'une force remarquable, suffisamment pour donner du courage à toute sa compagnie ! C'est cette force de conviction que le film souligne et on ne peut qu'être impressionné par ce héros de guerre pas comme les autres, véritable figure christique (un héros prêt à sacrifier sa vie pour sauver ses camarades) qui ne pouvait qu'attirer Mel Gibson.
Tu ne tueras point est un formidable film de guerre, et même un grand film en ce qui concerne les scènes sur le champ de bataille, vraiment hallucinantes !
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