Le film, tourbillonnant, propose quelques scènes extrêmement fortes. Je pense notamment à certains épisodes violents qui sont de vrais coups de poing, ou à la scène bouleversante où Dina imagine un avenir radieux à son fils.
Une des grandes idées de la mise en scène de Xavier Dolan, c'est le choix d'un format d'écran étroit au ratio d'image 1:1, qui donne à la fois une très grande proximité, une grande intimité, avec les personnages, mais qui produit aussi un sentiment d'enfermement tout à fait adapté au film. Un sentiment qui s'accentue encore quand, à deux reprises, l'écran s'élargit. Tout à coup on respire... jusqu'à ce que l'écran se rétrécisse à nouveau.
Le film est également porté par un trio d'acteurs remarquables. Le jeune Antoine Olivier Pilon incarne parfaitement un adolescent insupportable mais attachant, Suzanne Clément est très touchante dans le rôle de la voisine Kyla. Et il y a surtout Anne Dorval, sublime dans le rôle de Dina. Une performance exceptionnelle !
Mommy, c'est une histoire d'amour maternel et filial. Un amour fusionnel, excessif. Au début du film, la directrice de l'établissement d'où Steve est renvoyé met en garde Dina : "Ce n'est pas parce qu'on aime quelqu'un qu'on peut le sauver." La réponse de la mère sonne comme un défi : "les sceptiques seront confondus." La suite de l'histoire montrera combien l'amour peut être mis en péril par les épreuves de la vie, les blessures héritées du passé... mais aussi par une société qui ne veut finalement pas vraiment de personnages "hors-cadre" comme Dina ou Steve. La fin du film est sujette à interprétation. J'ai l'impression que malgré le drame, le film veut garder espoir, malgré tout... un espoir fou que l'amour peut finalement gagner.
Mommy a bien mérité son prix du jury du dernier festival de Cannes : le film a une profondeur et une maîtrise sidérantes chez un réalisateur de 25 ans !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un commentaire ?