Irlande du Nord, en 1972, Jean McConville, une veuve mère de dix enfants, est enlevée chez elle par des membres de l’IRA, accusée d’être une indic au service de l’armée britannique. Au même moment, Dolours et Marian, deux soeurs dont le père est un militant de l’IRA veulent elles aussi s’engager dans la lutte contre la présence britannique en Irlande.
Adaptation à l’écran du livre éponyme du journaliste d’investigation américain Patrick Radden Keefe, la série est passionnante pour l’immersion qu’elle propose au sein de l’IRA, au coeur des troubles de la guerre civile en Irlande du Nord, ses enjeux, ses stratégies de guerre, les méthodes radicales utilisées, y compris du côté de la police britannique… Le récit pose la question : jusqu’où est-on prêt à aller pour ses convictions et à quel prix ?
Le récit s’étend sur une trentaine d’années, jusqu’au décès de Dolours Price, principale témoin de l’histoire. On a le temps de voir l’évolution des différents personnages de l’intrigue, leurs choix personnels et politiques, leurs combats, leur radicalité, leurs compromissions parfois… mais aussi leurs doutes et leurs remords, des années après les faits. Auraient-il pu, auraient-ils dû, agir autrement ? La série n’oublie pas non plus les victimes collatérales du conflit, notamment les “disparus” et leurs familles.
La série est dense, tendue, intense. Elle réserve aussi des moments d’une grande densité émotionnelle, surtout vers la fin. Je pense par exemple à l’épisode qui évoque la grève de la fin des deux soeurs en prison, ou celui de la recherche du corps de leur mère par les enfants de Jean McConville, des années après sa disparition.
Bref, Ne dis rien est une excellente série, troublante à plusieurs égards, qui suscite un certain nombre de questions… Il faut aussi noter qu’elle bénéficie d’un casting remarquable, en particulier Lola Petticrew et Hazel Doupe dans le rôle des deux soeurs Price. Assurément une des meilleures séries de l’année.
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