L'histoire de base de Godzilla, on la connaît. Un monstre géant dévastateur surgit des profondeurs et sème la terreur. Il tire sa force de l'énergie nucléaire... Mais ici, tout n'apparaît pas de façon aussi ridicule que dans la version de Roland Emmerich il y a quelques années. Le scénario est franchement bien foutu, il réserve plusieurs surprises (vous verrez que des personnages inattendus meurent... et parfois assez rapidement dans le film !) et permet même quelques prolongements dans la réflexion. Il faut dire que Gareth Edwards, le réalisateur, avait déjà prouvé avec son précédent film, Monsters, qu'il pouvait proposer des films de monstres différents et intelligents !
Dès le générique de début, le ton est donné : des images en noir et blanc, vraies et fausses images se mélangent habilement pour créer un sentiment de suspicion : on nous a caché la vérité ! Les monstres sont énoooormes et terrifiants. Vraiment. Peut-être encore plus que dans Pacific Rim. Les effets spéciaux sont spectaculaires. Plusieurs scènes sont à couper le souffle (sur le pont de chemin de fer ou lors de l'opération commando où les soldats sont parachuté en pleine bataille des monstres).
Et puis on retrouve les incontournables des films catastrophes : les familles déchirées, les enfants en danger et à la merci des monstres, des héros prêts à se sacrifier. Tout est bon pour générer la tension, par exemple en suggérant sans montrer (à la façon de Spielberg : on lit sur le visage d'un personnage sa réaction à ce qu'il voit avant de voir ce qu'il voit)... Le tout avec des références aux traumatismes issus de l'histoire récente : le 11 septembre, le tsunami en Thaïlande, Fukushima (et Hiroshima)...
Sans faire de Godzilla un film métaphysique (malgré l'usage du fameux Requiem de Ligetti utilisé par Kubrick dans 2001 : l'odyssée de l'espace), soulignons tout de même qu'il soulève plusieurs questions intéressantes et suscite la réflexion. A commencer par la place de l'homme dans la nature (comme Kubrick soulevait celle de la place de l'homme dans l'univers), avec cette réplique d'un des peronnages centraux du film : "L’arrogance de l’homme c’est de penser qu’il maîtrise la nature... alors que c’est l’inverse qui est vrai." Peut-être un bon sujet pour le bac de philo ! Et il faut avouer que dans le film, non seulement les entreprises des hommes sont vouées à l'échec mais en plus elles ne font qu'empirer la situation...
Bon, maintenant il faudra que Gareth Edwards change de registre et fasse autre chose qu'un film de monstre. Mais son Godzilla confirme avec brio, après Monsters, son talent et sa capacité à revisiter le genre. J'attends avec intérêt son prochain film. Et un dernier petit point : Alexandre Desplat fait vraiment de la bonne musique de film !
Bref, courez voir Godzilla. LE blockbuster de l'année jusqu'ici, extrêmement spectaculaire et pas bête du tout. Je vous le dis : ce film, c'est un kiff de malade !
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