Hippocrate a un certain côté documentaire : le réalisateur, Thomas Lilti, est lui-même médecin, ce qui donne évidemment à son film une crédibilité indéniable et permet de découvrir les coulisses d'un hôpital. C'est passionnant. Mais ce n'est pas pour autant un documentaire. On nous raconte vraiment une histoire. Le scénario est centré sur deux personnages : Benjamin, un jeune interne qui fait son premier stage dans le service de son père, et Abdel, un médecin algérien déjà expérimenté mais qui a le statut de FFI (Faisant Fonction d'Interne).
Le film aborde non seulement les problématiques universelles liées au sujet : la responsabilité des soignants, les risques et les conséquences des erreurs médicales, le rapport à la mort, à la souffrance, la question de l'acharnement thérapeutique... Mais c'est un film actuel qui porte aussi un regard sans concession sur l'hôpital aujourd'hui, avec des directeurs qui ne connaissent rien au médical et qui sont de simples gestionnaires, avec ses impératifs économiques qui ont des conséquences sur les conditions de travail, les réductions d'effectif, la gestion des malades, etc...
Riche de toutes ces problématiques, le film aurait pu être lourd. Il n'en est rien. Thomas Lilti trouve le bon rythme, mêlant habilement scènes cocasses et moments d'émotion, avec des personnages touchants et attachants. Et au final, même si le regard éclairé du réalisteur ne cache rien des difficultés à être médecin ou infirmière aujourd'hui, on ressent aussi à travers ce long-métrage un amour, une passion de la part de Thomas Lilti pour son métier. D'ailleurs, comme le dit Abdel dans le film, avec un sourire qui en dit long : "Médecin, ce n'est pas un métier. C'est une sorte de malédiction..."
On ressort du film avec espoir malgré tout. Et aussi avec un vrai sentiment de respect pour le personnel soignant. Hippocrate est vraiment un film d'utilité publique. A voir absolument.
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