lundi 11 janvier 2016

The Hateful Eight : un film sombre, une fable violente et gore sur l'Amérique.


Quelques années après la guerre de Sécession se retrouvent bloqués dans une auberge de montagne, en plein blizzard, des personnages aussi hétéroclites que deux chasseurs de primes (l'un étant noir et ancien soldat de l'Union, il trimbale trois cadavres, l'autre, blanc, voyage avec une prisonnière qu'il veut livrer pour être pendue), le futur nouveau shérif de Red Rock, un mexicain qui s'occupe du relais en l'absence de la propriétaire, le bourreau de Red Rock, un cowboy et un général confédéré. Mais sont-ils tous vraiment qui ils prétendent être ?

Le film s'ouvre sur des paysages enneigés et la musique originale d'Ennio Morricone nous met tout de suite dans l'ambiance. Le réalisateur prend le temps dans la première partie du film de présenter les différents personnages, l'action est lente, les dialogues longs et nombreux. Du Tarantino, quoi ! Avec ses personnages typés et hauts en couleur. Dès le début, il y a un malaise : ça sent les mensonges et la trahison.

Et puis commence le huis-clos dans une auberge perdue dans la montagne, au milieu du blizzard. La tension monte, les suspicions aussi. Et finalement la violence éclate, soudaine, avec des litres d'hémoglobine. Là aussi, c'est du Tarantino.

Comme toujours chez le réalisateur, le film est très référencé et mélange les genres. Le western, évidemment, avec justiciers, colts et vengeance. Mais aussi le film d'enquête façon Agatha Christie ou le film d'horreur, avec quelques scènes particulièrement gores (le réalisateur a confié qu'il a en projet de faire un vrai film d'horreur... on entrevoit ici ce que ça pourrait donner !). Le scénario aussi est très tarantinien, avec ses chapitres, ses surprises et ses retours en arrière.

Mais la dernière scène, magnifique, revêt une portée étonnante et apparaît comme la morale, assez cruelle, d'une fable. Car c'est bien ce dont il s'agit avec ce huitième film de Tarantino : une fable violente et gore sur l'Amérique, sur fond de racisme. Certains dialogues sur la justice, la vengeance et la légitime défense résonnent de façon assez intéressante aujourd'hui (notamment au regard des prises de position de Tarantino sur les violences policières aux USA) !

Au niveau du casting, je soulignerais en particulier la performance impressionnante de Jennifer Jason Leigh et celle, savoureuse, de Tim Roth mais tous sont excellents, avec plusieurs acteurs fétiches de Tarantino. Mentionnons aussi la musique originale du maître Ennio Morricone, vraiment excellente (en particulier lorsqu'elle accompagne les scènes gores).

The Hateful Eight est donc un excellent Tarantino, mais pour un public averti. Un film fidèle au réalisateur dans sa forme, et finalement assez engagé dans son fond.

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